Rwanda : « tuez-les » !

Témoignage « inédit » cette semaine, concernant le meurtre mystérieux de trois Français au Rwanda, au tout début du génocide de 1994. « Inédit », c’est ainsi que le présente Marianne,qui le publie cette semaine. Témoignage d’un « ancien haut gradé » du Front patriotique rwandais, le mouvement de Paul Kagame, président de la République du Rwanda, qui a renversé par les armes le régime de Juvénal Habyarimana, dont l’avion présidentiel fut abattu en vol par des tirs de missiles en avril 1994 à Kigali, lors de cet attentat qui déclencha le génocide rwandais.

Jean-Marie Micombero, c’est le nom de ce témoin qui parle à Marianne. Depuis deux ans, cet« ex-major et ancien secrétaire général au ministère rwandais de la Défense jusqu’en 2011 »,vit en exil en Belgique. Avant le génocide, il était affecté à une section « chargée du renseignement et dépendant directement du high command de Kagamé », c’est-à-dire de l’état-major du FPR près de la frontière ougandaise. Jean-Marie Micombero avait alors accès à « la plupart des canaux de transmission du FPR ».

Et le 8 avril 1994, soit deux jours après l’attentat contre l’avion du président Habyarimana, Jean-Marie Micombero était « à l’écoute ». Selon Marianne, ce militaire tutsi écoutait le « canal réservé » des transmissions du FPR. Présents à Kigali dans le cadre d’un accord, des éléments du FPR étaient ce jour-là en opération près du palais présidentiel. Ils signalèrent la présence de trois Français dans une villa située dans ce périmètre, le couple Gilda et Alain Didot, deux adjudants-chefs et assistants techniques français restés au Rwanda, et leur ami René Maier, venu les rejoindre. Tous trois vont être assassinés ce jour-là.

Sur ce canal réservé qu’il écoutait alors, Jean-Marie Micombero affirme dans Marianne qu’il a entendu Charles Kayonga, aujourd’hui chef d’état-major de l’armée rwandaise, donner un ordre à la patrouille.

Et quel ordre !

Quand la patrouille a signalé la présence des trois Français, « Kayonga a demandé à son interlocuteur d’attendre, dit Micombero dans Marianne. Je suppose qu’il a dû prendre ses ordres auprès du high command, mais je ne peux l’affirmer avec certitude, car cela a dû se faire sur le seul canal auquel je n’avais pas accès, poursuit-il. Finalement, Kayonga est revenu sur la ligne et a dit en kinyarwanda : “Wafanyie !”, ce qui signifie, selon-lui, “Fais-le, travaille”.En clair : “Tuez-les” ».

Et puis, au sujet des missiles qui ont abattu l’avion présidentiel, Jean-Marie Micombero donne les noms du chauffeur et de deux membres de l’escorte qui les a transportés, « tous miliciens du FPR », énonce Marianne. Et il aborde la controverse sur l’origine géographique du tir de ces missiles. Selon lui, « le tir s’est fait dans une vallée en contrebas de la colline de Masaka et pas très loin de celle de Kanombé ». A suivre…

« Vingt ans après le génocide, saurons-nous enfin la vérité ? », se demande Marianne. Et nous avec…

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1 COMMENT

  1. kabila kagame aidés malheuresement par les pays occidentaux qui sont, soit disant democrates, berceaux de droit de l’homme.

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