Sénégal : Le président Macky Sall a méprisé la langue Pulaar/Fulfulde et humilié les Fulbés lors de son discours de fin d’année à la nation.

Le président de la république, son excellence monsieur Macky Sall s’est adressé à ses compatriotes entièrement en français bien que plus de la moitié du pays, n’a rien compris de cette langue coloniale. Par la suite, il s’en est suivi un échange en wolof avec des journalistes probablement de son choix. Certains disent que les informateurs pouvant s’exprimer en fulfulde auraient été écartés d’office.

La langue Pulaar ou le fulfulde a brillé par son absence lors de cette interaction entre le chef de l’état et les journalistes venus de diverses maisons de presse. Ces derniers ont posé des questions en wolof et obtenu des réponses dans cette langue. Cette situation d’humiliation et d’embargo sur le Pulaar a été fortement ressentie partout au pays et dans la diaspora. C’est une situation inhumaine contre les fulbés majoritaires dans le pays. Ces derniers sont en train de vivre l’apartheid linguistique et économique dans leur propre pays. Leur langue est mise à l’écart dans la plupart des sphères étatiques. Leurs représentants dans certaines hautes institutions comme à l’assemblée nationale et les hautes collectivités locales ne s’exprimaient que rarement dans cette belle langue internationale. Lors de la dernière session parlementaire, nos vaillants députés que sont Aminata Diao du Fouladou, Arame ly du Podor, Yero Sow de Linguère et Aliou Dembourou Sow de Ranérou nous ont fait l’honneur de s’exprimer en Pulaar. Nous leurs adressons une fois de plus, notre reconnaissance et nos sincères remerciements. Nous leurs demandons de continuer dans cette lancée, afin de faire vivre et revigorer notre langue.

Aussi, tous les grands projets de l’état valant plusieurs centaines de milliards sont réalisés en dehors des zones où les Fulbés sont majoritaires comme au Fouta, au Foulado, au Boundou etc… Ces contrées sont fortement déshéritées en infrastructures. Il n’y a ni universités ni hôpitaux. L’eau ne coule pas non plus à flots dans certains de ces endroits. Ils sont encore délaissés par le pouvoir actuel.

Pourtant, le chef de l’état actuel s’est fortement rabattu dans ces zones pulaarophones lors des dernières élections présidentielles et ce sont ces derniers qui l’ont donné une écrasante majorité pendant ces consultations. On peut dire sans risque de se tromper que, l’actuel locataire de l’avenue Léopold Sedar Senghor doit beaucoup à ces gens qu’ils l’ont porté au pouvoir et qu’il a oubliés. Les voix commencent à se lever et beaucoup de ces électeurs sont amers et regrettent aujourd’hui leur choix, car ils se sont sentis abandonnées et trahis. Pire encore, leur langue maternelle est mise sous embargo et jetée aux ordures dans certaines institutions du pays. On est en train de vivre actuellement, un complot pour tuer la langue Pulaar ou le Fulfulde. D’ailleurs, d’aucuns disent qu’elle pourra disparaitre du Sénégal d’ici 50 ans.  

Nous disons au chef de l’état actuel, plus jamais ça ! Le pays n’appartient pas seulement aux wolofs et on doit arrêter de wolofiser cette nation. Ce terroir appartient à tous les sénégalais et à toutes sénégalaises sans distinction de race et de religion, selon les dispositions de la constitution. Il est plus que grand temps, de mettre fin à ce triste monopole ethnique datant du temps colonial. Ce système d’apartheid valorisant une seule langue, le wolof, et favorisant une seule ethnie est cruel pour les autres communautés. Cette ségrégation doit être revue et corrigée immédiatement. Nous demandons aux autorités religieuses de ce pays, de s’impliquer pour sauver ce pays et de prendre langue avec président actuel pour qu’il arrête le boycott du Pulaar/ Fulfulde et les autres langues nationales.

Gondiel Ka

Chroniqueur, Montréal, Canada.

Et ses collaborateurs de Dental Fulbé Canada, Kisal Deeyirde Pulaagu, Tabital Pulaguu Allemagne et Kibaaruji Pulagu International et Fedde Pellital