Trente ans après : La quête inlassable de vérité et de justice de la famille Habyarimana

Le 5 avril 2024, depuis Paris, un communiqué poignant a été diffusé par Léon, Bernard, et Jean-Luc Habyarimana au nom de la famille de feu le président rwandais Juvénal Habyarimana. Cette prise de parole intervient à la veille du trentième anniversaire de l’attentat du 6 avril 1994 qui a vu la disparition brutale de deux dirigeants africains : Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi. Le drame s’est produit lorsque leur avion, un Falcon 50 français, a été abattu par un missile à son approche de l’aéroport de Kigali, emportant avec lui les espoirs de paix de toute une région.

La tragédie de cette nuit d’avril est souvent citée comme le prélude aux horreurs du génocide au Rwanda et des conflits sanglants qui ont suivi, ensanglantant la République Démocratique du Congo et laissant derrière eux des millions de victimes, indépendamment de leur origine ethnique ou nationale. Depuis lors, la quête de vérité sur les responsables de cet acte et les crimes qui en découlèrent demeure entravée par des ombres et des silences.

Les appels répétés pour une justice équitable semblent être ignorés par les instances judiciaires, tant nationales qu’internationales, lesquelles sont accusées par la famille Habyarimana de rendre des décisions influencées par le gouvernement actuel du Rwanda. Des enquêtes prolongées, souvent sans aboutissement, laissent peser une présomption de culpabilité sur des individus, à l’instar d’Agathe Habyarimana, plutôt que le principe de présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire.

Dans leur message, les fils Habyarimana rappellent l’engagement de leur père pour l’unité et le progrès du Rwanda, insistant sur la nécessité d’une réconciliation rwandaise basée sur une justice transparente et non partisane. Ils soulignent la persistance d’une version officielle des faits contestée, qui continue d’affecter injustement la vie de nombreux innocents, traqués et empêchés de vivre paisiblement.

La famille Habyarimana exprime sa gratitude envers ceux qui soutiennent leur combat pour la lumière sur cet épisode sombre de l’histoire rwandaise et pour une justice impartiale. Leur déclaration se conclut sur une note d’espoir, confiant que la vérité, inaltérable, finira par émerger pour rétablir la mémoire des événements tels qu’ils se sont réellement produits, au-delà des manipulations et des influences prédominantes.

Leur message se fait l’écho d’un adage rwandais poignant : « UKURI GUCA MU ZIKO NTIGUSHYE » – La vérité traverse le feu et ne se brûle pas, symbolisant leur foi inébranlable en la révélation ultime de la vérité, malgré les épreuves et les années de lutte.