Dans son plaidoyer, le procureur a demandé que l’accusée, Madame Victoire Ingabire Umuhoza, soit condamnée à la même peine que Déogratias Mushayidi ou Pasteur Bizimungu.

Kigali le 16 avril 2013.-Le procès en appel de Madame  Victoire Ingabire devant la cour suprême de Kigali dont les audiences avaient été suspendues le 25 Mars 2013 a repris aujourd’hui. Le procès a commencé par le plaidoyer de l’accusation qui a été priée de préciser pourquoi elle avait interjeté l’appel. Le ministère public a précisé qu’il l’avait interjeté sur base de deux chefs d’accusations, celui de former une rébellion armée  et celui de propager des rumeurs destinées à inciter la population de se révolter contre le pouvoir en place.

S’agissant du chef d’accusation de formation d’une rébellion armée, le ministère public a déclaré qu’il ne comprenait pas comment le tribunal ne l’avait pas retenu contre l’accusée, alors qu’il avait fourni suffisamment de preuves, incluant des envois de fonds destinés à financer la mise en place de cette rébellion ainsi que les recrutements. Quant au chef d’accusation de propagation  de rumeurs subversives, le ministère public a déclaré que les preuves à conviction parmi lesquels  des écrits et déclarations  diverses que madame Ingabire a fait dans les medias suffisaient pour la condamner.
Le ministère public a poursuivi en déclarant que les arguments avancés par le tribunal pour diminuer la peine de Madame Ingabire sont sans fondements, par ce que le tribunal avait estimé qu’il n y a pas d’indices prouvant que Madame Ingabire ait mis en exécution ce dont elle est accusée et que même les allégations de propos subversifs destinés à monter la population contre le pouvoir ne sont pas prouvées dans la mesure où ces propos n’ont eu aucun impact. Le ministère public estime en conséquence que ces accusations auraient dû être retenues, par ce que même s’il n y a pas eu de début d’exécution l’intention était là.
A propos du chef d’accusation de rumeurs subversives, le ministère public prie la cour de condamner Madame Victoire Ingabire  sans aucune distinction au même titre que l’ancien président de la république, Pasteur Bizimungu ou Déogratias Mushayidi.
Effectivement, ces deux accusés ont été condamnés du même chef d’accusation qui est systématiquement retenu contre tous les opposants politiques au régime de Kigali.
Le ministère public a conclu en demandant une peine de prison de 25 ans contre la prisonnière politique, Madame Victoire Ingabire, et une peine de prison de 10 ans contre ses co-accusés. Le procès reprend demain à 8h30 par la défense du Major Vital Uwumuremyi, avant d’entendre la défense de madame Victoire Ingabire.
Les auditions devant la haute cour dont le jugement est attaqué devant la cour suprême avait été émaillées  de nombreuses irrégularités. Le point culminant avait été le harcèlement  d’un témoin de la défense de Madame Ingabire par le ministère public sans aucune réaction de la cour. Ceci avait poussé madame Ingabire à perdre toute confiance dans la cour et à boycotter ses audiences. Les mêmes actes d’intimidations ont été observés devant cette cour suprême le 25 février 2013, lorsque la police a brutalisé les membres du parti FDU INKINGI venus suivre le procès. Le secrétaire Général du comite exécutif provisoire, Monsieur Sylvain Sibomana, avait été passé à tabac  jusqu’à perdre des dents, avant d’être arrêté et jeté en prison. Il est aujourd’hui détenu à la prison de Kimironko depuis le 11 avril 2013. Depuis son transfert à cette prison, il lui est interdit de recevoir de la nourriture, en dépit des attestations médicales dûment signées par un médecin.
Tous ces actes d’intimidation n’ont d’autres buts que de s’assurer que le procès de Madame Ingabire se déroule dans l’isolement et qu’elle n’ait plus de soutien moral à la cour.
A l’échelon inférieur, Madame Victoire Ingabire avait été condamnée à 8 ans de réclusion criminelle, tandis que les prétendus co-auteurs avaient été condamnés à des peines symboliques comprises entre 2 et 4 ans.
FDU-Inkingi
Boniface Twagirimana
Vice-président intérimaire
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