Procès Ngenzi-Barahira: 04 & 05 Juin 2018  J18 & J19

Interrogatoire de Tito BARAHIRA

Cette demie journée est consacrée à l’interrogatoire de Monsieur BARAHIRA. Il a expliqué tout d’abord l’histoire de meurtre que les faux témoins répètent toujours. Il a expliqué que c’est une histoire d’un ancien militaire qui était tombé malade et qui est mort à l’hôpital ce qui a été confirmé par une autopsie. Ceci est confirmé par un témoin de l’accusation, Osé KAREKEZI.

Il va poursuivre sur son parcours depuis sa nomination au poste de Bourgmestre. Puis de parler de son emploi du temps durant la période du génocide. Il soulignera d’importants témoignages qui l’accusent à tort.

05 Jun 2018
Suite interrogatoire de Tito Barahira et autition de 2 témoins

Audition de Pierre NDAZIRAMIYE, agriculteur

Le témoin aurait fait 19 ans de prison car accusé pendant le GACACA d’avoir participé à l’attaque de l’église. Alors que ce dernier avait également fui vers l’église avec sa famille et qu’il a aussi perdu un grand nombre de ses proches pendant le génocide. Il explique que s’il avait été jugé par un tribunal autre que le GACACA il n’aurait pas écopé de 19 ans de prison à tort.

Il n’a vu ni Ngenzi ni Barahira à l’église en date du 13 avril.

Jean Damascène RUTAGUNGIRA, Partie Civile

Le témoin raconte qu’il a perdu les siens. Certains sont morts à l’église d’autres sur les collines. Mwerevu et Ntirushamaboko étaient ses oncles. Il reconnaît que son oncle Mwerevu avait deux grenades qu’il a utilisées pour repousser les assaillants le matin lorsqu’ils voulaient le tuer. Mais qu’ils l’ont finalement tué le soir.

Sur BARAHIRA, il explique qu’il était méchant. On lui demande pourquoi il dit ceci, il dit que lui et le conseiller auraient tué une personne dans les années 80. La présidente lui dit que d’autres personnes parlent de 1986. Il confirme. Il dit qu’il a été condamné à 5 ans par le tribunal de KIBUNGO. La présidente lui dit également que c’est le premier à parler de condamnation. Et surtout il a été interrogé 3 fois et il n’a jamais parlé de cette histoire. (En fait, sur cette histoire, à chaque fois qu’un témoin est mis en difficulté sur une question, le suivant revient avec une réponse. Par exemple sur cette question, la présidente n’a pas l’air de croire à cette histoire car elle se dit qu’il aurait été condamné si c’était vrai, et comme par hasard, ce témoin vient expliquer qu’il a été condamné, très prévisible).

La présidente précise que cette histoire, même si c’était vraie elle serait prescrite. Donc ce n’est pas vraiment l’objet du procès. Le témoin rajoute un deuxième élément pour dire que BARAHIRA était méchant, il ne lui aurait pas dit bonjour une fois. Il raconte que BARAHIRA était président du MRND et donc des INTERAHAMWE mais il ne sait pas où se passaient les réunions car elles se passaient en cachette. Il dit que c’est MUNVANO qui faisait les réunions avec les INTERAHAMWE à KINZOVU.

Un Charles MUTSINZI a volé une cuisse de chèvre, et NGENZI ne l’aurait pas emprisonné. Du coup, les autres voleurs seraient partis voler mais ils n’ont pas tué. Il serait parti à KABARONDO avec sa famille mais il retourna au village le 11 car il y avait la paix au village. La présidente lui rappelle que dans ses auditions il avait dit que c’est le 10 puis le 11 puis le 12. On lui demande pourquoi il va à l’église si tout va bien au village. Il répond vaguement à la question. La présidente lui lis ce qu’il avait dit pour savoir s’il confirme, ce qui l’arrange car il ne va pas se contredire. Les propos qu’il relate les paroles qu’il aurait entendu dire par BARAHIRA. Il dit que BARAHIRA était le dirigeant de l’attaque qui a tué son frère puis revient dessus en disant qu’il n’a pas vu BARAHIRA car il était loin. On lui rappelle ce qu’il avait dit dans l’une des auditions, il avait dit qu’il ne l’a pas vu entre le 6 et le 12. Mais il parle d’une conversation mais n’a pas parlé de l’attaque qui a tué son frère. Il répond qu’on ne lui demande que des infos sur l’église.

Il dit que NGENZI et TOTO étaient sur place du marché et qu’il était aussi venu voir le prêtre le matin. Il dit qu’ils étaient 2000 hommes qui se sont déplacés vers la place du marché. Ils auraient été attaqués par un grand groupe de plus de 10 000 personnes ! (il est dans l’exagération) Il parle de grenades lancées mais la présidente lui rappelle qu’il n’en avait pas parlé lors de son audition. (Il accable NGENZI alors que dans son audition il n’en avait pas parlé. (Il apparait clairement que le témoin ajoute NGENZI à toutes les accusations qu’il avait fait sur BARAHIRA). Le témoin accuse NGENZI d’avoir traité les hommes de l’église de lâches. Qu’il aurait dit que les vrais hommes sont chez eux. Il explique que NGENZI voulait inciter les gens à rentrer chez eux pour les y tuer. (Rappelons que d’autres témoins disent que NGENZI les incitait à aller à l’église pour les y ressembler et les tuer. Ces contradictions montrent que quoi que NGENZI aurait fait, on lui aurait dit que cette décision allait dans le sens d’exterminer les tutsi).

Il rajoute que les tutsi qui ont fui vers Benaco ont tous été tués! (Une fausse affirmation car par exemple MUTESI Médiatrice PC qui viendra témoigner à charge avait également fui vers Benaco).

UWERA Françine 14 ans lors du génocide.

Elle s’est constituée PC car elle a beaucoup perdu pendant le génocide. Sa famille et elles sont partis se réfugier à l’église vers le 9 avril. Le 13 au matin pendant que certains cuisinent on aurait dit que les femmes et les enfants devaient se cacher dans l’église. Il avait beaucoup de bruits. Les fusillades ont commencé et par après, on a demandé aux gens de sortir. Ils ont été trié pour être tués. Elle a pu s’en sortir car elle a couru. Son frère a également survécu. Elle n’a pas vu NGENZI à l’église non plus. Contrairement à ce que soutiennent d’autres témoins à charge. Elle n’a jamais entendu parler de BARAHIRA.

Témoignage du neveux de BARAHIRA, 42 ans

Le témoin n’est pas du tout bavard, on sent tout de suite qu’il a peur de parler. Il n’a pas de déclaration spontanée à faire et la présidente se voit obligée de passer cette première partie de déposition libre. Sur questions, il dit que BARAHIRA était le chef de leur famille. Qu’il n’avait pas de responsabilités politiques lors du génocide, et il ne sait pas pourquoi il a quitté ses fonctions. On lui demande comment sont morts ses parents, chose qu’on sait déjà car ils ont été fusillé par le FPR en 1994, le témoin n’ose même pas dire que ses parents ont été tués par le FPR. Il se contente de dire qu’il ne sait pas. (On voit à quel point le régime terrorise la population).

Lecture de la déposition du policier Felix MUTABAZI