Rwanda : Autopsie des soutiens aveugles à Paul Kagame en Occident

Depuis la première diffusion du documentaire « Rwanda’s Untold Story » produite par la chaîne britannique BBC Two le 01 octobre 2014, des réactions ont fusé de partout. Mises à part celles épidermiques et disproportionnées du régime dictatorial de Paul Kagame, on aura noté celles provenant de divers milieux occidentaux qui, contre toute logique, s’emploient à défendre l’un des grands criminels encore en exercice dans le monde. La promptitude avec laquelle ces milieux ont défendu l’image du dictateur Kagame et son régime et en même temps en pourfendant la BBC, plus précisément sa journaliste Jane Corbin, n’a d’égard que leur mépris pour l’opinion internationale en général et les Rwandais en particulier.

L’analyse de ces réactions contre-nature tendant à condamner la BBC tout en encensant le dictateur Kagame montre que les personnes (physiques ou morales) qui s’adonnent à cette bassesse peuvent être classées dans des catégories que nous allons définir ci-après.

La nébuleuse médiatico-politique qui était chargée d’accompagner la conquête du Rwanda par le FPR et par après d’asseoir son pouvoir

La lettre ouverte adressée le 10 octobre 2014 à la direction de la BBC par 38 personnalités qui se sont qualifiées de «  professeurs, scientifiques, chercheurs, journalistes et historiens » donne une image claire de cette nébuleuse. C’est ainsi qu’on y retrouve des personnes comme Linda Melvern, une auteure britannique qui a consacré sa carrière à légitimer la conquête militaire du Rwanda par le FPR et en diabolisant les Hutu, allant jusqu’à présenter devant le TPIR de faux documents dans ses tentatives de faire endosser l’attentat du 6 avril 1994 aux ex-FAR. Dans ce sens, elle côtoie l’autre signataire de la lettre, Barbara Murvaney qui, au TPIR à Arusha, comme magistrat au bureau du Procureur, était chargée d’accabler, par tous les moyens, même les plus déloyaux,  les inculpés hutu tout en veillant à ce que les criminels du FPR de Paul Kagame ne soient pas incriminés.

Sans surprise, on trouve parmi les signataires le nom du général canadien Roméo Dallaire. Celui-ci, sous couvert de commander une « force neutre » des Nations Unies, la « MINUAR », s’est révélé en réalité être venu au Rwanda avec pour mission de faciliter la prise du pouvoir par la rébellion tutsi venue d’Ouganda. Sa mission ayant été bien accomplie en juillet 1994, il ne peut, même 20 ans après, se trahir ou trahir ceux qui lui avaient confié une telle mission.

Parmi les 38 signataires figurent naturellement des personnalités qui, dès le début de la  conquête du Rwanda par le FPR, étaient chargées de fustiger l’action de la France au Rwanda alors liée au Rwanda par des accords de défense et de coopération militaire pour qu’elle renonce à ses engagements signés avec le gouvernement légitime de Juvénal Habyarimana. Ceci fut atteint avec le retrait des derniers militaires français qui  assuraient la formation de certaines unités des FAR après la grande offensive du FPR de février 1993. Après le renversement du régime, les mêmes milieux se devaient  de culpabiliser la France et ses armées dans le but de les  dissuader de révéler les crimes des nouveaux maîtres du Rwanda et de la région. On ne pouvait trouver mieux dans cette catégorie que les français Patrick Saint Exupéry ou Jacques Morel dont les noms se retrouvent parmi ceux des 38 signataires.

Les journalistes contractuels

La fameuse lettre est aussi l’œuvre d’une deuxième catégorie que nous avons identifiée comme étant des journalistes contractuels. Il s’agit des hommes de presse généralement connus sur la scène africaine mais qui, de notoriété publique, sont très durs dans les négociations des « contrats de communication » mais ont l’avantage de ne pas être regardants sur la moralité du requérant pourvu qu’il paie. C’est le cas de François Soudan de « Jeune Afrique » et de JF Dupaquier, pigiste chez « Africarabia ».

Les personnes « socialement » intéressées

En plus des indications que nous fournit la fameuse lettre des 38, la vague de dénonciation du documentaire de la BBC nous révèle une autre catégorie de défenseurs à outrance en Occident du régime dictatorial de Paul Kagame. Il s’agit de personnes (physiques ou morales) qui sont liées au régime par des relations sociales souvent par les mariages et qui croient que leurs sorts sont à jamais liés à celui du régime dictatorial qui règne sur le Rwanda depuis 1994. C’est dans cette rubrique qu’il faudrait inscrire les noms d’un certain Alain Gauthier ou d’une association comme « Survie ».

Les aventuriers

En fin, comme partout dans le monde, l’Occident n’échappe pas au phénomène des aventuriers et des pêcheurs en eau trouble. Ils sont toujours à l’affût et sont prêts à sauter sur n’importe quelle occasion dès le moment où ils sentent que tel camp a le vent en poupe quitte à se renier si les choses changent. On retrouve ce genre de personnes parmi ceux qui sont aux avant postes pour défendre le régime Kagame et condamner le documentaire de la BBC. L’exemple typique est l’obscur et inconnu « écrivain journaliste » Philippe Brewaeys. Depuis cette affaire, il est aux anges à Kigali où il est mis à contribution pour nier les évidences relatées dans « Rwanda’s Untold Story »!

En conclusion

Le documentaire de la BBC « Rwanda’s Untold Story » est dérangeant à plus d’un titre. Outre qu’il ose pour la première fois mettre en cause les thèses fantaisistes mais « officielles » des événements du Rwanda entre 1990 et 1994, il met à nu certains comportements des Occidentaux qui se moquent des Africains soit pour s’enrichir ou se faire une renommée, soit pour servir les intérêts de leurs hiérarchies. Le dindon de la farce reste toujours l’Africain en général et dans le cas précis le Rwandais. A méditer.

Emmanuel Neretse
09/11/2014

Source: musabyimana.net