UNE PROCHE DU SECRETAIRE GENERAL DES FDU-INKINGI, SYLVAIN SIBOMANA, AUX MAINS DES SERVICES SECRETS RWANDAIS, CRAINT LA MORT.

Justin Bahunga, Commissaire aux Relations Extérieures et Porte-parole des FDU-INKINGI

COMMUNIQUE DE PRESSE

La famille de M. Sylvain Sibomana, Secrétaire général des FDU-Inkingi,
est profondément préoccupée par la disparition de Mme Jeanine Tuyisenge,
disparue le 6 septembre 2017, le même jour que 8 dirigeants des
FDU-Inkingi ont été arrêtés. Elle était la personne responsable de lui
approvisionner la nourriture recommandée par un médecin. Sylvain purge
une peine de prison de huit ans pour présomption d’avoir incité à
l’insurrection. Jeanine Tuyisenge était une petite commerçante de fruits
sur le marché de Remera à Kigali. Nous appelons les organisations des
droits de l’homme et toutes les personnes de bonne volonté de nous aider
à la retrouver.

La famille a de fortes craintes que Jeanine aurait pu être enlevée car
sa disparition correspond au jour où le régime rwandais a procédé à
l’arrestation massive de la direction politique des FDU-Inkingi au
Rwanda. On se rappellera qu’une autre dame, Mme Illuminée Iragena, a été
enlevée à Kigali alors qu’elle se rendait au travail le 26 mars 2016 et
n’a pas été retrouvée depuis. La famille de Mme Iragena a indiqué
qu’elle avait des informations qu’elle est morte en août 2016, sous
interrogatoire par les services secrets rwandais. Le reste de la
famille, c’est-à-dire le mari et les enfants ont fui le pays.

Nous voudrions aussi rappeler que Sylvain Sibomana a été condamné à 8
ans de prison, parce qu’il a été trouvé discutant avec des collègues
dans un bar des failles de la politique éducative au Rwanda et donc
inculpé « d’insurrection ou de troubles au sein de la population » (Loi
organique 01/2012 / OL, article 463) et à la peine de 2 ans car on l’a
trouvé portant des T-shirts et des insignes avec les inscriptions
«Démocratie et justice» et «Libérez Ingabire» interprétées comme
«manifestation illégale et incitation à l’insurrection désordre ». Les
personnes qui s’entretenaient avec lui dans une buvette ont été
condamnées à deux ans de prison pour «dissimulation d’une infraction ou
omission d’informer les organes de sécurité d’un crime commis» (loi
organique 01/2012 / OL, article 570).

Il y a donc de fortes raisons de croire que Jeanine pourrait être entre
les mains des services secrets rwandais et subir des tortures. Nous
voudrions rappeler que les méthodes de torture dans les centres de
détention secrets comprennent, selon les recherches faites par Human
Rights Watch, des passages à tabac, des décharges électriques, des
asphyxies et des simulacres d’exécutions visant à faire avouer des
détenus ou à donner de faux témoignages contre leurs amis.

Les FDU-Inkingi, soucieuses de défendre les sans-voix, voudraient
appeler toutes les personnes susceptibles d’avoir une influence sur le
gouvernement rwandais à faire pression sur le régime pour révéler où se
trouve Mme Jeanine Tuyisenge.

Fait à Londres le 12/10/2017

FDU INKINGI

Justin Bahunga

Commissaire aux Relations Extérieures et Porte-parole
Contacts : [email protected] Phone : +44-7988-883-576