Commémoration à Orléans (France) du 25ème anniversaire de l’assassinat par le FPR des Evêques, prêtres, religieux et laïcs à Gakurazo (Rwanda).

COMMUNIQUE DE PRESSE

A l’aube de la commémoration du 25ème anniversaire de l’assassinat par le FPR des Evêques, prêtres, religieux et laïcs à Gakurazo (Rwanda), le 5 juin 1994 et qui sera organisée dimanche 30 juin 2019 à Orléans en France, le parti FDU Inkingi exprime sa solidarité avec toutes  les familles des victimes de cette tragédie.

Les FDU Inkingi condamnent le génocide commis contre les tutsi en 1994 et déplorent que les crimes qualifiés d’actes de génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre commis par le FPR demeurent impunis.  

Il y a lieu de rappeler que, concernant l’assassinat des Evêques, prêtres, religieux et laïcs de Gakurazo, un simulacre de procès avait été organisé en2008 par la Cour militaire de Kigali d’une part, suite aux pressions de Human Rights Watch (HRW), et d’autre part, pour éviter que l’affaire ne soit jugée par le TPIR à Arusha en Tanzanie. Au banc des accusés figuraient le Brigadier général Wilson Gumisiriza, le major Wilson Ukwishaka, et les capitaines John Butera et Dieudonné Rukeba. Seuls ces deux derniers furent condamnés à 8 ans de prison ferme tandis que les deux premiers furent acquittés. Inutile de rappeler que le FPR avait cherché à attribuer ce forfait à un forcené, prétendant aux dires du Capitaine Wilson Ukwishaka : « J’aimerais vous dire qu’un malheur vient d’arriver, il y a un jeune qui est entré (dans le réfectoire) et qui a assassiné les gens et par la suite ll s’est suicidé ; venez, je vais vous le montrer ». Bien entendu, il n’avait montré qu’un tas de vêtements entassés sur quelque chose qui n’a pas pu être identifié. Personne ne pouvait par ailleurs remettre en cause ce mensonge étant donné les circonstances.

Or, la réalité est telle qu’après avoir invité à rejoindre le lieu du massacre (réfectoire) uniquement le groupe transféré de Ruhango à Gakurazo, pour la tenue d’une réunion, le FPR a fait sortir les jeunes filles qui étaient en train de servir la table puisque c’était l’heure du repas du soir à 19h. Ce groupe s’assit autour de la table, l’un d’eux, Monseigneur Innocent Gasabwoya, tenant sur ses genoux un garçon de huit ans. L’un des militaires du FPR a voulu sauver cet enfant. Il asignalé sa présence dans le groupe. L’information est remontée en haut jusqu’à Ibingira alors Colonel. Celui-ci a contacté son chef, à savoir le Général Paul Kagame qui aurait donné l’ordre de tuer tout le monde. En un mouvement les bourreaux se sont exécutés. Ils se sont lancés à travers portes et fenêtres et ils ont mitraillé les occupants du réfectoire. 

Soucieux de construire un Etat de droit  basé sur des valeurs de paix et d’unité d’un peuple réconcilié, le parti FDU Inkingi réitère l’appel lancé à l’État rwandais par les partis politiques et la société civile, pour qu’un dialogue soit initié pour vider le contentieux en rapport avec la commémoration de toutes les victimes sans exception ainsi que celui des crimes horribles survenus au Rwanda depuis 1990 jusqu’à ce jour et demeurés impunis.

En effet, l’objectif poursuivi par les FDU-INKINGI est de contribuer à la construction d’une société rwandaise réconciliée avec son passé et son histoire, où chaque individu, de quelque composante sociale qu’il soit, se sent reconnu et réconforté dans ses douleurs, dans ses mérites et où personne ne soit au-dessus de la loi en ce qui concerne ses responsabilités dans ces crimes. Pour ce faire, seul le dialogue pourrait apporter les remèdes les plus appropriés pour résoudre le conflit.  .

Ce 25eme anniversaire doit être l’occasion pour les rwandais et les amis des rwandais d’oser réfléchir à d’autres voies de vivre ensemble. Ces voies passent par un dialogue inclusif entre le régime et toutes les forces d’opposition politique et celles de la société civile. Elles passent également et obligatoirement par la reconnaissance de tous les drames qui ont endeuillés la société rwandaise.

Fait à Rouen, le 27/06/2019

Pour FDU INKINGI

Theophile Mpozembizi 

Commissaire chargé de l’Information et de la Communication 

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