L’Écho d’une Mémoire Partagée: Le Plaidoyer de Marie Rose Habyarimana pour une Commémoration Inclusive au Rwanda

Le 6 avril 2024, à l’occasion du trentième anniversaire de la tragédie qui a vu la disparition de l’avion présidentiel rwandais, Marie Rose Habyarimana, fille de l’ancien président Juvénal Habyarimana, a exprimé une vive émotion et un appel poignant à la justice et à la mémoire collective. Cet événement solennel, marqué par une cérémonie à la Basilique Nationale du Sacré-Cœur située à Koekelberg, Bruxelles, a réuni entre 500 et 1000 personnes, venant rendre hommage non seulement à Juvénal Habyarimana mais également à d’autres Rwandais perdus dans cette tragédie, incluant des personnalités telles que le Général Major Déogratias Nsabimana, le Colonel Elie Sagatwa, Juvénal Renzaho, Dr. Emmanuel Akingeneye, Major Thaddée Bagaragaza et d’autres.

La destruction de l’avion le 6 avril 1994, emportant aussi Cyprien Ntaryamira, président du Burundi, est souvent considérée comme le catalyseur de l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire récente du Rwanda, la génocide. Cependant, dans ses paroles, Marie Rose Habyarimana a mis l’accent sur une douleur plus profonde et généralisée, déplorant l’absence de justice et de reconnaissance pour tous les Rwandais affectés par les événements de 1994, sans distinction ethnique ou politique.

Marie Rose Habyarimana

Elle critique la position actuelle du gouvernement rwandais, qui priorise la mémoire des victimes Tutsi, une approche perçue par certains comme excluante et ne tenant pas compte des souffrances subies par d’autres groupes rwandais. Le gouvernement, dirigé par le Front Patriotique Rwandais (FPR), maintient que le processus de commémoration actuel est inclusif, rejetant toute tentative de tenir compte des victimes Hutu du FPR, évoquer les crimes du FPR est considéré comme une forme de négationnisme au Rwanda.

L’appel de Marie Rose Habyarimana à une justice équitable et à une commémoration inclusive soulève des questions essentielles sur la réconciliation nationale et le processus de guérison au Rwanda. Elle met en lumière le besoin impérieux de reconnaître toutes les souffrances, de poursuivre la vérité et la justice pour tous, et de construire un avenir où chaque Rwandais se sentira entendu et respecté.