Le 4 avril 2024, une communication prématurée de l’Élysée annonçait un changement potentiel dans la position de la France concernant son rôle lors du génocide au Rwanda en 1994. L’information initialement diffusée suggérait que le Président Emmanuel Macron admettrait, lors d’une vidéo commémorative, que la France et ses alliés « auraient pu arrêter le génocide mais n’en ont pas eu la volonté ». Toutefois, lors de la diffusion de la vidéo le dimanche suivant, il est apparu que ces propos n’avaient pas été tenus par le Président, qui a plutôt réitéré sa position de 2021 exprimée à Kigali, reconnaissant une « responsabilité » de la France sans avancer de nouveaux éléments.
Cette divergence entre les déclarations anticipées et le discours effectif a soulevé des questions sur la clarté de la communication officielle de l’Élysée. En réponse à la confusion, une conseillère de presse de l’Élysée a attribué l’erreur à une « maladresse » ayant mené à une « mauvaise interprétation » des faits. Face à ces événements, l’Institut François-Mitterrand a interpellé le 8 avril le Président Macron, l’exhortant à « lever l’ambiguïté » sur sa position.
L’Institut, dirigé par Jean Glavany, ancien ministre socialiste, a également répondu à des déclarations du président rwandais Paul Kagame, qui a critiqué l’abandon de la communauté internationale lors du génocide. L’Institut François-Mitterrand a demandé au président Macron de clarifier ce que la France aurait pu faire de « plus ou de mieux », rappelant les tentatives de l’époque de François Mitterrand et d’Edouard Balladur d’engager la France dans une opération humanitaire, ainsi que les efforts d’Alain Juppé pour mobiliser le Conseil de sécurité en 1994.
Ce mélange de communications et de réponses montre la complexité et la sensibilité de la position française sur le génocide. Il souligne également la nécessité d’une communication claire et précise pour éviter toute confusion future, surtout dans le cadre de sujets d’une telle importance historique et émotionnelle.