Bunagana, 23 Janvier 2024- Selon un récent communiqué du M23, signé par son président Bertrand Bisimwa, et faisant suite à sa conférence de presse du 18 novembre 2023 à Bunagana, le M23 annonce la nomination des administrateurs territoriaux dans les zones qu’il qualifie de « libérées ». Cette annonce marque une étape supplémentaire dans l’évolution de la situation dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), région déjà fragilisée par des conflits persistants.
Ces nominations interviennent dans un contexte où le M23 intensifie ses activités de propagande et de recrutement, notamment auprès des jeunes des zones qu’il contrôle. Des membres en civil du M23 parcourent les villages de l’est du Congo, employant des méthodes de sensibilisation qui rappellent celles utilisées par le FPR-Inkotanyi au Rwanda. Ces actions soulèvent des inquiétudes quant à l’impact sur la population locale et la stabilité de la région.
Un fait marquant de cette période trouble est le déplacement massif des habitants du camp de Monkoto, situé à 18 kilomètres au sud de Kitshanga dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Environ 30 000 personnes ont quitté le camp, poussées par les menaces des rebelles du M23. Les autorités administratives de Masisi dénoncent ces actions, considérées comme une contrainte exercée sur les déplacés pour les faire retourner dans leurs villages d’origine, malgré l’occupation de ces derniers par les mêmes rebelles.
Cette situation alarmante est également soulignée par des organisations de défense des droits humains, telles que la Dynamique des jeunes. Un responsable de cette organisation, préférant garder l’anonymat, exprime de vives inquiétudes pour la sécurité de ces personnes retournées dans leurs villages. Il y a une crainte que ces individus soient utilisés comme « boucliers humains » par les rebelles du M23. Cette utilisation de civils dans le conflit constituerait une violation flagrante des droits humanitaires.
Les déplacés, originaires de localités telles que Mpati, Busumba, Kibarizo, Kirumbu, Kahira et Kitshanga, ont fui les affrontements entre les rebelles du M23 et les milices locales qui durent depuis environ un an. Leur situation actuelle soulève des questions quant à leur sécurité et à la réponse du gouvernement face à ces violations.