RD Congo: L’Armée Présente des Civils, Dont des Députés, Accusés de Collaboration avec le M23

L’armée de la République Démocratique du Congo a présenté ce 8 Mars 2024 à la presse quatre civils accusés d’espionnage et de recrutement pour le compte du groupe rebelle M23, dans la ville de Goma. Parmi ces individus figurent deux députés provinciaux du Nord-Kivu. Cette annonce intervient après l’arrestation récente de plusieurs personnes par la justice militaire, lesquelles ont ensuite été transférées à Kinshasa pour y être détenues.

Lors d’une conférence de presse tenue au siège de la direction du renseignement militaire à Kinshasa, le général de brigade Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée congolaise, a exposé les quatre hommes, vêtus de jaune et de rouge. Il a identifié l’un d’eux comme Hope Sabini Kibuya, député provincial du Nord-Kivu, décrit comme le leader des opérations de recrutement pour le M23 et le principal instigateur parmi les accusés.

Selon le général Ekenge, l’autre député impliqué est Aliongera Alain, également élu du Nord-Kivu. Les deux autres personnes présentées sont décrites comme une spécialiste du tourisme et conseillère du gouvernement provincial du Nord-Kivu, et un motocycliste associé aux trois premiers accusés.

Les détails concernant les accusations portées contre Hope Sabini Kibuya, Aliongera Alain, et leurs coaccusés n’ont pas été largement discutés, et ils n’ont pas eu l’opportunité de répondre aux allégations à ce stade.

Ils sont accusés de recruter des combattants et des sympathisants pour le M23, de fournir au groupe des ressources nécessaires et de conduire des activités d’espionnage en son nom. Le général Ekenge a qualifié les accusés de « traîtres collaborant avec le M23 et les forces armées rwandaises », tout en précisant que d’autres arrestations liées à ces activités seront révélées en temps opportun.

Le Rwanda a régulièrement nié toute collaboration avec le M23, qui n’a pas encore commenté ces dernières révélations. Le conflit entre le M23 et les forces gouvernementales congolaises, aidées par des troupes étrangères, a intensifié les tensions dans les territoires de Masisi, Rutshuru, et Nyiragongo, près de Goma, entraînant le déplacement de centaines de milliers de personnes.