KAGAME, LE PRESIDENT VISIONNAIRE A LA RECHERCHE DE LA LUMIERE

Père Athanase Mutarambirwa

Suite à l’échec des tournées du Président KAGAME au Mozambique, au Congo Brazzaville et au Gabon, certains fanatiques cherchent, à tout prix, à dévier l’attention des lecteurs des journaux rwandais en l’exaltant faussement, simplement pour ne pas avouer la faiblesse politique de ce dernier.

C’est ce que l’on peut lire dans l’article « Une génération de présidents africains main dans la main avec le Rwandais KAGAME » paru dans le journal pro-gouvernemental “Igihe”. Je saisis cette opportunité pour y répondre et démontrer l’absurdité de la politique de KAGAME, en me basant sur l’analyse de trois facteurs, dont l’État de droit, la liberté d’expression et la bonne gestion.

1.L’état de droit. Le lendemain du changement brutal de la constitution rwandaise, on ne peut, en aucun cas, prétendre exalter la politique de KAGAME, sans risque d’erreur d’appréciation. La manipulation régulière de la constitution, son changement aberrant qui nuit à la stabilité et à la souveraineté du pays, constituent des signes évidents et sans équivoques du déficit de hiérarchie des normes qui régissent les institutions.

Les stratégies frauduleuses que KAGAME a adoptées pour réussir son projet macabre affichent bien sa dictature hostile à la séparation des pouvoirs et aux droits des personnes tierces. Une telle politique n’est pas pour attirer les partenaires. Elle effraie le peuple et inquiète les amis de la paix et les défenseurs des droits fondamentaux de la personne humaine.

2.La liberté d’expression. La liberté d’expression est le pilier essentiel de la bonne gouvernance. Elle permet aux citoyens de s’informer et d’analyser les politiques publiques conduisant au développement. Pour le cas du Rwanda, le musèlement des medias libres trahit la mauvaise volonté d’exclure le peuple de la prise de décisions en imposant une ligne de gouvernance opaque et peu transparente. Une telle politique aveugle le peuple et devient source de tous les maux: régression du niveau d’éducation, paupérisation du peuple, augmentation de la criminalité. Au Rwanda, c’est toute la société qui tombe lentement dans la décadence généralisée.

3.La bonne gestion. Une presse libre et la bonne gouvernance agissent comme des vases communicantes. Elles favorisent le développement économique et humain d’un pays. Dans un déficit total de bonne gouvernance et sans liberté de presse, le Rwanda chemine dans le sens opposé au développement au vrai sens du terme, n’en déplaise à la propagande qui cherche à nous faire croire le contraire.

Le facteur mis en avant au Rwanda c’est souvent les changements urbanistiques. On observe la construction à outrance de bâtiments appartenant à un groupe d’individus qui pillent et s’enrichissent sur le dos de la population. Combien de « nouveaux riches » du Rwanda ne sont-ils pas capables de rendre compte de la provenance de leur fortune ? La bonne gestion est une des valeurs fondamentales d’une société évoluant positivement, à défaut de quoi le vrai développement est même impensable.

Tout en attirant les partenaires, elle permet de planifier et d’équilibrer les nécessités et les priorités, permettant à toutes les souches sociales, non seulement de participer, mais aussi de bénéficier des biens du pays. Le contraire n’est qu’une corruption mafieuse qui ne fait que maintenir le pays dans une crise économique perpétuelle. Kagame fait croire que le Rwanda connaissait des progrès économiques exemplaires. Loin s’en faut. Maintenant que tout le monde a fini par comprendre que tout était fondé sur le pillage belliqueux et systématique du Congo, il essaie de compenser son échec politique en allant corrompre les dirigeants de la région afin de recommencer ses guerres de conquête.

Ainsi, sa façon de faire est de loin comparable à la politique de Thomas SANKARA qui de l’intérieur ne recherchait que le bien être du Burkinabé et de la souveraineté totale de sa patrie. KAGAME appauvrit le Rwandais pour ses intérêts personnels et met en danger le pays par des guerres incessantes et l’instabilité de toute la région. Thomas SANKARA voulait l’égalité de tous les Burkinabé tandis qu’au Rwanda de KAGAME l’écart entre riches et pauvres bat le record.

Si ce n’est par tolérance diplomatique, aucun président ne peut marcher main dans la main avec KAGAME. KAGAME et sa mauvaise gouvernance n’est pas en mesure, ni de composer avec, ni de rattraper le rythme des présidents africains avertis et bien intentionnés. Alors ses tournées ne seront que des occasions de dépenses inutiles qui devraient faire penser ses créanciers qui savent combien, sous KAGAME, le Rwanda reste gravement endetté.

Athanase Mutarambirwa