Le Canada coupe 3 millions de dollars de financement à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)

Le Canada coupe 3 millions de dollars de financement à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en raison d’un sondage interne dévastateur sur le climat de travail et d’une série de décisions controversées de la secrétaire générale Louise Mushikiwabo. Dans une lettre obtenue par l’Agence QMI, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, exprime sa préoccupation quant aux faits « troublants » et à un « recul » des méthodes de gestion de l’organisation.

Le sondage interne auprès de 209 employés de l’OIF a révélé un environnement de travail médiocre, avec 44% des répondants ayant déclaré avoir été victimes de harcèlement moral et 9% de harcèlement sexuel. Le rapport a également révélé que 46% des personnes sondées n’ont pas été en mesure d’en parler ou de le signaler, et que 75% de celles qui ont parlé pensent que cela n’a pas abouti à des résultats concrets. La secrétaire générale aurait balayé le sondage lors d’une récente réunion, citant le « biais » des répondants et remettant en question la méthodologie du sondage.

De plus, la réorganisation de la hiérarchie de l’OIF de Mushikiwabo a affecté d’autres cadres de l’OIF, notamment la Québécoise Caroline St-Hilaire, récemment nommée au poste numéro 2 de l’administratrice de l’OIF. Entre autres choses, Mushikiwabo a profité des deux semaines précédant le mandat de St-Hilaire pour procéder à de nombreuses nominations discrétionnaires et retirer à St-Hilaire le pouvoir de choisir les représentations internationales. Ces changements ont contribué à la décision du ministre de couper temporairement le financement pour au moins un an.

Les fonds seront plutôt dirigés vers d’autres organisations et institutions pour soutenir leurs mandats respectifs en faveur des populations francophones. Le ministre espère voir des changements tangibles sur ces questions dans les prochaines semaines et les prochains mois. La contribution volontaire du Canada à l’OIF représente l’intégralité de la coupe de 3 millions de dollars, tandis que la contribution totale du pays à l’OIF est de plus de 15 millions d’euros par an.