Par RUGEMINTWAZA Erasme
Dans une affaire qui ressemble à maints égards au roman fictif policier, et dont la terre entière attend le dénouement, l’homme fort de Kigali, semble être un contre-héros engagé dans sa propre déperdition. Et tel une navire qui tangue au milieu d’un océan fumant de colère, Paul Kagame ne sait plus ou jette l’ancre ! Comme un chasseur qui se croit expérimenté, Paul Kagame ramassa un jour, dans un complot bien ourdi, son patronyme Paul Rusesabagina, et l’emmène à Kigali. Une saga diplomatique est mise en branle!
L’affaire Rusesabagina continue de secouer l’opinion internationale et de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Elle est et restera plus que jamais celle qui aura retenu le souffle de la communauté internationale, celle qui suscita tant de remous, tant de suspense, tant de questionnement car la star hollywoodienne fois-ci n’est plus un acteur, il est plus que l’acteur, il est le thème, le script… L’affaire intéresse tant les droits de l’homme, le droit international et surtout les compétences des juridictions. Elle soulève les passions et la compassion tant familiales que diplomatiques. C’est une affaire qui remodèle et crée de nouvelles donnes dans la diplomatie internationale. Elle risque de créer l’effet boomerang à son auteur Kagamé qui a cru ramasser un agneau, alors que c’est un lionceau don les crocs sont bien acéré avec un empire derrière lui ? Que se passe-t-il au vrai ?
UNE AFFAIRE QUI TRAHIT UN SYSTEME JUDICIAIRE POURRI!
- Une arrestation qui n’en est pas une
Les informations relayées par les médias ont inondé la toile et onde que le dissident Paul Rusesabagina aurait été kidnappé afin de le ramener au Rwanda. Le Président rwandais Paul Kagame a réfuté cela, affirmant que ce dernier était responsable de sa propre arrestation. Selon la Police rwandaise Paul Rusesabagina, qui a inspiré le film hollywoodien « Hotel Rwanda« en 2004, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international et actuellement, il fait face à un certain nombre d’accusations dont celles de terrorisme, d’incendie criminel, d’enlèvement et de meurtre perpétrés contre descivils rwandaisinnocents et non armés sur le territoire rwandais
Le RIB a déclaré au départ, sans dévoiler de détails, que Rusesabagina, qui vivait en exil, avait été arrêté grâce à la « coopération internationale », ce qui a suscité des plaintes pour enlèvement de la part de certains militants des droits de l’Homme. « Il y a pas eu de kidnapping, et il en attestera lui-même. Il n’y a rien eu de tel. Il n’y a eu aucun acte répréhensible dans la procédure qui l’a amené au Rwanda », a déclaré Paul Kagame dans une interview à la télévision rwandaise. « Ceux qui cherchent à savoir comment il est arrivé ici, [en prétendant] que le gouvernement a dû se rendrecoupable de ceci ou de cela – ils seront surpris de constater que Rusesabagina soit le seul responsable de sa venue ici. C’est un fait », a-t-il ajouté.
Mais a la surprise de tout le monde le garde des sceaux, va contredire son président Paul Kagame. Le gouvernement du Rwanda a admis, le 05/03/2021, avoir « facilité » le voyage vers Kigali, où Rusesabagina a été arrêté ; le ministre de la Justice précisa dans une interview que les autorités avaient financé cette opération. « Le gouvernement a payé », a affirmé depuis Kigali le ministre rwandais de la Justice, Johnston Busingye, dans un entretien à l’émission UpFront d’Al Jazeera. « Il y a une personne qui travaillait de longue date avec M. Rusesabagina, qui avait suscité l’intérêt de notre département des investigations criminelles (…) et le paiement visait à faciliter le projet de cet homme d’amener Rusesabagina au Rwanda », a-t-il expliqué. « Le gouvernement n’a pas joué de rôle dans son transport. Il a aidé ce monsieur qui voulait l’amener au Rwanda », a poursuivi le ministre, affirmant que le Rwanda avait respecté la légalité en dupant M. Rusesabagina.
« En droit international, attirer des gens vers des endroits où ils peuvent être amenés devant la justice est arrivé et cela dans de nombreuses juridictions », a-t-il souligné. L’identité de l’homme qui a trompé l’opposant n’est pas donnée mais il est évoqué comme un ancien « complice ». On apprendre que le kidnappeur est un pasteur burundais d’une secte chrétienne qui a la nationalité belge du nom Niyomwungere Consyatin. Il déclara avoir leurré Rusesabagina pour accomplir un complota qu’il a fomente avec Kigali. Le 05/03/2021 soir, le ministère rwandais de la Justice a confirmé dans un communiqué que le Rwanda avait « facilité le voyage » amenant M. Rusesabagina à Kigali, affirmant que l’arrestation était « légale » et que « ses droits n’ont jamais été violés ».
- Les allégations fausses
Le procès de Rusesabagina n’est qu’une farce depuis son kidnapping qui est une violation des droits de l’homme les plus flagrants. Que ce soit sa famille, ses avocats dont le Belge Vincent Leurquin, le HRW, la Commission des Relations extérieures de la Chambre en Belgique, la Fondation Lantos, la Fondation Eldestam tous qualifient l’arrestation de Paul Rusesabagina, d’enlèvement. Ainsi dans la résolution de la Commission des Relations la Chambre susmentionnée, adressée au Gouvernement Belge, Mme Els Van Hoof dit de cette arrestation que « C’est une violation flagrante de la convention internationale sur la protection contre les disparitions forcées. Les droits ont été systématiquement bafoués ». Et d’ajouter « Si le Rwanda n’est pas en mesure de prévoir les conditions minimales d’un procès équitable, le Belgique doit entreprendre des actions pour permettre un procès équitable dans notre pays ».
En fait tout le monde est d’accord que le procès de Rusesabagina est un procès hautement politique pour des intérêts stratégiques. Mais soulignons que les neufs chefs d’accusations retenus sur sa charge dont celui du terrorisme suite à son soutien présumé au Front de Libération Nationale(FLN), groupe rebelle accusé d’avoir mené des attaques meurtrières au Rwanda, sont fausses. Les faits incontestables démontrent que Rusesabagina ne participait plus dans les activités du MRCD, même s’il l’a fondé. En plus de cela deux coaccusés Herman Nsengimana et Marc Nizeyimana ont donné les témoignages selon lesquels Paul Rusesabagina ne participait plus dans les activités du FLN, supposée branche armée du MRCD. Toutefois, Jean Pierre Habarurema, l’un des procureurs déclare, lors de l’audience du jeudi le 17 juin 2021 : « Nous avons vu que chaque acte de Rusesabagina était de nature criminelle, avec l’intention de commettre des actes de terrorisme ». Et de continuer « En tant que dirigeant, soutien et partisan du MRCD/FLN, il a encouragé et permis aux combattants de commettre ces actes terroristes contre le Rwanda. Même s’il n’a pas participé activement à ces attentats, il est considéré comme quelqu’un qui a joué un rôle simplement en étant un soutien de ces combattants ». « Il était le président du MRCD/FLN lorsqu’ils ont attaqué et tué à Nyaruguru en 2019, la personne qui a donné les ordres », pérora l’autre procureur Bonaventure Ruberwa. Ainsi, une peine de prison à vie a été requise, ce 17 juin 2021, contre Rusesabagina, héros du film qui a été primé d’Oscar et honoré de la Médaille Présidentielle pour la Liberté, que le président américain George W. Bush, lui a remise.
LE MONDE ENTIER CRIE AU KIDNAPPING!
- La famille soulève beaucoup d’inquiétudes
La famille de Paul Rusesabagina et son avocat, Me Vincent Lurquin, ont pressé le gouvernement belge à intervenir rapidement alors que le procès pour terrorisme à l’encontre de l’opposant au régime rwandais avait débuté à Kigali. Ils demandaient le transfèrement de Paul Rusesabagina afin qu’il puisse être jugé en Belgique et non au Rwanda où « il n’aura pas droit à un procès équitable », ont-ils indiqué lors d’une conférence de presse en ligne.
« On sait que la ministre des Affaires étrangères (Sophie Wilmès) et le gouvernement insistent sur le fait qu’on a accès à l’assistance consulaire. Mais elle n’est pas effective. Papa n’a toujours pas accès à ses médicaments. L’assistance consulaire doit l’aider à avoir accès à ses avocats et ça n’a toujours pas été possible. Les mesures doivent être plus fortes. Ils doivent demander que le procès se tiennent en Belgique. Il n’aura pas un procès équitable au Rwanda », a martelé sa fille, Carine.
Me Lurquin a par ailleurs insisté sur le fait que son client a bien la nationalité belge, et plus rwandaise comme l’affirment les autorités rwandaises. « Il n’est que Belge. L’aide consulaire n’aurait pas pu se faire s’il avait la double nationalité », a-t-il insisté, ajoutant que le procès doit se poursuivre en Belgique, où une enquête est toujours en cours. « Il y a un dossier ouvert en Belgique, qui n’est pas encore clôturé, ce qui nous permet de demander un transfèrement », a ajouté l’avocat qui s’interroge: « pourquoi la Belgique continue-t-elle à se taire? »
Me Lurquin est aussi revenu sur l’arrestation de son client au Rwanda en août dernier, en provenance de Dubaï, alors que ses proches affirment qu’il pensait se rendre au Burundi voisin. Après consultation de documents dans le cadre du procès, « nous pouvons affirmer ce que l’on disait déjà depuis cinq mois et demi: Paul a été enlevé. Le jet privé dans lequel Paul Rusesabagina est monté a été affrété par le RIB, le Rwanda Investigation Bureau (l’équivalent rwandais du FBI, ndlr) ».
La famille Rusesabagina, ayant pour Conseil Maître Vincent Lurquin, avocat au Barreau de Bruxelles, déclare se constituer partie civile contre : La compagnie aérienne GainJet Aviation, dont le siège social est sis Vouliagmenis Avenue & 1 Themistokleous st, 16674, Glyfada, Athènes, Grèce ; Monsieur Constantin Niyomwungere, de nationalité belge, et X.
La plainte se fait suite aux préventions contenues dans la loi belge sur le faits de : Prise d’otages, enlèvement et toutes autres que l’enquête révèlerait ; dont X, la compagnie GainJet Aviation et Monsieur Constantin Niyomwungere se sont rendus co-auteurs ou complices, à l’égard de Monsieur Paul RUSESABAGINA.
La plainte qui date du 14 janvier 2021, trouve son fondement dans les faits probants et droits qui entourent cette affaire qui met en péril le système judiciaire rwandais ou tout simplement tout le système du régime de Kagame,
En fait les faits concordant ont établi que c’est contre son gré que Paul Rusesabagina a été amené au Rwanda. Il a été enlevé avec la complicité du pasteur Constantin Niyomwungere, de la compagnie aérienne Gainjet mais aussi en pleine connaissance de cause les autorités rwandaises comme ne l’a pas dissimulé le président Kagamé dans une conférence de presse qu’il tint dès le 30 août à Kigali.
Concernant les droits, les actes commis contre Paul Rusesabagina sont d’abord reconnus comme crimes tant dans la justice belge, rwandaise et même celle des Emirats Arabes Unis. Ces actes qui sont l’enlèvement, prise d’otage, la torture ont été hautement décriés par les organisations internationales de droits de l’homme comme Human Right Watch. Par ailleurs la loi belge reconnaît à ses tribunaux le pouvoir extraterritorial sur les citoyens belges. Ce qui implique que et Paul Resesabagina et Constantin Niyomwungere sont justiciables devant la justice belge pour répondre, chacun des actes d’accusations retenues contre lui. Ces faits inscrits dans le code belge sont, à savoir : 1) Faits de prise d’otages (article 347bis Code Penal, (désormais CP), 2) faits de meurtre et meurtre aggravé (articles 393 à 397 et 475 CP), 3) faits de violation grave du droit international humanitaire (articles 136 bis à 136 octies CP), et en fin 4) faits d’infraction terroriste (articles 137 et suivants CP).
On trouve une sorte de remarque dans la plainte, disant qu’« En l’espèce, Monsieur RUSESABAGINA n’est pas seul concerné. Son arrestation et extradition illégales vers le Rwanda révèlent de la volonté du régime de Paul Kagamé de réprimer un opposant politique, mais visent aussi à exercer une pression sur une tierce partie. Paul RUSESABAGINA n’est pas seulement un opposant, c’est également quelqu’un qui s’est opposé au génocide. Hutu, il a sauvé des centaines de Tutsis avec un courage salué par de nombreuses distinctions honorifiques reçues des plus hautes instances morales et politiques du monde entier. Enlever et arrêter de cette façon Monsieur RUSESABAGINA est un signe clair adressé à toute la communauté hutue : le pouvoir ne se partage pas… »
La prise d’otage de Rusesabagina s’est bien traduite par une détention et un enlèvement au Rwanda, celle-ci est « continue ». Aussi force est donc de constater que la prise d’otage de Monsieur RUSESABAGINA s’est déroulée dans plusieurs pays parmi lesquels le Rwanda.
Par conséquent, il convient de considérer que les faits incriminés correspondent aux définitions légales des infractions pour lesquelles il est possible, comme souligné si-haut, en tant que victime belge, de porter sa cause devant les juridictions nationales même en cas d’absence de l’inculpé sur le territoire.
- La société civile internationale
- L’Organisation HRW : Le 10/09/2020 HRW, dénonce la violation du droit internationale dans l’arrestation de Paul Rusesabagina, un critique féroce du régime de Kigali. Brièvement l’OGN de défense des droits de l’Homme dit que le Gouvernement rwandais a arrêté, le 31/08/2020 un éminent critique du régime du FPR. L’arrestation a culminé en un enlèvement, ce qui constitue une violation grave du droit international. Le Rwanda est demandé de garantir à cet opposant politique, Paul Rusesabagina le libre choix des avocats, la consultation régulière avec sa famille. Il doit lui permettre d’exercer ses droits de mettre en cause ou contester la légalité de son arrestation devant un tribunal indépendant suivant les normes internationales.
« Les antécédents du Rwanda dans l’utilisation de méthodes illégales et interlopes pour cibler ceux que le parti au pouvoir perçoit comme une menace sont bien connus. Le fait que Rwanda n’ait pas appréhendé Rusesabagina en utilisant une procédure d’extradition légale suggère que les autorités ne pensent pas que leurs preuves ou les garanties d’un procès équitable résisteraient à l’examen d’un tribunal indépendant, les amenant à contourner l’état de droit », a déclaré Lewis Mudge, Directeur pour l’Afrique Centrale a Human Rights Watch. Ainsi s’appuyant sur la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, qui stipule que nul ne peut être envoyé dans un pays où il y a de sérieux motifs de croire qu’il pourrait être torturé ou maltraité, HRW exhorte le gouvernement belge à l’ouverture d’une enquête sur le transfert de Rusesabagina au Rwanda.
« Le traitement de cette affaire par les autorités rwandaises jusqu’à présent a fait fi de bon nombre de protections prévues par le droit international, suscitant de sérieuses craintes quant au bien-être de Rusesabagina et au respect de son droit à un procès équitable au Rwanda. La gravite des accusations qui pèsent contre Rusesabagina ne donne pas aux autorités rwandaises le droit de recourir au crime de disparition forcée et d’ignorer la régularité des procédures ainsi que les normes internationales d’équité des procès », ajouta M.Lewis.
Le 02/03/2021, HRW publie un document selon lequel une apparente erreur a confirmé ce que le monde entier connait déjà : celui qui critique le gouvernement [rwandais Ndlr], ne peut pas avoir un procès équitable au Rwanda. Dans un enregistrement vidéo, le ministre rwandais de la justice, Johnston Busingye, a admis le rôle du gouvernement dans l’enlèvement, le transfert illégal, et la violation des droits de Rusesabagina, dont le procès de terrorisme a commencé le 17 février 2021
- L’Organisation EDELSTAM FOUNDATION : Cette Fondation quant à elle, envoyé, le 1er juin 2021, une lettre au président Paul KAGAME lui demandant la libération de Paul Rusesabagina, un estimable activiste de droits l’homme et membre de l’organisation Edelstam Foundation. Monsieur Rusesabagina a été kidnappe, séquestre en secret pendant 3 jours, est maintenant en prison voici plus de 260 jours fait connaître la Fondation ce jour à Stockholm, ceci s’est passé sans aucun mandat d’arrestation ou mandat d’Interpol contre Mr. Rusesabagina. En plus de cela, le gouvernement rwandais a, à plusieurs reprises, violé ses droits en le torturant ou en limitant l‘accès à ces avocats. La fondation fait savoir que Rusesabagina est sujet de 9 chefs d’accusation dont le plus grave est le terrorisme. L’article de New York Times du 16 Février 2021 fait savoir que les accusations contre Rusesabagina pivotent autour de son engagement dans le MRCD (Mouvement Rwandais pour Changement Démocratique, mouvement dont il est le fondateur avec le FLN comme branche armée. Mais le professeur Brian Endless conseiller dans la Fondation Hotel Rwanda Rusesabagina Foundation, a fait savoir que ces mouvements fonctionnent séparément et que Rusesabagina ne participait plus dans le MRCD.. Plus encore quand les attaques dont il est accusé eurent lieu, Rusesabagina lui-même a demandé a l’ONU de faire les investigations sur cela. Ici on ne peut pas manquer de souligner que d’aucuns disent que ces attaques est un simulacre pernicieusement cynique préparé par le régime de Kigali pour exacerber les accusations contre le Burundi. De plus le 29 avril 2021, les témoignages de Herman Nsengimana et Marc Nzeyimana, co-accusés de Rusesabagina, ont révélé que Rusesabagaina n’a jamais été le chef de la FLN, Qu’ils recevaient les ordres du General Wilson Iratageka.
Dans sa lettre la Fondation fait savoir qu’il y a de Règles minimales d’emprisonnement des Nations Unies, connues comme les Règles de Nelson Mandela, sur le confinement solitaire qui ne doit pas dépasser 15 jours. Le gouvernement rwandais quant à lui confine Mr. Rusesabagina plus de 260 jours avec plus de 22,5 heures par jours selon Kitty Kurth, Conseiller en Communication et Stratégie dans Hotel Rwanda Rusesabagina Foundation. Plus encore, Rusesabagina souffre des problèmes cardiaques ce qui requiert un suivi médical mais les services pénitentiaires auraient confisqué les documents médicaux lui remis par l’Ambassade de Belgique à Kigali. Partant de tout cela EDELSTAM Foundation a adressé une lettre au Président Kagame lui demandant la libération de Paul Rusesabagina.
- L’organisation LANTOS FOUNDATION : Le 7 juillet 2021, L’Organisation « Lantos Foundation pour les Droits de l’Homme » demande l’application de La Loi Magnitski dans l’affaire Rusesabagina. Lantos Foundation annonce qu’elle a formellement soumis au Département d’Etat et Département de la Trésorerie une recommandations d’appliquer les sanctions de La Loi Magnitski contre le ministre de la Justice Johnston Busingye et le Chef l’Office rwandais d’investigation (RIB), le Colonnel Jeannot Ruhunga pour leur rôle dans la violation des droits de l’homme commise à l’endroit de Paul Rusesabagina, notamment dans son extraordinaire kidnapping en août 2020 suite aux critiques envers le régime de Kagame qui est perçu par tout le monde comme un brutal dictateur. La responsabilité de deux officiels rwandais dans le kidnapping de Paul Rusesabagina n’est plus discutable car elle a été confirmée par les propos du ministre Johnston Busingye dans une interview qu’il accorda à la chaine de télévision a Al Jazeera en février 2021. La fondation s’indigne que « Pendant trop longtemps les actions effroyables du gouvernement rwandais sous la direction de Paul Kagame sont restées sans suite »
- Les Etats-Unis pensent à la valeur du citoyen
Rappelons ici en passant les considérations ou mieux les valeurs fondamentales qui font la grandeur des Etats-unis : L’Amérique. L’Américain et le Dollars. En un mot un patriotisme exacerbé tendant vers le un nationalisme, la protection du citoyen américain et du dollars. Ces valeurs sont inculquées aux jeunes yankees dès leur bas âge, ce qui fait l’arrogance héréditaire des Américains. Attaquer le citoyen américain, c’est attaquer l’Etat américain. Un seul citoyen américain peut provoquer un cataclysme de toute une nation qui s’es prend à lui car ne pas intervenir pour libérer un citoyen américain constitue un affront indélébile de l’Etat. C’est cette base qui constitue une guerre inlassable des Etats-Unis pour Rusesabagina, citoyen américain non ordinaire car honoré par une médaille présidentielle. Kagame a déclaré la guerre aux Etats-Unis! Alea iacta est!
Et les contre-attaques vont se faire sans trop se presser pour donner à Kagame le temps de penser au danger auquel il s’expose. D’abord dans un tweet publié, le secrétaire d’État adjoint américain aux affaires africaines, Tibor Nagy, a déclaré qu’il avait discuté de l’arrestation avec l’ambassadeur rwandais aux États-Unis, Mathilde Mukantabana, et qu’il attendait du gouvernement rwandais qu’il « assure à Rusesabagina une procédure judiciaire impartiale et transparente ».
Et ici, Kagame a toujours assuré, que les procédures judiciaires engagées contre le suspect seraient transparentes : « Nous savons comment gérer cela. Ce sera fait au grand jour pour ceux qui sont intéressés par la transparence, l’équité, etc. Nous estimons que c’est aussi notre devoir de le faire. Je pense que les gens ne devraient pas s’inquiéter à ce sujet ».
Mais il ne manque pas de souligner : « Donc, je ne vois pas pourquoi les gens font tout ce bruit. Il est devant la justice, il n’est pas caché quelque part, il est au tribunal comme beaucoup d’autres . Mais il parle tout en oubliant qu’il a arrêté l’enfant du chef du monde. Un chef qui peut directement ou par ricochet peut provoquer les dégâts.
Tout le nœud du problème de Rusesabagina, est en fait autour de son arrestation que même beaucoup d’amis de Kigali n’ont pas digéré parce qu’ils la considèrent comme un kidnapping, ce qui constitue de ce fait, la violation aux droits de la personne et un grave manquement à la procédure pénale. Cela marque ausii le manque de confiance que Kigali a pour les Etats hôtes de Rusesabagina, entre autres les Etats-Unis et la Belgique dont il est respectivement résident permanent et citoyen. Kagame a dit ; « qui a-t-il de mal à piéger un criminel? Lorsque vous le trouvez, qu’est-ce que vous en faites ? Vous le traduisez devant la justice, c’est acceptable non? »
« Bien sur, j’en appelle à un procès équitable de mon cote. Ce n’est pas le Royaume-Uni ou les Etats Unis, ou l’Union Européenne. Non, je souhaite voir un procès équitable aussi. Pourquoi? Oui, vous savez, c’est ainsi que les gens disent des choses insensées et finissent par être racistes. C’est comme si on disait, la seule façon d’être juste en Afrique ou au Rwanda, c’est que cela soit surveillé par l’Europe, les Etats-Unis, ou un autre pays. Non, pas du tout ».
Dans l’interview avec jeune Afrique du 25/05/2021, la réponse que Kagame réserve a la communauté internationale à ce sujet fait pousser la chaire de poule : « il y a deux aspects bien distincts dans cette affaire. Le premier c’est le processus qui a mené Rusesabagina à Kigali. Le second, c’est de savoir si Rusesabagina est coupable ou non. Il faut arrêter de mélanger les deux. S’il est établi qu’il a été arrêté de manière illégale, alors il serait possible d’argumenter sur ce point, d’en faire une procédure à part et d’en débattre. Mais si d’un autre côté, quelqu’un vous dit que ce même Rusesabagina appartient depuis plusieurs années à un groupe terroriste qui attaque le Rwanda. Que c’est étayé par des preuves qui sont présentées en ce moment même devant une cour de justice, ça ne peut pas être ignore. Il existe même des déclarations ou il se vante d’être leader de l’un de ces groupes qui agissent en RDC ou au Burundi. Si les Etats-Unis ou la Belgique, où il vivait depuis plusieurs années, avaient voulu engager des poursuites pour ces faits-la, nous leur aurions fourni les mêmes preuves ». « Parce qu’il aurait soit disant arrêté de manière « illégale », il devrait s’en sortir, alors que ce groupe terroriste a tué des gens au Rwanda ? Je préfèrerais que les deux affaires soient traitées séparément. Ou ceux qui le disent prouvent qu’il a été illégalement arrêté. Si une affaire est ouverte, très bien, nous argumenterons. Mais il faut aussi le juger pour ce dont il est suspecté au Rwanda. S’il est innocent il sera libre. S’il est coupable il en paiera le prix. Si les gens pensent qu’il a été arrêté parce qu’il est un héros, statut qui lui a été accordé grâce à film qui au départ devait être un film de fiction, cela démontre leur niveau de paresse», dit-il.
Ce sont ces réponses pleines d’arrogance et d’injures aussi que Paul Kagame donne à la communauté internationale. Et spécialement aux Etats-Unis qui se disent champions des droits de l’homme, si l’on se souvient bien le contexte dans lequel Baraka Obama et le Congrès ont conclu la Loi Magnitski, en 2012. Le cas de Sergueï Magnitski est bel et bien similaire à celui de Paul Rusesabagina mais ce dernier à plus de prérogatives car résident permanent des Etats-Unis, doublement récompensé par la présidence américaine comme militant de la liberté et droits de l’homme! Le Congrès fait beau d’écrire à Kagame mais une lettre lui demandant de libérer sans condition Paul Rusesabagina et le faire parvenir auprès de sa famille sain et sauf, Kagame fit la sourde oreille.
Dans la lettre datant du 18 decembre 2020, Les Membres du Congrès américain écrivent ceci à Kagame :
« Nous vous écrivons pour vous exhorter de retourner sain et sauf Paul Rusesabagina, un résident permanent légal des Etats-Unis, et lauréat de la Medaille Presidentielle de Liberte, aux Etats-Unis pour rejoindre sa famille. Comme Membres qui avons un grand attachement aux relations entre les Etats-Unis et le Rwanda, nous croyons que la libération de Mr. Rusesabagina sur des bases humanitaires et en même temps justifiable et appropriée vue qu’il se débat avec un cancer pendant cette période de la pandémie, et qu’il souffre de pas mal de maladies chroniques ». La Lettre continue jusqu’à dire que libérer Rusesabagina est aussi utile pour la coopération de deux pays mais plus spécialement pour l’image du Rwanda. Cette lettre de 36 Membres du Congrès, adressée à Kagame, ne fut jamais répondue. Toute réponse était de justifier que Rusesabagina a commis des crimes contre les rwandais, une attitude qui bat en brèche le principe d’innocence.
Six mois après juste le 23 juin 2021, 41 membres du Congrès écrivent une lettre, cette fois-ci adressée au Secrétaire d’Etat américain, lui demandant de se charger du dossier en cours de Rusesabagina, détenu par le gouvernement du Rwanda, lui exhortant ainsi d’user de tous les moyens diplomatiques disponibles à fin d’assurer son retour sain aux Etats-Unis. La lettre pointe du doigt l’espionnage fait par les agents de l’Ambassade du Rwanda aux Etats-Unis et plus spécialement donne au Département d’Etat un défi de protéger les Rwandais vivant aux Etats Unis qui puissent être sujet de harcèlement, intimidation ou violence extrajudiciaires du régime de Kigali. Une autre lettre qui considère le régime de Kigali fait de l’espionnage et même capable de commettre d’autres forfaits, une lettre qui encore une fois qui va mettre Kagame dans l’embarras! Mais comme on le connait, les risques de ses sanctions contre Kigali ne lui font pas peur car il a construit un empire de richesse autour de lui.
CONCLUSION
Le monde entier attend avec peu de patience la fin de l’affaire Rusesagagina. Car en fait, l’affaire a révélé la vraie nature du régime de Kigali : Un régime dictatorial, qui enlève, séquestre et tue toute âme dissidente, en brandissant le génocide contre les Tutsi. Soulignons que d’aucuns n’hésitent pas dire que les attaques du sud du Rwanda ne sont que des scenarios bien ourdis par Kagame pour se faire victime et continuer d’accuser le Burundi. Mais le contre-attaque américain est capable de changer cette attitude arrogante que Kagame a développé au fil des jours au su et au vu de tout le monde. Kagame est déjà connu. Les sanctions économiques ne sont pas souhaitables car seule la masse populaire majoritairement hutue en pâtirait. Deux voies se laissent voir. La première est qu’il faut laisser Kagame dans sa logique de se venger mais avec des exigences qui laisseront son régime faible : comme l’ouverture de l’espace politique. Où pour l’emboîter comme champion de la justice, on pourra ouvrir beaucoup de dossiers de massacres commis apr son armée le FPR et surtout le rapport Mapping. Maintenant que le procès de Rusesabagina continue inexorablement avec la réquisition de la perpète, on n’a qu’à demander à la communauté internationale de faire payer à Kagamé les forfaits qu’il se vente même d’avoir commis. Et le Statut de Rome devrait être révisé a fin de mettre fin à l’impunité due à l’Immunité diplomatique parce qu’elle le parapluie des dictateurs, des tyrans. Quant à la justice rwandaise, elle peut se jauger au prisme du procès de Rusesabagina, que le parquet et Kagame traitent partout de criminel avant même la tombée du verdict. Un procès qui piétine toutes les procédures pénales à commencer par l’arrestation du prévenu, un kidnapping que Kagamé défend à couteau tiré, en traitant des critiques de « paroles insensées ». Toutefois, une leçon est tirée et ce, une fois pour toute: Il ne faut pas sous-estimer l’adversaire.en kidnappant Rusesabagina, Kagame croyait tomber sur un agneau alors que c’et un lionceau capable de mordre! A l’heure qu’il est, le régime de Kagame est totalement perdant, le procès a été une goutte d’eau qui fait déborder le vase, il prélude le pire. Ainsi « Tel est pris, qui croyait prendre! »