Par Erasme Rugemintwaza
Depuis la prise du pouvoir par FPR-Inkotanyi de Kagame, voici déjà 27 ans, le système éducatif du Rwanda a perdu la boussole. On ne sait plus où l’on va car même un simple paysan te dira facilement que la qualité de l’enseignement du Rwanda est médiocre. Et pour confirmer son forfait, Paul Kagame, devant les Zimbabwéens fait une déclaration inattendue, disqualifiant de facto la qualité de ses enseignants.
Les propagandistes du régime du FPR-Inkotanyi, se targuent toujours d’avoir réalisé les miracles dans plusieurs domaines dont l’enseignement. Une analyse artificielle peut facilement être induite en erreur par les nombres frappant d’infrastructures dans ce domaine de l’éducation et dire que le Rwanda a atteint le niveau satisfaisant. Ce qui brille n’est pas toujours de l’or. Certes, nombre d’écoles et universités est fulgurant mais à côté de cela, depuis l’accession du FPR-Inkotanyi au pouvoir, année par année, les cris n’ont jamais cessé de dire que l’enseignement rwandais perdait sa qualité. Les exemples très simples mais dignes d’attention sont légion pour illustrer cette descente de l’éducation rwandaise dans la médiocrité. Les écoles dites d’enseignement de base de 12 ans (12YBE) sont des établissements sans qualité. Les enfants y vont, non pour y chercher la connaissance, mais pour échapper aux sanctions réservées aux familles qui n’envient pas les enfants à l’école. Une fois lors des examens nationaux, tous les élèves qui terminaient la 3eme année secondaire de ces 12YBE ont tous échoué. On a du « techniquer » les points pour camoufler et effacer cet affront. Dernièrement le recrutement des enseignants tant au niveau primaire que secondaire organisé par le Ministère de l’Education pour l’année 2020-2021, a révélé que le système éducatif est plus que médiocre. Car seulement 20% de candidats ont réussi les examens. Le Ministère de l’Education rwandaise a alors résolu d’engager même ceux qui n’ont pas réussi les examens de recrutement! Tout cela est le fruit d’une politique un peu pernicieuse de « promotion automatique » prêchée par le régime de Kagame. Cette politique stipule que tout élève/étudiant doit être promu dans la classe supérieure quelque soit sa note, sans considérer les échecs. Les enfants qui ont 45% sont promus d’office. Le fruit de cette politique est de trouver les enfants en fin de formation secondaire, qui ne savent même ne pas écrire. Leur demander d’écrire une petite lettre de demande d’emploi, est une mer à boire ! Comment alors demander à une personne qui a passé toute sa formation secondaire sans aucune fois avoir au moins 50%, et qui a complété cette formation dans une de ces innombrables universités qui au lieu de demander aux étudiants de réussir imposer aux professeurs de donner gratuitement des points, de réussir un examen de recrutement où la réussite est de 70%.
L’enseignement de base de 12 ans est un enseignement réservé à la masse de la population car les écoles d’excellence qui existent au Rwanda, à 95% privées, sont réservées aux enfants des nantis du pouvoir, car elles coûtent les yeux de la tète. Avec le 12YBE on forme une masse sans aucune connaissance compétitive au marche du travail mais tout simplement corvéable et taillable à merci, une jeunesse prête à faire tout sous de fausses promesses, car elle sent qu’elle a tout de même étudié. Mais à côté des écoles pour la masse, il y a des écoles d’excellence, avec souvent des programmes étrangers. Ces écoles sont réservées aux enfants de l’aristocratie rwandaise. A Kigali les écoles comme La Colombière, Green Hills, Riviera, sont des écoles réservées. Les grandes universités qui s’implantent aux Rwanda sont des là pour faire signe aux universités de masse comme l’ULK et l’INES que leur temps et révolu ; elles sont la pour former l’aristocratie rwandaise. D’aucuns disent qu’avec la médiocrité de l’enseignement rwandais, l’ouverture de ces grandes universités mondiales au Rwanda, est une mauvaise augure, car dans un proche avenir il y a des diplômes qui ne seront plus acceptés pour quelques postes. C’est la naissance de l’aristocratie.
Cette disqualification de l’enseignement rwandais qui résulte pourtant d’une mauvaise politique de l’éducation voulue par Kagame, va avoir des répercussions graves et déshonorer le plus modeste et ignoré agent de l’état : l’enseignant. Car sans honte ni vergogne Paul Kagame disqualifie les fruits de sa politique d’enseignement et dit qu’il ne veut plus d’enseignants rwandais car ils ne sont pas aptes d’enseigner. Alors que la rentrée scolaire est fixée ce 11 Octobre 2021 et que la journée mondiale de l’enseignant s’est passée le 05 Octobre 2021 avec des doléances sempiternelles jamais résolues, surtout celle du salaire de l’enseignant toujours dérisoire, les compliments du chef de Kagame pour une année qui a trop perdurer, avec des coupures de salaires pour les écoles privées, ne sont que des menaces de disqualification et de remplacements des enseignants.
C’est devant une délégation de Zimbabwéens dirigée par le Ministre des affaires étrangères Fredric Shava et les syndicats d’enseignants, que Kagame a dit : « J’ai entendu les présentations qui nous ont été faites, des choses très importantes que nous pouvons faire ensemble, ce que chaque pays offre, etc. Je veux souligner une chose. Je pense à ce que le Directeur Général Adjoint du RDB (Rwanda Développent Board), a mentionne au passage, ce que le Zimbabwe peut offrir dans le domaine de l’éducation. Il a parle d’équipement ou de quelques choses. Avant l’équipement, je veux des personnes », déclara Kagame sous les applaudissements du public, ajoutant « Je pense que le Zimbabwe peut nous offrir de bons enseignants. Alors s’il vous plaît, travaillez là-dessus dans l’urgence… Vous pouvez trouver n’importe quel nombre d’enseignants de qualité. Je pense que nous pouvons absorber le nombre »
Signalons que l’éducation du Zimbabwe est très appréciée dans le monde entier, selon les enquêtes de Africa Check et même les rapports de l’UNESCO. On ne peut pas alors aller chercher ce qu’on a, encore moins avec un prix exorbitant! Car ce qui est plus surprenant est que l’enseignant moyen de Zimbabwe touche une bagatelle de liasses de billets autour de 580 dollars américains par mois, c’est-à-dire, autour 580 mille francs rwandais soit plus que le triple du salaire que l’enseignant rwandais de niveau licence reçoit, a savoir 180 mille francs rwandais net.
Il faut alors que les enseignants rwandais se préparent à une rentrée pleine de mauvaises surprises. Ils ont été disqualifiés par celui qui a conçu la politique de leur formation. A certains de ces enseignants, on présente des adieux!