Vendredi de gratitude: Damas Gisimba, l’homme au coeur d’or.

Par Mukundente Ariane

Pour ce vendredi de gratitude, je vous présente un homme brave, humain au vrai sens du terme, en la personne de Mr. Gisimba Mutezintare Damas. Cet homme exceptionnel est l’homme qui a sauvé plus de 400 enfants lors du génocide contre les Tutsi en en 1994 dans son orphelinat de Nyamirambo. Qui est cet homme au parcours exceptionnel? 

Il est né le 15 Octobre 1961 dans l’Est du Congo car ses parents avaient fui les événements de 1959 au Rwanda. Il est devenu responsable de l’Orphelinat Gisimba après la mort de ses parents Pierre et Dancille Gisimba en reprenant le flambeau de s’occuper des enfants abandonnés sans familles. 

En effet, la famille Gisimba est bien particulière. Elle a l’ADN de la bienveillance dans son sang. Vous ne le croirez pas, mais l’idée de fonder un orphelinat remonte très loin après la deuxième guerre mondiale en 1946. Durant cette période au Rwanda  il y eut la famine appelée Ruzagayura qui tua beaucoup des personnes pour la plupart des enfants. Il y avait un homme bon, chrétien qui avait beaucoup d’amour à donner qui s’appelait Gisimba Melchior. Devant cette calamité il partagea la nourriture avec les affamés surtout les enfants qu’il accueillait dans sa maison. Il continua de s’occuper des enfants pauvres et abandonnés à eux-même sans famille même après la fin de cette famine. 

Après sa mort en 1976, son fils, Pierre Gisimba a perpétué l’héritage familial en continuant de s’occuper des enfants dans sa propre maison. Lui et sa femme, Dancille, débordaient d’amour, car le nombre d’enfants à s’occuper n’arrêtaient pas d’augmenter. Leur propre maison ne suffisait plus. Début 1980, ils ont construit une grande maison pour accueillir tous ces enfants. L’orphélinat Gisimba venait de naître officiellement. Il mourut en 1986 et deux ans plus tard sa femme, Dancilla mourut aussi. 

Ils sont morts en paix, car leur fils ainé Damas Mutezintare Gisimba les avait promis de perpétuer l’héritage familial de la bienveillance. Aucun enfant ne devait être abandonné. En vrai fils de son père, Damas Gisimba a été la fiérité de la famille Gisimba. Il a dépassé les attentes de ces aïeux. En effet avec son frère Jean-François Gisimba, ils ont sauvé plus de 400 enfants durant le génocide de 1994. Un geste de bravoure dans ce moment charnière où c’était le sauve qui peut. Ils accueillaient toute personne qui venait vers eux. 

Après le Génocide contre les Tutsis de 1994, ces enfants sont restés chez Gisimba jusqu’à leur adoption ou retrouvailles avec leur familles. Mais d’autres sont restés définitivement dans l’orphelinat jusqu’à ce qu’une nouvelle loi Rwandaise décide de fermer les orphelinats en plaçant les enfants dans les familles d’accueil. L’orphelinat de Gisimba s’est transformé en Gisimba Memorial Center et changea de mission. Maintenant, c’est un centre qui s’occupe des jeunes démunis après l’école en les enseignants différentes activités pour ressortir leur talent. 

Nous sommes habitués à voir une tradition qui se pertétue de générations en générations dans les affaires pour gagner l’argent, mais rarement dans la  compassion et la bienveillance. La famille Gisimba fait exception. L’ancêtre Gisimba Melchior n’aurait rêvé meilleur petit-fils en Damas Gisimba. En bon Kinyarwanda de chez nous, nous dirons que “Ikivi yateruye muri 1946, umwuzukuru yaracyushe akigeza ku ndunduro”. Autrement dit, le grand-père est fier de son petit-fils, car la graine  de la bienveillance semée en 1946 a donné beaucoup de fruits. En effet, le travail de Gisimba Damas a été reconnu par plusieurs personnes et le Gouvernement rwandais. Il est parmi les personnes les plus respectées au Rwanda. 

Alors, c’est avec beaucoup d’humilité que je vous demande de rendre hommage à Mr. Gisimba Damas. Un homme simple, bon, humble..tombé dans l’amour du prochain quand il était petit. Chez la famille Gisimba, tel grand-père, tel père, tel fils!

Nos respects, à toute cette famille aux traditions hors du commun! Bubahwe bose! 

Plus particulièrement à l’homme qu’on rend hommage aujourd’hui: 

Mr. Damas Gisimba, niyubahwe!