La faillite de la société OneWeb et l’effondrement de l’empire financier du président Paul Kagame.

Dr Théogène Rudasingwa

ISHAKWE-RWANDA FREEDOM MOVEMENT

www.ishakwe.org

[email protected]

Washington D.C. Le 17 avril 2020

Son Excellence Monsieur David R. Malpass

Président

Banque Mondiale

1818 H Street, NW 

Washington, DC 20433

USA

Son Excellence Madame Kristalina Georgieva

Directrice Générale

Fonds Monétaire International,

1900 Pennsylvania Ave NW, 

Washington, DC, 20431

USA

Akinwumi Adesina,

Président

Banque Africaine de Développement

Avenue Joseph Anoma

01 BP 1387 Abidjan 01

Côte d’Ivoire

Objet: La faillite de la société OneWeb et l’effondrement de l’empire financier du président Paul Kagame.

Excellences Madame, Messieurs,

En 1996, j’ai eu l’honneur de représenter le Rwanda comme premier ambassadeur aux États-Unis après la guerre civile et le génocide de 1994. Lors de ma première interaction officielle avec les institutions de Bretton Woods, j’ai écrit une lettre au président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, auprés de qui j’ai plaidé pour un plan Marshall pour le Rwanda pour la réconciliation et la reconstruction. Dans la lettre, j’ai soutenu que, parce que le monde avait détourné le regard durant les moments les plus tragiques des Rwandais, c’était une responsabilité morale de les aider à reconstruire leurs vies brisées. J’ai même fait allusion au fait qu’avant 1990, le Rwanda avait reçu le soutien et des notes élevées de la Banque mondiale et du FMI comme modèle de développement. En termes clairs, j’ai informé le Président Wolfensohn que, au sein de la communauté internationale, les institutions de Bretton Woods avaient été responsables de fautes de commission et d’omission qui avaient contribué à la guerre civile et au génocide rwandais.

La même année, j’ai eu le privilège et la reconnaissance de signer au nom du Rwanda, avec le regretté vice-président Callisto Madavo de la Banque mondiale, le premier crédit de redressement d’urgence de 50 millions de dollars post-génocide. J’ai été personnellement impliqué dans l’élaboration de la première stratégie d’assistance aux pays (CAS) de la Banque mondiale qui est devenue la Vision 2020 du Rwanda.

Vingt-six ans plus tard, tous les Rwandais se souviennent à nouveau, comme ils le font chaque jour, des tragédies qui ont été infligées à chaque famille rwandaise. Au cours de ces 26 années, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque africaine de développement ont été les principaux partenaires du Rwanda pour soutenir sa relance et son développement. Nous sommes reconnaissants lorsque votre aide ne cause aucun préjudice et répond aux besoins de tous les Rwandais.

Je vous écris pour vous dire, une fois de plus, que le Rwanda est en grave difficulté et que vos institutions négligent le sort de la majorité des Rwandais. Sans changement urgent de cap, vos institutions feront partie du problème du Rwanda, avec des conséquences graves et néfastes dans les années et les décennies à venir.

Pourquoi est-ce que je dis cela?

Le 27 mars 2020, une société mondiale des satellites OneWeb a annoncé qu’elle avait déposé une demande de redressement en vertu du chapitre 11 du Code de la faillite auprès du tribunal U.S. Bankruptcy Court for the Southern District of New York aux États-Unis d’Amérique. Plus tôt, en mars 2019, le gouvernement du Rwanda, aux côtés de SoftBank, Qualcomm, Grupo Salinas a investi 1,25 milliard de dollars américains dans la société des satellites. L’importance de l’investissement rwandais dans OneWeb et l’ampleur de ses pertes sont toujours entourées de mystère.

L’histoire ne s’arrête pas là. Le président et fondateur de OneWeb, Greg Wyler, est un Américain personnellement connu du président Kagame. En 2006, le gouvernement du Rwanda a fait un don gratuit à la société de Greg Wyler, Terracom, à 99% du contrôle de Rwandatel, la seule et unique société de téléphonie fixe du Rwanda. Un an plus tard, en 2007, le gouvernement du Rwanda a racheté Rwandatel à Terracom pour 11,91 millions de dollars américains, pour le revendre à une société libyenne, LAP Green, pour 100 millions de dollars américains. En 2011, le président Kagame a publiquement plaidé pour le renversement violent et le meurtre du président libyen Mouammar Kadhafi. Les investissements de LAP Green au Rwanda ont ensuite été «gelés». Déclaré «insolvable», Rwandatel a été vendu à Liquid Telecom Rwanda en 2013 pour seulement 4 millions de dollars! Liquid Telecom Rwanda serait une filiale d’Econet Wireless. En plus de gagner de l’argent pour des gains privés, Liquid Telecom Rwanda est dirigé par un ami proche du président Kagame pour des besoins de sa police secrète (réseaux militaires et des renseignements) du Rwanda à des fins de surveillance nationale et d’espionnage régional.

Un autre aperçu des activités, investissements et projets du président Kagame révèle un vaste empire financier:

  • Crystal Ventures: appartenant au très puissant parti au pouvoir, le FPR.
  • Horizon Group: appartenant à l’armée rwandaise, RDF.
  • Prime Holdings: appartenant en partie aux, et controlé par les, services des renseignements militaires.
  • MTN Rwandacell: avec des parts importantes de Crystal Ventures.
  • Kigali Convention Center: Prime Holdings est l’actionnaire majoritaire dans un investissement de plus de $300 millions de dollars.
  • Kigali Marriott: Hatari Sekoko et Billy Cheung sont répertoriés comme les propriétaires privés de l’hôtel. Sekoko est un officier du renseignement militaire rwandais qui est le chef de file personnel du président Kagame dans la plupart de ses entreprises.
  • Serena Hotel: anciennement Intercontinental Hotels, a été construit sur l’argent des contribuables rwandais à hauteur de 40 à 50 millions de dollars américains. Prime Holdings était impliqué dans sa construction.
  • Merrimack Pharmaceuticals: 16 millions de dollars américains des fonds de pension du Rwanda ont été investis dans la start-up américaine en 2008/2009. Deux Américains, le professeur Michael Porter de la Harvard Business School et le Dr Clet Niyikiza ont été répertoriés comme investisseurs dans la start-up. Le Dr Niyikiza était vice-président exécutif de Merrimack chargé du développement. Le professeur Porter et le Dr Niyikiza siègent à la Commission consultative présidentielle (PAC) du président Kagame.
  • L.E.A.F Pharmaceuticals Rwanda: une filiale de L.E.A.F. Pharmaceuticals, dont le président, PDG et fondateur est le Dr Clet Niyikiza. Le Dr Niyikiza a des liens personnels étroits avec le président Kagame et l’establishment du renseignement militaire du parti au pouvoir rwandais. 
  • Arsenal Football Club: le Rwanda a payé l’équivalent de 40 millions de dollars américains au club de football britannique pour que ses joueurs portent le logo «Visit Rwanda» sur une manche.
  • Bugesera International Airport: un deuxième aéroport coûterait initialement 828 millions de dollars et 1,31 milliard à l’achèvement.
  • Kigali Arena: Une arène de basket-ball dont la construction a coûté 104 millions de dollars américains
  • RwandAir: Achat, location ou commande de 12 avions à hauteur de 1,631 milliard de dollars américains dans une entreprise déficitaire. RwandAir reste à flot sur les subventions gouvernementales.
  • Les voyages présidentiels à l’étranger et des jets de luxe: depuis 2003, le président Kagame a successivement acheté 2 biréacteurs Bombardier Global Express BD-700 et 2 biréacteurs Gulfstream 650G, pour un coût combiné d’environ 230 millions de dollars américains. Hatari Sekoko est signataire de ces achats. Le contribuable rwandais doit payer les compagnies du président Kagame chaque fois qu’il «affrète» les avions pour ses fréquents voyages. En moyenne, il passe 80% de son temps à l’étranger. Son logement à l’hôtel coûte aux contribuables rwandais plus de 16 000 $ US la nuit
  • Arab Contractors: a construit le siège du ministère de la Défense à Kigali ainsi que la résidence privée du président Kagame sur le lac Muhazi au Rwanda dans des conditions qu’il n’a jamais révélées au public.
  • Dubai Port World: L’entité émirienne a obtenu des concessions de 25 ans pour construire un port intérieur, la plate-forme logistique de Kigali (KLP).
  • Volkswagen car plant: conditions et concession inconnues pour l’usine automobile avec 0% de contenu local. 
  • Quatar Airways: a obtenu 60% du capital de l’aéroport international de Bugesera et 49% du capital de RwandaAir

Vous pourriez même vous demander pourquoi le président Kagame devrait être intéressé à envoyer des satellites dans l’espace, à piller les biens publics nationaux au nom de la privatisation, à construire des hôtels cinq étoiles et des centres de conférence qui font des pertes, à construire un deuxième aéroport international monumental alors que ses citoyens n’ont jamais mis les pieds dans le premier, vivre luxueusement dans un pays de pauvreté, gérer une compagnie aérienne qui n’a jamais réalisé de bénéfices, parrainer un club de football britannique d’un pays dont les contribuables donnent de l’aide étrangère au Rwanda, faire des investissements opaques aux États-Unis (un donateur du Rwanda) en utilisant les fonds des pensions des Rwandais pauvres, ou lancer des guerres de pillage en République démocratique du Congo.

Un examen attentif de ces entreprises et investissements révèle le caractère du président Kagame et les outils multiformes qu’il utilise pour maintenir sa domination brutale à travers l’État totalitaire d’un parti unique qu’il contrôle. L’État rwandais est dirigé par ses services de renseignements (police secrète), l’armée et le parti au pouvoir, le FPR, en son nom. Ce lien politico-militaire-police secrète est une connexion visible et étendue qui domine et occupe tous les coins et recoins de la société rwandaise. Sa nature parasitaire implique l’utilisation de ressources publiques à des fins privées et dans des projets grandioses qui ne répondent à aucun besoin commercial ou social. Sans obligation de rendre des comptes à qui que ce soit, à l’exception du président Kagame, cette toile d’arraignée a évincé d’autres parties prenantes de l’économie, de la politique, du discours social et de la communauté, à l’exception de celles dont elle se nourrit, coopte ou corrompt.

Parce que cette toile est étroitement tissée au sein d’une communauté tutsie minoritaire traumatisée, elle repose sur la coercition brutale plutôt que sur le consentement des citoyens. Il a besoin de vastes ressources pour graisser le mécanisme de projection à l’étranger de son faux récit sur le Rwanda, en maintenant la communauté tutsie dans un mode de frayeur perpétuelle, en repoussant la rébellion potentielle de la population hutue majoritaire marginalisée, en emprisonnant des opposants, en recourrant aux assassinats, à des disparitions, à des guerres régionales de pillage et de déstabilisation, à une surveillance omniprésente des citoyens ou à l’espionnage à l’étranger.

Surtout, le parti, les services militaires et les renseignements doivent enrichir le président Kagame et sa famille. Il décide ensuite qui il récompense ou punit dans cette dispensation à haut risque, rapide, descendante et efficace qui lui a jusqu’ici bien servi.

Il est alors très surprenant que vos institutions râtent pour la deuxième fois des signeaux inquiétants. Vos évaluations du Rwanda laissent la majorité des Rwandais se demander si vous décrivez le même pays qu’ils connaissent et dans lequel ils vivent, ou les conditions réelles de son peuple.

La Banque mondiale déclare:

“Le Rwanda est l’un des rares pays au monde à avoir réussi une croissance économique rapide, des réductions robustes de la pauvreté et un rétrécissement des inégalités.

Le Rwanda a gardé sa stabilité politique depuis le génocide de 1994. Les élections législatives de septembre 2018 ont vu les femmes occuper 64% des sièges, le Front patriotique rwandais maintient une majorité absolue à la Chambre des députés et, pour la première fois, deux partis d’opposition, le Parti démocratique vert du Rwanda et le Parti social Imberakuri, remportent deux sièges chacun au parlement. Le président Paul Kagame a été réélu pour un mandat de sept ans en août 2018, à la suite d’un amendement à la constitution en décembre 2015 lui permettant de remplir un troisième mandat. 

Le taux de pauvreté est tombé de 59% à 45% au cours de la dernière décennie et le Rwanda est désormais classé comme le deuxième endroit le plus facile pour faire des affaires dans toute l’Afrique”. Rwanda – Stratégie de partenariat avec les pays pour l’exercice 2014-2018 (vol. 2) http://documents.worldbank.org/curated/en/735901468336703252/Main-report

Le Fonds monétaire international continue:

“Le Rwanda a accompli des progrès notables dans la réalisation de ses objectifs de développement. Une croissance rapide et inclusive a été basée sur une combinaison de définition d’objectifs stratégiques, de responsabilité publique et de large appropriation des politiques”- STAFF REPORT FOR THE 2019 ARTICLE IV CONSULTATION: https://www.imf.org/en/Publications/CR/Issues/2019/07/03/Rwanda-Staff-Report-for-2019-Article-IV-Consultation-and-a-Request-for-a-Three-Year-Policy-47089

La Banque Africaine de Développement renchérit sur cette ligne officielle similaire: 

“Le Rwanda a surmonté le génocide de 1994 pour devenir l’un des principaux réformateurs et l’un des pays à la croissance la plus rapide au monde. Après la fin du génocide contre les Tutsi en 1994, le Rwanda a fait des progrès importants vers la stabilisation politique, la réconciliation et l’état de droit. La mise en œuvre soutenue des réformes et une période prolongée de paix et de stabilité politique ont contribué à un développement socio-économique impressionnant” -RWANDA BANK GROUP COUNTRY STRATEGY PAPER 2017 – 2021 

https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Project-and-Operations/Rwanda_CSP_2017-21_EN.PDF

Dans l’ensemble, ces déclarations renforcent et projettent le récit même qui est au cœur de la toile d’arraignée dont les rayons sont le tout puissant parti au pouvoir, les chefs militaires et la police secrète qui dirige le Rwanda au nom du président Kagame.

Les Rwandais sont-ils maintenant plus riches et plus heureux qu’ils ne l’étaient dans le passé? Existe-t-il la moindre preuve que le Rwanda a surmonté les causes de la guerre civile, du génocide, des divisions et de la polarisation inter-éthiques et intra-ethniques? Les Rwandais sont-ils guéris des traumatismes répétés et continus? Le Rwanda est-il politiquement stable? A-t-il atteint la réconciliation? La richesse est-elle répartie plus également et plus équitablement aujourd’hui que par le passé? La croissance économique du Rwanda est-elle organique et durable? Le gouvernement du Rwanda est-il responsable devant ses citoyens? La prise de décision et l’élaboration des politiques au Rwanda sont-elles démocratiques et largement détenues? Le Parlement ou le président Kagame sont-ils démocratiquement élus lors d’élections libres et équitables? Existe-t-il une vraie séparation et contrepoids entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire du gouvernement? Le Rwanda est-il caractérisé par l’état de droit? Tous les citoyens attendent-ils de la justice une équité? Les crimes commis par le régime du FPR contre la communauté hutue ont-ils été reconnus et les auteurs doivent-ils rendre des comptes? Les membres de la communauté hutue peuvent-ils se souvenir de leurs morts? La société civile est-elle fonctionnelle? Y a-t-il une liberté de presse? Le Rwanda est-il en paix avec ses voisins?

En l’absence de tout facteur de peur, d’intimidation ou de menace de mort, la majorité des Rwandais répondraient à toutes les questions ci-dessus par un «non» retentissant.

L’activité de «falsification des statistiques», une habitude de tous les régimes totalitaires, a atteint des niveaux inquiétants au Rwanda. Votre empreinte institutionnelle reste attachée à la capitale, où votre personnel travaille avec des agents de l’État déployés dans chaque organisation locale ou internationale. Sans effort conscient pour rechercher les gens dans leurs véritables conditions de vie, vos institutions peuvent facilement devenir des otages inconscients qui coupent et collent le récit officiel du Rwanda décrit comme Stratégies nationales de transformation.

Les entreprises, les investissements et les projets du président Kagame ne sont ni nationaux, ni stratégiques, ni transformateurs. Ces projets grandioses ne sont certainement pas une voie viable pour faire du Rwanda un pays à revenu intermédiaire d’ici 2035, ni un pays riche d’ici 2050. Ce sont des projets d’éléphants blancs construits pour son gain personnel et la survie de son régime minoritaire. Il s’agit en effet d’une pyramide de Ponzi, une bulle qui va bientôt éclater avec des conséquences dévastatrices. Son adoration obsessionnelle de ces idoles a été publiquement étalée quand il dit qu’il tuera tout Rwandais pour défendre ses rêves.

La vie au Rwanda est toujours méchante, brutale et courte. Même avant Covid-19, le pays était verrouillé. Il est paradoxal qu’un pays sans littoral qui se présente comme un réformateur et le meilleur endroit pour faire des affaires ferme ses frontières avec ses voisins. C’est un pays où les paysans vivent dans une économie de subsistance, où les biens des pauvres sont détruits pour ouvrir la voie aux projets mirobolants du régime, et où les gens souffrent encore de jiggers, de poux et de vers parasitaires. Pieds nus, affamés et assoiffés d’eau, les enfants prennent un repas par jour s’ils ont de la chance. Le chômage est endémique, tandis que les enseignants, les travailleurs de la santé, les soldats, les policiers et les fonctionnaires survivent à peine avec de maigres salaires. Les Rwandais regardent avec crainte et dégoût caché l’opulence scandaleuse du président Kagame, de sa famille, de ses amis et de la clique qui le maintient au pouvoir. La fausse façade du calme, des rues propres et de l’ordre masque la colère latente en cas d’urgence silencieuse. Le Rwanda est une atmosphère de silence inquiétant et d’anxiété accrue comme avant 1959, 1973 et avant 1990.

Les travaux de vos institutions au Rwanda sont à la croisée des chemins stratégiques. Vos institutions ne peuvent être utiles aux Rwandais que lorsque vous êtes témoin de leurs conditions réelles, lorsque vous écoutez leurs véritables craintes et aspirations, lorsque vous vous intéressez à poser de bonnes questions et lorsque vous devenez des partenaires de confiance dans la co-création de solutions durables pour un avenir partagé.

Vous devriez faire un choix de quel côté vous préféreriez continuer votre engagement au Rwanda: entre soit, le domaine des éléphants blancs du Président Kagame avec son parti sous la houlette de sa police secrète, voué à l’échec ou soit, les intérêts de la majorité du peuple rwandais.

L’histoire jugera.

Avec mes profonds respects,

Dr. Theogene Rudasingwa

Président,

ISHAKWE-Rwanda Freedom Movement

Washington DC

USA

Contact: [email protected]

Copie à:

Jay Clayton

Chairman

U.S. Securities and Exchange Commission

100 F Street, NE

Washington, DC 20549

USA

Hafez Ghanem

Vice Président, Afrique

Banque Mondiale

1818 H Street, NW 

Washington, DC 20433

USA

Alison Evans

Directeur Général

Independent Evaluation Group

1818 H Street, NW Washington DC 20433

USA

Charles Collyns

Directeur

Independent Evaluation Office 

of the International Monetary Fund 

700 19th Street, N.W., Washington, D.C., 20431

U.S.A.