Le 29 février 2024, le Bureau National d’Audit (NAO) du Royaume-Uni a publié un rapport alarmant sur le partenariat migratoire entre le Royaume-Uni et le Rwanda, révélant un coût exorbitant pour le contribuable britannique. Selon ce rapport, le plan de déportation vers le Rwanda, soutenu par le Premier ministre Rishi Sunak, devrait coûter plus de 576 millions de livres sterling pour le transfert de seulement 300 demandeurs d’asile, soit environ 1,92 million de livres par personne. Cette initiative, initialement lancée par Boris Johnson, a été vivement critiquée par l’opposition et qualifiée de « scandale national ».
Le programme envisage de rediriger les demandeurs d’asile arrivant au Royaume-Uni par des voies irrégulières vers le Rwanda, une démarche jugée illégale par la Cour Suprême en novembre dernier. Malgré cela, le gouvernement britannique persiste dans ses efforts pour faire passer une législation qui classifierait le Rwanda comme un pays « sûr ».
Le rapport met en lumière les accords financiers entre le Royaume-Uni et le Rwanda, incluant un paiement de 370 millions de livres au gouvernement rwandais, et des coûts opérationnels et de traitement s’élevant jusqu’à 150,874 livres par demandeur d’asile relocalisé. Jusqu’à présent, le Royaume-Uni a déjà versé 220 millions de livres pour le développement économique du Rwanda sans qu’aucun transfert de demandeurs d’asile n’ait été réalisé.
Ce partenariat, présenté comme une solution pour « stopper les bateaux » et dissuader les traversées de la Manche, est critiqué pour son absence d’efficacité prouvée et son coût prohibitif. Avec le Royaume-Uni dépensant 8 millions de livres par jour pour loger les demandeurs d’asile en hôtels, le gouvernement souligne le coût élevé de l’inaction. Cependant, l’absence de preuves d’un effet dissuasif et les coûts faramineux du partenariat avec le Rwanda soulèvent des questions sur la pertinence et l’humanité de cette approche.
La relation entre le Royaume-Uni et le Rwanda est décrite comme forte, les deux gouvernements affirmant leur détermination à mener à bien ce partenariat. Néanmoins, l’ampleur des dépenses et les préoccupations éthiques associées à cette politique migratoire exigent une réévaluation sérieuse. Ce partenariat, loin de représenter une solution durable aux défis migratoires, apparaît comme une dépense exorbitante avec des retombées douteuses, tant sur le plan financier qu’humain.