L’accord entre le Burundi et la Russie sur l’exploitation de l’uranium suscite des débats

Le gouvernement du Burundi a récemment conclu des accords avec la Russie concernant l’exploitation de l’uranium dans le pays, une initiative qui suscite à la fois espoir et inquiétude parmi les législateurs et les organisations non gouvernementales locales. Signés ce mois-ci, ces accords permettront à une entreprise russe d’extraire l’uranium au Burundi pour produire de l’électricité, avec des projections allant jusqu’à 250 mégawatts, selon le ministère du Burundi en charge des mines et de la terre.

Lors d’une session parlementaire, le ministre des Mines, Ibrahim Uwizeye, a expliqué que l’électricité générée serait non seulement suffisante pour répondre aux besoins énergétiques du pays, mais aussi pour faciliter l’extraction d’autres minéraux comme le nickel, enrichissant ainsi le trésor national. Toutefois, malgré les promesses de progrès, le ministre a reconnu que le Burundi n’a pas le droit d’exploiter ses ressources minérales selon les normes internationales sans partenariat extérieur.

Des voix s’élèvent au sein de l’assemblée nationale et parmi les citoyens, exprimant des craintes que le Burundi pourrait finir par exploiter des minéraux de moindre qualité après que les meilleures réserves soient épuisées par la Russie. De plus, des préoccupations concernant la protection de l’environnement et la santé publique ont été soulevées, le processus d’extraction de l’uranium pouvant augmenter le risque de maladies, y compris le cancer.

L’organisation OLUCOME, engagée dans la lutte contre la corruption et le gaspillage des ressources étatiques, critique ouvertement l’accord, mettant en doute les bénéfices réels pour le Burundi et soulignant le risque que les richesses générées ne profitent qu’à un petit groupe, perpétuant ainsi les problèmes de corruption et d’inégalité.

Avec seulement six pays autorisés à enrichir de l’uranium à l’échelle mondiale – la Russie, la France, le Canada, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis – l’entrée du Burundi dans ce secteur, assistée par la Russie, marque un tournant potentiel. Les défenseurs de l’accord entre le Burundi et la Russie soutiennent que, s’il est mené correctement, ce projet pourrait significativement contribuer au développement économique du Burundi.