RWANDA: Détention dans un lieu dit «Kwa Kabuga» comme «Nettoyage» de Kigali avant une grande réunion!

Par Erasme Rugemintwaza

Selon Human Rights Watch(HRW), les autorités de Kigali ont rassemblé  et détenu beaucoup de personnes, dans un lieu dit “Kwa Kabuga”, comme mesure de «nettoyer» la ville de Kigali, avant une grand réunion, qui par après a été suspendue.

Un rapport publié, ce lundi le 27 septembre 2021, par le HRW indique que les personnes arrêtées comprenaient les enfants de la rue, les vendeurs ambulants, les prostituées, les homosexuels et d’autres de sexes différents.

HRW indique avoir parlé à 17 personnes détenues à «Kwa Kabuga», à Gikondo pendant des semaines, peu de temps avant la réunion du Commonwealth (CHOGM), qui devrait se tenir au mois de juin 2021 et qui été reportée sine die.

La porte-parole du Gouvernement rwandais a déclaré que les allégations de HRW sont fausses et fabriquées de toutes pièces.

Les détenus ont déclaré qu’ils se trouvaient dans des pièces surpeuplées, sans commodités de base telles que l’eau et la nourriture adéquate, et qu’ils ont été «frappés à plusieurs reprises». Ils disent également qu’aucun d’entre eux n’a été accusé ni inculpé de manière habituelle, sans être traduit en justice ou assistance d’un avocat.

L’année dernière encore, Bosenibamwe Aimé, alors Directeur Général du Service National de Réhabilitation, a déclaré que le Centre n’est pas une prison plutôt un centre de transit pour une durée de 72 heures.

HRW rapporte qu’une vendeuse ambulante de 18 ans détenue pendant deux semaines avec son bébé de neuf mois a  déclaré: «Ils nous ont dit que le Gouvernement voulait nettoyer la ville à cause de cette réunion de Commonwealth(CHOGM). Ils nous ont dit qu’ils nous enfermeraient jusqu’à la fin de la réunion.»

Le centre est connu sous le nom de «Kwa Kabuga» à Gikondo dans la ville de Kigali.

Le rapport de HRW indique qu’après l’ajournement de la réunion de Commonwealth (CHOGM), les détenus ont été ensuite libérés.

Lewis Mudge, représentant de HRW, en Afrique centrale, a déclaré : «La façon dont le Rwanda transforme Kigali en un carrefour de conférences, implique souvent plus de  maltraitances des pauvres que les autres habitants.»

Selon HRW, le «Nettoyage», similaire des routes de Kigali, a eu lieu en 2016 avant l’Assemblée Générale de l’Union Africaine.

«La violence contre les personnes défavorisées simplement parce que les autorités les considèrent comme ternissant l’image du pays est préjudiciable à l’immunité de l’homme», a déclaré Mudge.

Les allégations ont été fabriquées

Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, a déclaré sur Tweeter  que le rapport de HRW était «Une tentative de perturber le niveau de l’économie atteint par le biais des allégations fabriquées.»

Mme Makolo dit qu’une telle «manipulation ne tiendra pas parce que les allégations ne sont pas vraies». Elle continue : «Le Rwanda ne fait aucune discrimination contre le sexe ni le choix lié au sexe ni dans la loi, dans la politique ni dans la vie pratique.»

L’année dernière, Bosenibamwe (décédé au milieu de l’année) a déclaré à la BBC qu’il y a des lois définissant ceux qui doivent être entérinés dans le Centre de Gikondo. «La première catégorie est constituée des vagabonds et des toxicomanes, la deuxième est celle des voleurs, la troisième est celle des sans-abri, et la quatrième catégorie est celle  des personnes au comportement inapproprié et des commerçants illégaux», a-t-il déclaré.

A l’époque, il avait insisté sur le fait que personne n’y passe plus de 72 heures.

1 COMMENT

  1. Les agissements de Kagame et ses obligés que sont les ministres de l’intérieur et de la justice contre des milliers de Rwandais, femmes, enfants et homme de tous âges y compris les bébés de moins de cinq ans sont constitutifs de crimes contre l’humanité relevant de la compétence de la Cour Pénale Internationale. Le fait que le Rwanda ne soit pas partie au Traité de Romme ou de la CPI n’est un éléments exonératoire de responsabilité de la part des auteurs des crimes ci-dessus évoqués.
    Le Rwanda a adhéré à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants le 15 décembre 2008.
    La Constitution rwandaise dispose que « Nul ne peut faire l’objet de torture, de sévices, ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants ». La torture constitue un crime en vertu du Code pénal rwandais de 2012, qui utilise une définition s’inspirant largement de la formulation employée par la Convention contre la torture.
    En droit interne rwandais, la torture est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans, augmentée à sept ans lorsqu’il y a des conséquences permanentes, ou allant jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité lorsque la torture entraîne la mort d’une victime. Les peines maximales sont appliquées lorsque l’auteur est un agent des services de sécurité ou un agent de l’État.
    Les organisations rwandaises de défense des droits de l’Homme peuvent explorer toutes les voies et moyens aux fins de saisir concomitamment la Cour Pénale Internationale et le Comité ci-dessus évoqué.
    Il suffit qu’elles osent agir. Elles agissent ou réagissent par des messages publiés sur la toile. Il s’ensuit que ces messageries ou déclarations sont inopérants alors que si la CPI est saisie et que celle-ci se déclare compétente, peu importe le temps, les bourreaux devront répondre de leurs actes devant cette juridiction.
    L’immunité présidentielle n’a aucun effet.

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