RWANDA : Paul Kagame ou le prince de Machiavel!

Le Président rwandais, Paul Kagame

Par Arnold Gakuba

Depuis qu’il est arrivé au pouvoir par la force, ruse et manigance, et en escamotant les Accords de Paix d’Arusha du 4 Août 1993, Paul Kagame a instauré – sous l’étiquette et parapluie du Front Patriotique Rwandais (FPR – un régime machiavélique au Rwanda. Comment se présente ce prince de Machiavel? 

Qu’est –ce que le machiavélisme?

Dans  son livre Le Principe Nicolas Machiavel (1469-1527), qui va donner le nom au machiavélisme, développé dans des préceptes destinés aux princes non seulement de son pays  l’Italie de son temps, mais du monde entier, stipule que le gouvernant – prince, empereur, président – est souvent obligé,  pour maintenir l’État, d’agir contre l’humanité, contre la charité, contre la religion même. Tant qu’il le peut, il s’écarte de la voie du bien pour donner raison à celle du  mal.   D’où d’ailleurs Nicola Machiavel est vu comme « un enseignant du mal » : le thème du machiavélisme est la volonté de tromper, leçon de cynisme et d’immoralisme.

Un régime machiavélique doit ainsi savoir parfois, être en contradiction avec les valeurs, les droits humains, et manipuler les sentiments humains et populaires, pour permettre la conquête et/ou conservation du pouvoir. L’absence de scrupules et de morale par le développement d’un égocentrisme exacerbé, le principe selon lequel « la fin justifie les moyens » et le cynisme sont les caractéristiques majeures d’un régime machiavélique. 

Paul Kagame, serait l’exemple typique des machiavéliques de ce 21eme  siècle, qui sont souvent sournois, trompeurs, méfiants et manipulateurs pour atteindre leur seul but qui est « le maintien du pouvoir« .  Le cynisme, la misanthropie, l’instabilité, la quête d’argent, de pouvoir et de position sociale reconnue, telles sont les caractéristiques majeures des machiavéliques tels que Paul Kagame. 

Paul Kagame cynique et misanthrope

Depuis qu’il est arrivé au pouvoir au Rwanda en 1994, Paul Kagame s’est manifesté comme quelqu’un qui a toujours méprisé les autres et contre la morale commune. Il a toujours manifesté de l’aversion au genre humain.  

La société rwandaise avait des valeurs sociales d’union, de partage, de solidarité et d’entraide, pour ne citer que celles-ci. Le régime de Paul Kagame n’a fait que dévaloriser et détruire ces valeurs sociales et morales des Rwandais pour donner place à l’individualisme, l’isolement, la méfiance, et semer la zizanie entre les différentes couches de la société. Cela étant, le rwandais, habitué à la vie collective, le partage commun et l’entraide mutuelle, s’est retrouvé dans une société de cupidité pernicieuse. Cette émergence d’une société farouche, s’est encrée dans la politique de Paul Kagame de dévaloriser le genre humain au détriment du maintien de pouvoir. Sachant bien que l’union fait la force et la désunion affaiblit, Paul  Kagame a ainsi fait une division manichéenne entre les Rwandais qui se trouvaient dans le pays avant sa conquête du Pays : Il y a les bons et les mauvais, il y a les victimes et les bourreaux, il y a les Tutsi et les Hutu. Ce divisionnisme a été un outil principal de Paul Kagame, ayant comme but « le maintien du pouvoir ».

Paul Kagame a toujours manifesté une haine irascible à l’égard de ceux qui n’ont pas les mêmes idéologies politiques que lui et ceux qui lui critiquent.

Depuis la rébellion du FPR, Paul Kagame a été toujours cruel et intolérant. Dans l’émission du 3 Août 2017, BBC News a déclaré que le régime de Paul Kagame est caractérisé par de cruautés et d’autres actes de violation des droits humains. Ce régime a tué des militaires et civiles au Rwanda et en République Démocratique du Congo, faisant référence au « Rapport Mapping publié en Août 2010 par les Nations Unies. BBC News continue en disant que le régime de Paul Kagame a également été accusé d’avoir fermé l’espace politique, tué des dissidents et réprimé les médias indépendants. 

Paul Kagame s’est transformé  en un dictateur permanent, d’après l’analyste Eleneus Akanga, rédacteur du Weekly Post rwandais. Il a ajouté que plusieurs opposants ont été tués à l’exemple d’André Kagwa Rwisereka, ancien membre du FPR et chef d’un parti d’opposition au FPR. Le journaliste indépendant Jean Léonard Rugambage a été assassiné par balles à Kigali le 24 juin 2010. En exil, le rédacteur en chef du journal Umuvugizi, Jean Bosco Gasasira, a déclaré à la Voix de l’Amérique : « Je suis à 100% sûr que c’était le bureau des services de sécurité nationale qui l’a abattu [Léonard Rugambage, ndlr]. » Quant à l’opposante Victoire Umuhoza Ingabire, a été arrêtée et emprisonnée. 

En 2013, Patrick Karegeya a été assassiné en Afrique du Sud, en 2020 le célèbre chanteur Kizito Mihigo fut trouvé sans vie dans la cachot de la police ; la liste des journalistes et militaires peut s’allonger. Les kidnappings et emprisonnements sous des allégations fabriquées de toutes pièces se sont multipliés ces jours. Les exemples de Paul Rusesabagina, de Christopher Kayumba et même le cas de Gasana Eugène Richard montrent bien le machiavélisme paranoïaque de Paul Kagame.

Paul Kagame, trompeur, méfiant et manipulateur

La tromperie, la méfiance des autres et la manipulation de la masse et la communauté internationale sont les principaux outils du régime de Paul Kagame. Dans l’article intitulé « Rwanda, histoire d’une manipulation » paru dans « La Tribune« , on nous présente Paul Kagame comme un chef d’Etat médiocre qui ne cesse de dénoncer ses prédécesseurs comme des incapables et son successeur comme un intrigant. Ceci est considéré comme une manière commode, à défaut d’être habile, de camoufler ses propres limites.

Le terme « techiniquer » qui signifie « manipuler les choses » pour faire convaincre est courant dans la société actuelle rwandaise et dans toutes les souches de la vie sociale, économique, politique et même religieuse. Dans l’administration locale, on entend souvent dire « c’est simple, il suffit de techiniquer ». Cela est inculqué dans la vie des gens, surtout la jeunesse, une mauvaise culture de mensonge, de tricherie, de hâblerie et d’arrogance en leur éduquant qu’il faut toujours trouver une bonne chose à dire, à donner ou à présenter au public, même là où c’est impossible. Cette culture est bien implantée, par les idéologues de Paul Kagame, dans les différentes souches administratives, institutionnelles et sociales de la société rwandaise. 

La cupidité,  l’ego de Paul Kagame

L’argent est le but ultime de Paul Kagame. Le proverbe français dit que « L’argent n’a pas d’odeur » et l’adage  machiavélique souligne que « La fin justifie les moyens ». Ces deux phrases illustrent comment, chez Paul Kagame, tous les moyens bons et peuvent être utilisés pour amasser de l’argent, même s’il arrive à sacrifier les vies humaines. 

Actuellement, Paul Kagame utilise les forces de sécurité de l’Etat (militaires et policiers) comme moyens d’acquérir de l’argent.  Depuis 1996, ils ont été envoyés en République Démocratique du Congo où ils opèrent jusqu’aujourd’hui, comme contrebandes qui pillent les richesses sans scrupule. Depuis 2005, ils ont été envoyés au Darfour (Soudan) et y ont passé plusieurs années. Depuis 2015,  ils sont en Haïti. Depuis  2020, ils sont en Centrafrique. Actuellement, ils sont au Mozambique. Il a eu beaucoup de perte de vies humaines au cours de ces missions dans lesquelles les forces de sécurité rwandaises ont été envoyées et personne ne se lève contre ces interventions qui sont décidées par Paul Kagame, pour sa propre gloire.

Que conclure?

Depuis la renaissance, avec la montée du machiavélisme, très peu de régimes ont été qualifiés de machiavéliques. Toutefois on est parvenu à construire un idéal type du machiavélisme auquel Paul Kagame, dans ce 21ème Siècle, au cœur de l’Afrique, est bel et bien le calque. Sa personnalité, son histoire et sa vie militaire et politique ont été jalonnées par des pratiques et principes qui nous permettent d’affirmer qu’il est l’incarnation du machiavélisme au Pays des Milles Collines, le Rwanda. Depuis son arrivée au pouvoir par la force, il s’est illustré dans les vengeances, les violations des droits humains, les razzias pour se construire un empire financier, manipulation de la masse pour se maintenir au pouvoir. Voici Paul Kagame, le bon prince de Nicolas Machiavel nous dit en fin de compte: « pour prévenir l’avenir, il faut connaître le passé« .