RWANDA-BELGIQUE : Le spectre de Pegasus ressuscité

Le journaliste belge Peter Verlinden et sa femme Marie Bamutese

Par Erasme Rugemintwaza

Selon certains journaux belges, les portables iPhone du journaliste belge Peter Verlinden et de sa femme Marie Bamutese pourraient avoir été infiltrés à l’aide du logiciel espion israélien Pegasus. On soupçonne que le gouvernement rwandais serait impliqué.

Les journaux belges Knack et Le Soir ont diffusé, ce vendredi 17 septembre 2021, cette information, après avoir lu la compilation d’un rapport  du renseignement de l’Agence belge de renseignement militaire (ADIV). L’agence soupçonne que l’iPhone de Peter Verlinden et de sa femme d’origine rwandaise ont été infectés depuis les services rwandais, un laboratoire d’analyse de la sécurité de l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International, a trouvé des preuves que ces iPhone ont été infectés. .

En juillet de cette année 2021, il y avait une saga mondiale selon laquelle la technologie d’information sophistiquée a été vendue par la société israélienne NSO Group aux  gouvernements autoritaires pour espionner les téléphones mobiles des journalistes et des militants des droits humains dans de nombreux pays. En Belgique, le Service de renseignement militaire (ADIV) a ouvert une enquête suite à la publication de cette information.

« Notre service a identifié un certain nombre de ressortissants belges susceptibles d’avoir été touchés par le scandale Pégasus. C’est dans ce contexte que Peter Verlinden et Marie Bamutese ont été approchés afin de vérifier si leurs portables n’ont pas été affectées  » : C’est ce qu’indique un rapport du Service belge de renseignement militaire (ADIV) rendu public ce jeudi 16 septembre 2021.

Le rapport indique que, même si une enquête approfondie se poursuit, l’agence de renseignement militaire belge (ADIV), a pu déterminer qu’il était possible que les portables de Verlinden et Bamutese aient été infiltrés par l’espionnage de Pegasus. Et sur la base de la période d’infection et l’identité de ceux qui ont été espionnés, le Service belge de renseignement militaire (ADIV) soupçonne le gouvernement rwandais.

En raison de la façon sophistiquée dont ce logiciel espion de Pegasus a été fabriqué par NSO, une entreprise de technologie de pointe, le Service belge de renseignement militaire (ADIV) mène une enquête de haut niveau pour s’assurer de l’exactitude des preuves précédemment obtenues et de l’étendue de l’espionnage. .

En réponse à cela, la société NSO qui a conçu Pegasus, a déclaré au journal belge Knack que, lorsque NSO trouve des preuves irréfutables qu’il y a eu une utilisation illicite du logiciel par le client, la société a prévu des sanctions, y compris une suspension de l’utilisation de  Pegasus du client qui en a abusé.

L’Association des journalistes flamands (VVJ) dit qu’elle a été consternée par l’histoire et en appelle à l’action. VVJ / AVBB exhorte le gouvernement belge de ne pas minimiser les actions contre les journalistes comme il le fait actuellement. Il exige qu’il ne faille aucune tolérance envers ceux qui sont derrière ces activités d’espionnage utilisant Pegasus.