Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (UA) a, le mardi dernier, officiellement approuvé le déploiement de troupes en provenance des nations de l’Afrique australe avec un mandat offensif dans la région est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Cette décision a été prise lors d’une réunion virtuelle du Conseil, consacrée à la situation sécuritaire dans l’est de la RDC et au déploiement de la mission de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) en RDC, désignée sous le nom de SAMIDRC.
Le Conseil a réitéré l’engagement de l’UA envers la « souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale » de la RDC, tout en exprimant une « profonde préoccupation » concernant la résurgence des rebelles du M23 dans l’est, où ces derniers affrontent l’armée gouvernementale. Il a fermement condamné les actes de violence perpétrés par les rebelles du M23, les Forces Démocratiques Alliées (ADF) de l’Ouganda, les rebelles rwandais des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) ainsi que d’autres groupes armés qui sèment le chaos dans l’est de la RDC.
Dans ce contexte de violence accrue, le Conseil a souligné l’importance cruciale de l’aide humanitaire de la part de l’UA et de la communauté internationale, appelant à un « cessez-le-feu immédiat, à la création de couloirs humanitaires, et à un désarmement urgent des forces négatives dans l’est de la RDC », tout en approuvant le déploiement de la SAMIDRC.
La mission de la SADC en RDC, approuvée par ses 16 membres en mai dernier, verra la participation de troupes en provenance d’Afrique du Sud, du Malawi et de Tanzanie. Cette initiative intervient alors que la Mission de Stabilisation des Nations Unies au Congo (MONUSCO) entame son retrait progressif de l’est du Congo.
Cependant, le Rwanda, dans une lettre adressée au Président de la Commission de l’Union Africaine Moussa Faki Mahamat, a exprimé son opposition au soutien de l’UA aux troupes de la SADC, arguant que cette force « exacerbera le conflit ». Le Ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Vincent Biruta, a accusé la force régionale de combattre aux côtés de l’armée de la RDC et d’autres groupes armés coalisés, y compris les rebelles rwandais du FDLR.
Il a avancé que « la SAMIDRC, en tant que force offensive en coalition avec ces éléments, ne peut se substituer à un processus politique bloqué par le gouvernement de la RDC ». Par conséquent, il a instamment demandé à l’Union Africaine de ne pas « autoriser » ou financer la SAMIDRC, dans une lettre rendue publique lundi.
Après une période d’inactivité d’environ une décennie, le groupe rebelle M23 appuyé par les forces rwandaises de défense (RDF), a repris les hostilités en 2021 dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC.
