Demande de Clarification et de Rétraction par l’Association IGICUMBI Suite aux Déclarations du Secrétaire d’État Britannique

James Cleverly

Le 2 mai 2024, l’association IGICUMBI – Voix des Rescapés du Génocide contre les Tutsi, a publié une lettre ouverte adressée à M. James Cleverly, Secrétaire d’État du Royaume-Uni, en réponse à ses commentaires lors de sa visite en Italie, suite à l’adoption de la loi britannique sur la sécurité de l’asile et de l’immigration au Rwanda de 2024.

IGICUMBI, une association internationale non-politique dédiée à la promotion de la justice et de la vérité sur le génocide de 1994 contre les Tutsi, conteste l’affirmation de M. Cleverly selon laquelle le Rwanda serait « légèrement sous-peuplé » en raison du génocide et que son économie bénéficierait de l’arrivée de migrants envoyés par le Royaume-Uni. Cette déclaration est jugée inexacte et irrespectueuse par l’association, qui souligne que le Rwanda est en réalité l’un des pays les plus densément peuplés du monde, avec une population estimée à 14,094,683 personnes en 2024.

L’association conteste également l’idée que le Rwanda, dont le taux de chômage s’élève à 14,9 % selon les statistiques de la Banque mondiale de 2023, nécessiterait un afflux de demandeurs d’asile britanniques, souvent peu qualifiés. IGICUMBI remet en question la pertinence de leur intégration dans une économie qui nécessite une main-d’œuvre qualifiée pour encadrer sa population jeune et majoritairement non qualifiée.

De plus, l’association accuse le Secrétaire d’État d’utiliser le génocide de manière abusive pour justifier des politiques gouvernementales, une pratique jugée offensante et déshonorante pour les survivants du génocide et la mémoire collective. En conséquence, IGICUMBI demande à M. Cleverly de retirer ses commentaires et de présenter des excuses aux survivants du génocide, profondément choqués par ces déclarations.

La lettre rappelle également les multiples abus et injustices subis par les survivants du génocide depuis 1994, y compris des assassinats, disparitions forcées, et autres violations des droits humains. Elle souligne l’importance pour les gouvernements, y compris celui du Royaume-Uni, de reconnaître et de respecter la souffrance des victimes plutôt que de perpétuer l’exploitation de leur histoire à des fins politiques.

Tout en reconnaissant les relations diplomatiques entre le Rwanda et le Royaume-Uni, IGICUMBI appelle à une prise de conscience et à une responsabilité accrues quant à la représentation et au traitement des survivants du génocide dans les discours et politiques internationales.