Kigali rejette les accusations d’implication dans les attaques à la grenade à Bujumbura

Le gouvernement du Rwanda a fermement rejeté les accusations du Burundi concernant son implication présumée dans plusieurs attaques à la grenade survenues récemment à Bujumbura. Ces déclarations surviennent à la suite des allégations formulées par le porte-parole du ministère de l’Intérieur du Burundi lors d’un point de presse tenu le 11 mai, où il a imputé à Kigali la responsabilité de trois incidents terroristes. Ces attaques, survenues entre le 25 avril et le 10 mai, ont visé diverses zones de la capitale, la dernière en date ayant eu lieu dans une gare routière, faisant 38 blessés, dont cinq graves.

Les autorités burundaises maintiennent que les personnes arrêtées en lien avec ces actes, âgées de 28 à 56 ans, font partie d’un réseau soutenu par des forces étrangères, spécifiquement accusant le Rwanda de recruter, former et armer ces individus. « Ces terroristes sont recrutés et formés, équipés même en armement au Rwanda, par le Rwanda », a déclaré le porte-parole, appelant à la vigilance publique pour dénoncer toute activité suspecte.

En réponse, le bureau du porte-parole du gouvernement rwandais a publié une déclaration le 12 mai, insistant sur l’absence de fondement de ces accusations et exhortant le Burundi à se concentrer sur ses défis internes. « Il est manifestement aberrant que le Burundi nous accuse de ces explosions de grenades alors que nous n’avons aucune connexion avec ces événements et aucune raison de nous y impliquer », a déclaré le porte-parole.

Parallèlement, dans un effort pour clarifier la situation, le groupe rebelle RED-Tabara a également nié toute implication dans les incidents de Bujumbura, affirmant qu’il « ne s’en prend jamais à des civils innocents ».

Ces tensions interviennent dans un contexte de relations déjà fragiles entre les deux pays, marquées par des accusations récurrentes et des démentis réguliers. Le Rwanda a, à plusieurs reprises, pointé du doigt l’activité de rebelles burundais opérant depuis le Sud-Kivu en République Démocratique du Congo, et non à partir de son territoire.