Dans un jugement rendu cet après-midi au tribunal de première instance de Nyarugenge, à Kigali, le journaliste Jean Paul Nkundineza a été condamné à trois ans d’emprisonnement et à une amende de 1,1 million de francs rwandais. La sentence fait suite à des accusations de propos injurieux en public.
Le parquet rwandais avait porté contre Nkundineza deux accusations principales : la diffusion de fausses informations et le harcèlement d’une personne ayant fourni des informations sur un crime. Ces accusations reposaient sur plusieurs émissions que Nkundineza avait diffusées sur YouTube, où il ciblait Jolly Mutesi, ancienne Miss Rwanda de 2016, lui imputant des intentions malveillantes.
Le parquet affirmait que Nkundineza avait délibérément diffusé de fausses informations dans le but de discréditer Mutesi auprès du public et de la diffamer. Selon l’accusation, ces actes faisaient partie d’un plan conçu par Nkundineza pour propager des informations erronées.
Dans sa défense, Nkundineza n’a pas nié avoir prononcé ces mots mais a expliqué que ses commentaires étaient des réponses aux questions posées par d’autres journalistes lors d’émissions préparées. Ses avocats, dont Jean Paul Ibambe, ont soutenu que Nkundineza n’avait pas diffusé de fausses informations et que ses actes constituaient des erreurs professionnelles, et non des infractions pénales.
Le juge a déclaré que son analyse des faits montrait que les charges retenues par le parquet contre Nkundineza étaient basées sur des émissions diffusées après que Prince Kid ait été pris en charge par la justice. Il a conclu que Nkundineza avait réalisé diverses émissions depuis 2022 qui attaquaient Mutesi, insinuant qu’elle était à l’origine de la détention de l’ancien responsable du concours Miss Rwanda.
Le tribunal a jugé que les infractions commises par Nkundineza constituaient un ensemble de crimes liés à l’injure publique et au harcèlement de ceux qui fournissent des informations sur des crimes. Se référant aux lois pertinentes, le juge a basé la sentence sur la gravité du crime, les dommages causés, la situation personnelle de l’accusé, son comportement général et d’autres facteurs.
Jean Paul Nkundineza, qui avait travaillé pour divers médias et récemment sur YouTube, rejoint en prison d’autres journalistes rwandais aux cas similaires, tels que Theoneste Nsengimana de Umubavu.Com et Umubavu TV, Dieudonne Niyonsenga surnommé Cyuma Hassan de Ishema TV, Fidel Gakire Uzabakiriho de l’Ishema Newspaper et Phocas Ndayizera, qui avait collaboré occasionnellement avec la BBC.
Ce cas soulève des questions importantes sur la liberté de la presse et les droits des journalistes au Rwanda, dans un contexte où la critique du gouvernement et les répercussions légales contre les médias restent des sujets de préoccupation majeure.
