Des menaces de mort au Président KIKWETE et le plaidoyer pour une culpabilité collective de tous les Hutus sont inacceptables

Communiqué de presse du Conseil National pour le Changement Démocratique (CNCD).
Dans son discours prononcé à l’occasion d’un rassemblement pompeusement dénommé «Espace de dialogue pour la jeunesse» qui a eu lieu à Kigali, le 30 juin 2013, le Général Paul KAGAME a, une fois de plus, choqué les Rwandais, la Région des Grands Lacs, l’Afrique et le Monde entier lorsqu’il a sommé tous Rwandais réputés Hutu de présenter des excuses pour les crimes commis «en leur nom» pendant le génocide rwandais de 1994 et qu’il a promis, par la même occasion, de foudroyer son homologue tanzanien, le Président Jakaya MRISHO KIKWETE, et de s’attaquer aux troupes tanzaniennes déployées en République Démocratique du Congo.
Le prétexte pour le dictateur rwandais de proférer de telles attaques verbales criminelles, d’une rare bassesse et malvenues, contre nos voisins tanzaniens, est que le Président KIKWETE a proposé des pourparlers directs entre le Gouvernement rwandais actuel et ses adversaires comme voie pour mettre un terme à l’instabilité récurrente dans l’Est de la RDC où sont déployées les forces tanzaniennes faisant partie de la Brigade spéciale d’intervention de la MONUSCO chargée de restaurer la paix dans cette région.
Les déclarations de Paul KAGAME révèlent, une fois de plus, la nature ethnocentrique, suprématiste, belliqueuse et criminelle dont fait preuve le Régime du Front Patriotique Rwandais mis en place en juillet 1994 aussi bien dans les affaires internes que dans ses relations extérieures.
Son discours n’était ni accidentel, ni un cas isolé. C’était à l’occasion d’un événement organisé par la Fondation de son épouse, «Imbuto Foundation», qui avait pour les besoins de la cause sélectionné la jeunesse hutu de tous les coins du pays, y compris parmi les jeunes enfermés dans l’infâme camp de travail forcé IWAWA situé sur l’île IJWI au milieu du lac Kivu. Cela fait partie des campagnes d’endoctrinement nationales organisées par une structure permanente en charge de la propagande du FPR, dénommée «Itorero ry’igihugu», financée par l’Etat.
Déjà au mois d’Avril 2007, mettant à profit le climat qui entoure la période de commémoration de la tragédie du Génocide rwandais de 1994, le Président Kagame avait publiquement regretté que ses soldats, à savoir l’Armée Patriotique Rwandaise, ont été impuissants à empêcher l’exode des millions de citoyens rwandais hutu vers l’Est de la RDC, et de ce fait, n’ont pas pu étancher leur soif de vengeance et déverser sur eux la colère qu’ils nourrissaient au moment des faits.
En outre, lors de la cérémonie de remise de diplômes à la première promotion des lauréats du «Collège pour le Commandement et l’Administration des Forces de la Défense du Rwanda» nouvellement créé à NYAKINAMA, dans le Nord du Rwanda, le 10 juillet 2013, puis s’adressant aux habitants du district de MUSANZE, le lendemain le 11 juin 2013, et quelques jours après, au cours d’une conférence de presse tenue au Stade Amahoro le 15 juin 2013, il a exprimé «son profond mépris» à l’égard du Chef d’Etat tanzanien qu’il n’hésite pas à qualifier de «parrain des génocidaires» et d’ignorant porteur d’idéologie génocidaire
Toutes ces assertions doivent être traitées avec tout le sérieux qu’elles méritent. En effet, Paul KAGAME est présumé être impliqué dans l’assassinat du premier Président burundais démocratiquement élu, feu Melchior Ndadaye, ainsi que dans l’assassinat des Présidents rwandais Juvénal HABYARIMANA et burundais Cyprien NTARYAMIRA tués lorsque l’avion du Président rwandais au bord duquel ils voyageaient a été abattu le 6 avril 1994, alors qu’il s’apprêtait à atterrir à l’aéroport international de Kigali, mais aussi dans l’assassinat du Président Laurent Désiré Kabila de la RDC, abattu dans son bureau le 16 janvier 2001.
Depuis 1994, toute personne qui critique le régime, qu’elle soit rwandaise ou étrangère, est étiquetée et traitée comme « un ennemi du Rwanda», « un négationniste» qui mérite soit la mort, soit l’emprisonnement, soit l’exil forcé.
Pour le Conseil National pour le Changement Démocratique, les menaces de mort de Paul KAGAME contre un Chef d’Etat étranger en exercice, comme sa campagne diabolique en cours contre tous les Rwandais réputés Hutu, des générations présentes et futures, sont inacceptables sur le plan des normes éthiques, juridiques ou politiques, tant nationales qu’internationales.
Le Conseil National pour le Changement Démocratique condamne haut et fort les déclarations de Paul KAGAME et demande à tous les Rwandais à se mobiliser, à s’organiser et à unir leurs forces à celles des gens de bonne volonté à travers toute la région, tout le continent africain et le monde entier pour débarrasser le Rwanda et la Région des Grands Lacs d’un tel tyran, et permettre ainsi à nos peuples de mettre en place un pouvoir démocratique, inclusif, stable, pacifique et prospère qu’ils méritent.
Fait à Sion, le 7 juillet 2013.
Pour le CNCD,
Le Général Emmanuel HABYARIMANA
Président.