SI JE PUIS ME PERMETTRE !
Ce message n’est pas une pétition. C’est un point de vue personnel qui ne vise personne en particulier, mais un ensemble de comportements observés ces derniers temps chez certains dirigeants du parti d’opposition FDU-Inkingi, la fille aînée des coalitions politiques en exil présidée par Mme Victoire Ingabire UMUHOZA. Ces comportements divisionnistes ont comme conséquence la fragilisation progressive de ce parti et de l’opposition rwandaise en général. Le seul à en profiter est le dictateur-président Paul Kagame.
Depuis un certain temps, et ce pour des raisons personnelles, je n’interviens plus souvent dans les débats sur les forums internet (ce message a été diffusé sur plusieurs forums de discussion fréquentés par les ressortissants rwandais). Mais compte tenu de la gravité du sujet, je me permets de m’adresser aux protagonistes de cette funeste affaire qui jette le discrédit sur le parti FDU INKINGI. Ce conflit de personnes plutôt qu’autre chose remonte au lendemain du départ de Victoire Ingabire au Rwanda. Cette femme de caractère qui dirigeait un parti d’hommes à plus de 99% était une meneuse d’hommes au vrai sens du terme. Douée d’une écoute excepptionnelle, patiente et tolérante comme pas possible, Victoire parvenait à gérer et à calmer les excentricités masculines qui étaient le lot quotidien au sein du comité exécutif du parti. Au besoin, elle n’hésitait pas à passer des heures au téléphone avec les uns et les autres pour tenter de ramener le calme et la cohésion au sein de l’équipe des pionniers des FDU. Ce qu’elle avait réussi à imposer avant son départ au Rwanda en janvier 2010. Aujourd’hui, ceux à qui Victoire Ingabire a confié la direction du parti avant sa mission périlleuse ne s’adressent même plus la parole,et les médias sont devenus le déversoir de leurs haines respectives. Shame on them. Pendant ce temps la présidente des FDU, Mme Victoire Ingabire dont ils se réclament pourtant, croupit en prison depuis 3 ans ! Les fundraisings et autres manifestations de soutien ne suffiront pas pour apaiser la douleur qu’elle ressent de voir ses compagnons de parti s’entre-manger et passer le plus clair de leur temps dans des joutes enfantines mais néanmoins destructrices.
Après le procès inique que lui a imposé le régime dictatorial de Kigali, Victoire subit aujourd’hui un véritable calvaire à travers le spectacle affligeant que nous offrent ses anciens compagnons de route qui n’hésitent plus à étaler leurs divisions au grand jour, s’accusant de tout et de rien avec une méchanceté et un cynisme jamais égalés.
Si cela devait se poursuivre, qu’on ne s’étonne pas qu’un jour les membres de la communauté rwandaise en exil organisent des manifestations publiques de RAPPEL A L’ORDRE. Il est impérieux que le Peuple en exil puisse exercer ses droits démocratiques. De notre point de vue, dire notre vérité aux leaders de l’opposition qui aspirent au pouvoir dans notre Pays est une oeuvre préventive de salubrité politique. Nous manifestons régulièrement contre le pouvoir dictatorial en place. Pourquoi le Peuple en exil ne serait-il pas fondé à appeler les dirigeants de l’opposition à plus de cohésion et de tolérance ? Pourquoi serait-il inadéquat ou inopportun de dénoncer le comportement antidémocratique de ceux d’entre nous qui par leurs attitudes négatives réduisent en poussière le travail abattu ces 20 dernières années par nous tous ensemble contre l’oppression et la dictature?
Nous ne laisserons pas cela arriver. Appelons les protagonistes de cette crise, frappons à leur porte, écrivons leur, signons des pétitions, demandons leur d’arrêter ce jeu de massacre. Et de se réconcilier. Si cela ne suffit pas, descendons dans la rue pour leur signifier notre désaprobation, et réaffirmer que seule l’unité des forces politiques et de la société civile permettra au Peuple de vaincre la dictature. Aux partis politiques et à la société civile de prendre leurs responsabilités respectives. Je le leur demande, au nom de notre soeur Victoire Ingabire Umuhoza et de tous ceux qui soutiennent notre combat commun.
Jean-Marie NDAGIJIMANA