FDU Inkingi: Nul ne peut plus se prévaloir de son ancienne formation politique

Après qu’Eugène Ndahayo alors vice-président du parti FDU-Inkingi avant son implantation au Rwanda ait claqué la porte suivi de quatre autres membres protestant l’alliance avec le RNC, le Comité de Coordination a poursuivi cahin-caha ses activités à l’étranger en soutien au Comité Exécutif Provisoire installé au Rwanda dès l’arrivée de la présidente Victoire Ingabire en 2010. En avril 2014, un congrès extraordinaire se tint à Breda (Pays Bas) et décida que les nouveaux organes du parti devant remplacer le Comité Exécutif Provisoire (Rwanda) et le Comité de Coordination (à l’étranger) seraient mis en place lors d’un congrès fixé pour septembre 2014.

C’est alors que celui qui était président du Comité de Coordination va se distinguer par des intrigues, des contradictions et des incohérences indignes d’un leader politique. Trois jours avant la tenue de ce congrès, Nkiko Nsengimana décréta que le congrès était reporté sine die sous prétexte qu’il venait de se réconcilier avec Eugène Ndahayo.

Non seulement il n’était pas mandaté par le parti pour cette réconciliation, mais surtoutil n’était pas de son pouvoir de reporter un congrès décidé par l’organe suprême du parti qu’est justement le Congrès et tout cela sans aucune consultation. Il alla même jusqu’à déclarer que le parti reconnaissait deux branches, celle dont il est à la tête et celle de Ndahayo. Lui qui avait toujours affirmé que le Parti FDU-Inkingi était un et un seul, que les personnalités qui l’avaient quitté pouvaient revenir ou créer leur propre parti, le voilà qui subitement reconnaît une seconde branche des FDU ! Vous avez dit contradictions ! Finalement le congrès s’est tenu à Alost (Belgique) les 13 et 14 septembre 2014 et a mis en place un comité directeur dont Nkiko ne fait pas parti.

Victoire Ingabire, présidente du parti FDU-Inkingi 

Imperméable à cet exercice démocratique, Nkiko Nsengimana, qui était jusqu’alors président du Comité de Coordination, se lança dans une campagne pathétique et ridicule croyant ainsi « jouer la politique ». Dès le lendemain du congrès d’Alost, il multiplia des communiqués dans lesquels il tentait de dénier la légitimité à la nouvelle direction tout en se déclarant le seul chef du parti. Le paroxysme sera atteint le 18 septembre 2014 quand dans un communiqué signé par lui-même et Ndahayo, il apparut que Madame Victoire Ingabire Umuhoza venait d’être exclue de la présidence du parti pour lequel elle a été élue démocratiquement et qu’elle tente toujours de faire enregistrer au Rwanda malgré qu’elle est derrière les barreaux.

tente toujours de faire enregistrer au Rwanda malgré qu’elle est derrière les barreaux

Les deux compères se partagèrent ainsi les postes de président et de vice-président du parti. Ils seront rejoints par d’autres opportunistes et intrigants notoires comme Sixbert Musangamfura. Cet ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire incendiaire des années 1990-1994 « ISIBO » se croit encore dans le Rwanda de 1992 quand il menait du bout de sa plume des milliers de Rwandais crédules vers leur perte, à savoir dans la gueule du FPR-Inkotanyi dont il sera le Directeur Général du Service Central des Renseignements (SCR) dès sa prise du pouvoir en juillet 1994. Les mauvais perdants, qui ont rejoint Eugène Ndahayo dans la dissidence, ne réalisent même pas qu’ils se ridiculisent en adhérant sans conditions et sans autres explications aux thèses qui avaient été à la base de l’exclusion de Ndahayo.

En effet Eugène Ndahayo s’est exclu du parti FDU-Inkingi à cause de sa prétention de ramener le parti du Rwanda et le réinstaller encore en exil, d’exclure Madame Victoire Ingabire de la présidence du parti et de s’être obstinément opposé à la collaboration avec certains partis d’opposition. De même, Nkiko et ses acolytes de circonstance en sont arrivés à se renier. En effet ils prétendent que la direction mise en place par le congrès d’Alost ne représenterait plus que l’un des partis ayant donné naissance aux FDU. Ils le disent en ces termes :

« Le Comité Exécutif Unifié invite au dialogue les membres faisant encore confiance aux cadres en dissidence, particulièrement ceux qui faisaient partie du RDR, la seule des trois organisations fondatrices des FDU-Inkingi encore en marge de ce processus de réunification, qui acceptent encore les valeurs de base du mouvement, pour une réunification rapide. »

En disant cela non seulement nos politiciens se contredisent mais aussi ils renient publiquement leurs déclarations faites il y a moins de quatre ans. En effet, dans un communiqué publié en février 2011, et signé entre autres par Nkiko Nsengimana et Sixbert Musangamfura, il était dit :

«4. Tirons les conséquences que dès le moment où la fusion politique a été entière, nul ne peut plus se prévaloir de son ancienne formation politique, encore moins l’engager dans des combats d’arrière-garde ou de fuite en avant ;

5. Comprenons tout à fait que si, à un moment ou à un autre, une personne, pour des mobiles personnelles ou partisanes, se trouve en porte à faux avec les objectifs et les décisions des FDU-INKINGI, cette personne est tout à fait libre de quitter le parti; »

Et ce sont ces mêmes personnes qui, aujourd’hui , se répandent sur le net et qui opèrent un Coup d’Etat (certes virtuel) contre la direction réelle et légitime du parti FDU-Inkingi.

Que peuvent bien faire ces individus qui quittent le parti et qui en fondent un autre mais qui n’ont même pas le courage ou les ressources de l’appeler autrement ?

« That is the question ! »

P. Mutabazi 20/08/2014