Ce 30 Mai, 2014, les Forces Démocratiques de Libérations du Rwanda, FDLR, déposent leurs armes solennellement devant les Représentant du Gouvernement de la République Démocratique du Congo, RDC, ainsi que les représentants de la Communauté internationale, plus précisément de l’Organisation des Nations Unies, ONU, de l’Union Africaine et de la Southern African Development Community, SADC, ainsi que la presse internationale.
Enfin, une lueur d’espoir de mettre un terme aux violences pointe à l’horizon après la défaite du M23 et après 18 ans d’une résistance farouche des FDLR contre l’Armée Patriotique Rwandaise, APR, et ses alliés ayant mené sans relâche des guerres récurrentes à caractère hégémonique en RDC poursuivant les réfugiés rwandais, dont plus de 300.000 y ont été massacrés, qualifiés tous indistinctement de Hutu génocidaires devant être exterminés purement et simplement.
Sans cette résistance des FDLR pour protéger des enfants nés dans les forêts et brousses congolaises depuis 1994, et les années d’après, mais aussi protéger des femmes enceintes, des personnes vulnérables de toutes catégories confondues, des personnes âgées, tous ceux-là auraient été décimés par l’armée patriotique rwandaise. Tous ces réfugiés, plus de 200,000 aujourd’hui vivent toujours dans des conditions inhumaines : sans hôpital, sans centre de santé, sans dispensaire ni maternité et sans école, et de plus sans aucun espace qui leur soit officiellement approprié pour cultiver ou autres moyens de subsistance. Toujours, abandonnés par la communauté internationale et condamnés à utiliser tous les moyens possibles pour survivre.
Aujourd’hui, il est temps de regarder calmement dans le rétroviseur et de se rappeler plusieurs épisodes du calvaire de ces réfugiés pris pendant 20 ans et de façon globale pour des Hutus génocidaires, et enfin de se poser la question : Qu’auraient pu faire les FDLR que de prendre les armes pour protéger ces réfugiés par tous les moyens, au lieu de les livrer tels des animaux à la boucherie humaine du Rwanda ? Aujourd’hui, que pense la communauté internationale au sujet du régime rwandais protégé par les forces occultes, forces qui ne se préoccupent pas ni des crimes contre l’humanité et ni des crimes de guerre commis au Rwanda et en RDC ? Faut-il rappeler que ces crimes commis de 1993 à 2003 en RDC seraient qualifiés de génocide par un tribunal habilité selon le Mapping Report de l’ONU publié le 1erOctobre 2010.
La décision des FDLR de déposer les armes n’est ni un fait de pur hasard ni un acte de désespoir ou d’opportunisme calculé. Cette décision est le fruit d’une réflexion bien murie et d’une réelle volonté de recherche de la paix pour les générations futures de notre pays et surtout pour ceux-là mêmes qui ne peuvent pas continuer à vivre comme des apatrides ou comme des bêtes sauvages dans les forêts congolaises. Il est temps de réaliser que leur avenir est dans leur pays et non ailleurs. De plus, cette décision est fortement stimulée par les circonstances du moment, car il apparait aujourd’hui qu’un pas de géant a été franchi sur la voie tracée communément par les instances internationales et régionales pour trouver une solution pacifique dans la région des Grands Lacs en s’engageant dans une résolution appropriée de ces conflits devenus un mode de vie dans cette partie du monde.
La Coalition des Partis de l’opposition rwandaise pour le Changement, CPC, tient à féliciter les instances internationales impliquées dans la recherche de la paix dans la Région des Grands Lacs. A cet effet, la CPC saisit cette opportunité pour rendre hommage à l’Organisation des Nations Unies, à l’Union Européenne et aux États-Unis d’Amérique. Leur engagement traduit par leurs distingués et dignes Représentants dans la Région des Grands Lacs, à savoir : Son Excellence Madame Mary ROBINSON, Envoyée spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, ancienne présidente de la République d’Irlande, l’Ambassadeur Koen VERVAEKE, Envoyé spécial de l’Union Européenne, et Honorable Sénateur Russell FEINGOLD, Envoyé spécial des États-Unis et dont l’expertise dans la connaissance et la compréhension de la problématique de notre région ne peut pas être mise en doute.
La CPC rend également un hommage soutenu aux instances régionales, notamment l’Union Africaine, et la Southern African Development Community (SADC) et spécialement ses trois membres : le Malawi, la République Sud-Africaine et la Tanzanie pour avoir accepté d’engager leurs troupes dans la Brigade d’Intervention des Nations Unies, dans l’Est de la RDC. C’est grâce à cette brigade que la défaite du M23 a été réalisée, ouvrant ainsi une voie libre pour la recherche de la paix et la stabilité durables dans les deux provinces du Kivu, ainsi que dans la région.
Notre Coalition des Partis de l’opposition rwandaise pour le Changement, CPC, dont les FDLR, s’engage à continuer de soutenir et de plaider sans détour la cause des réfugiés rwandais abandonnés dans les forêts congolaises. La CPC veillera à ce que les FDLR restent vigilant tout en œuvrant dans le sens de la paix dans la région et le retour de tous les réfugiés rwandais dans leur pays.
Le retour de réfugiés rwandais actuellement en RDC devra être lié à celui des autres réfugiés rwandais éparpillés à travers le monde. De plus, les conditions de leur retour devront préalablement être négociées entre le gouvernement rwandais et la Coalition des partis de l’opposition pour le rétablissement de la démocratie et de la paix durable au Rwanda.
Fait à Bruxelles , le 29 mai 2014
Pour la CPC
Faustin Twagiramungu
Président (sé)