Les nations unies doivent « prendre au sérieux la menace ougandaise de retrait des missions de paix «

NEW YORK (Etats-Unis / Nations unies ) – L’Ouganda a demandé lundi au Conseil de sécurité de prendre au sérieux sa menace de se retirer des opérations de paix auxquelles il participe si l’ONU ne se dissocie pas d’un rapport de ses experts qui accuse Kampala d’aider la rebellion en RDCongo.

Nous attendons maintenant de voir comment le Conseil de sécurité traitera cette affaire, a indiqué à l’AFP le ministre ougandais de l’information Ruhakana Rugunda.

Nous espérons que le Conseil prendra au sérieux le message que nous lui avons adressé, nous-mêmes nous prenons cette affaire au sérieux, a-t-il souligné.

Si nous ne sommes pas soutenus par nos partenaires de la communauté internationale, particulièrement des Nations unies, alors nous ne pouvons pas faire partie de ce processus, a-t-il affirmé en demandant que le Conseil se dissocie clairement du rapport des experts.

Nous voulons être sûrs que ce rapport n’est pas soutenu par le Conseil de sécurité, par le système onusien car nous avons l’impression d’avoir été poignardés dans le dos, a encore déclaré le ministre.

M. Rugunda, ancien ambassadeur à l’ONU, a rencontré au siège des Nations unies à New York le vice-secrétaire général Jan Eliasson et des ambassadeurs des 15 pays du Conseil.

Les membres du Conseil qu’il a rencontrés individuellement ont dit qu’ils comprenaient notre position, a-t-il indiqué. Donc laissons-leur le temps de considérer le message et attendons leur réaction.

Le rapport donne une idée fausse de la situation sur le terrain, a réaffirmé le ministre. Il dit que l’Ouganda a envoyé 600 soldats pour soutenir le M23 en RDC, pour nous c’est tout simplement scandaleux.

Il n’est pas vrai que l’Ouganda ait envoyé des troupes en RDC pour soutenir le M23, a-t-il dit. Il a fait valoir que le rapport présente l’Ouganda comme une nation qui fait preuve de traitrise puisque son président mène une médiation en RDC entre Kinshasa et les rebelles congolais du M23.

Kampala est accusé dans un rapport d’experts de l’ONU ayant fuité mi-octobre de soutenir – de même que le Rwanda – la rebellion du M23 qui affronte l’armée congolaise depuis plusieurs mois dans la province du Nord-Kivu.

Environ 6.500 soldats ougandais sont déployés en Somalie au sein de la Force de l’Union africaine (Amisom), dont les quelque 17.000 hommes ont depuis un an accumulé les succès militaires contre les insurgés islamistes shebab.

L’armée ougandaise commande et constitue également le gros du contingent de la force d’intervention régionale mise sur pied par l’UA et chargée de traquer l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), sanglante rébellion initialement basée dans le nord ougandais mais qui a désormais essaimé dans les pays voisins.

Une centaine de policiers ougandais participent à diverses missions de paix de l’ONU au Darfour (ouest du Soudan), au Soudan du Sud, au Liberia et au Timor Oriental. Des experts ougandais sont également présents au sein de l’Onuci, la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire.

L’Ouganda est par ailleurs en pointe des efforts des dirigeants de la région des Grands Lacs africains qui tentent de mettre sur pied une force neutre chargée de lutter contre les divers groupes armés actifs dans l’est de la RDC, afin de mettre fin à l’instabilité chronique dans cette zone.

Le Conseil de sécurité avait exprimé mi-octobre son soutien sans réserve aux auteurs du rapport et avait menacé implicitement de prendre des sanctions contre de hauts responsables d’Ouganda et du Rwanda.

Le 18 octobre, le Rwanda, qui dément lui aussi les accusations du rapport, a été élu membre non permanent du Conseil de sécurité pour un mandat de deux ans à partir du 1er janvier 2013.

1 COMMENT

  1. Umuntu iyo amaze gusoma ibibera ahandi then yareba ukuntu aya MABANDI (KAGAME, MUSEVENI, KABILA, …) yazambije akarere …! Byatera umuntu guhunga umugabane w’Afrika!

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