La RDC Dénonce une Tentative de Coup d’État Déjouée à Kinshasa

Kinshasa, 19 mai 2024 – L’armée de la République Démocratique du Congo (RDC) a annoncé qu’elle avait déjoué une tentative de coup d’État contre le Président Félix Tshisekedi. L’annonce a été faite par le porte-parole de l’armée, le Général Sylvain Ekenge, lors d’un bref message diffusé à la télévision nationale.

Selon le Général Ekenge, l’attaque a été perpétrée par un groupe mixte composé de Congolais et de ressortissants étrangers. « Les assaillants impliqués dans cette tentative de coup d’État ont été arrêtés, » a-t-il déclaré. Les informations indiquent que certains des attaquants ont traversé la rivière Congo pour fuir.

Le matin du 19 mai, des individus armés portant l’ancien drapeau de la République du Zaïre ont attaqué la résidence du député Vital Kamerhe à Gombe, un quartier du nord de Kinshasa. Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi avait récemment remporté les élections pour représenter l’alliance au pouvoir à la présidence de l’Assemblée nationale.

Deux gardes du corps de Vital Kamerhe ont été tués lors de l’attaque, selon son porte-parole et l’ambassade du Japon en RDC, via le réseau social X (anciennement Twitter).

Les assaillants ont également attaqué le Palais de la Nation, siège de la présidence de la République, à l’aube vers 4h30 du matin. Des barricades ont été érigées autour des bureaux présidentiels situés à Gombe, une zone abritant de nombreux bureaux gouvernementaux.

Les médias congolais rapportent que les assaillants sont des partisans du mouvement « New Zaire » dirigé par Christian Malanga, un politicien en exil. Notre rédaction a obtenu une vidéo montrant Malanga déclarant en lingala : « Nous, les militaires, sommes fatigués, nous ne pouvons pas continuer avec Vital Kamerhe et le président Félix Tshisekedi. »

Christian Malanga, âgé de 41 ans, vivait aux États-Unis où il avait fondé en 2012 le parti d’opposition UCP. Il avait également créé un gouvernement en exil à Bruxelles, baptisé « Nouveau Zaïre ». Dans une vidéo capturée pendant l’attaque, Malanga, un ancien capitaine de l’armée congolaise (FARDC), exhortait Tshisekedi à quitter le pouvoir.

Le calme est revenu dans la capitale, selon un journaliste présent à Gombe. Le Japon a confirmé via son ambassadeur Hidetoshi Ogawa que Vital Kamerhe n’avait pas été blessé, mais que deux policiers et un assaillant avaient été tués.

L’ambassadrice américaine en RDC, Lucy Tamlyn, s’est dite préoccupée par les événements, notamment par les informations selon lesquelles des Américains auraient été impliqués. Elle a affirmé que les États-Unis coopéraient avec les autorités congolaises pour enquêter et tenir pour responsables les Américains impliqués dans ces actes violents.

Le gouvernement congolais a remercié ses forces armées et de sécurité pour leur réponse rapide, annonçant l’ouverture d’une enquête pour déterminer les détails de l’incident. Les autorités ont appelé la population à rester vigilante et à signaler tout mouvement suspect pouvant menacer la paix.

Le président Félix Tshisekedi, réélu pour un second mandat avec 78 % des voix à la fin de l’année dernière, continue de diriger un pays confronté à de nombreux défis sécuritaires, notamment la rébellion des combattants du M23 dans l’est du pays.