Tout le monde a suivi avec attention les interventions du Président Paul Kagame accusant le Président Pierre Nkurunziza d’avoir orchestré un simulacre de coup d »Etat.
Comme commanditaire de ce putsch, il relayait ainsi les manipulations et mensonges de ses lieutenants burundais dont le Capitaine Gratien Rukindikiza ( suspecté d’avoir trahi le Président Ndadaye dont il était officier d’ordonnance ) et un certain Pacifique Nininahazwe qui avaient inondé la presse occidentale, africaine et les médias sociaux de cette hypothèse pour camoufler leur maladresse d’avoir revendiqué et soutenu le putch alors qu’ils se faisaient passer pour des combattants dans une lutte démocratique et donc légale. Ils tentaient ainsi de se refaire une virginité pour continuer le combat démocratique alors qu’ils venaient de se mettre hors la loi en devenant putschistes et en y entraînant les manifestants contre Pierre Nkurunziza dont ils sont les vrais dirigeants.
Certains politiciens burundais de l’opposition ont fait de même.
Je crois que ce ceci a été une erreur grave car ce faisant l’on pourrait tenter de croire qu’ils étaient tous putschistes même si certains en ont eu vent quand il était en cours sans avoir participé à sa préparation par Paul Kagame,James Kabarebe et certains mieux occidentaux comme l’ambassadeur Jean Marie VIANNEY NDAGIJIMANA l’a révélé dans un posting sur DHR. Ceci montre qu’au delà des préoccupations légitimes de l’opposition politique burundaise à exercer ses droits civils et politiques, il existe bel et bien un complot du Rwandais et de certains pays occidentaux à déstabiliser l’Etat burundais.
Deux généraux putschistes à savoir le Général Philbert Habarugira et le Général Léonard Ngendakumana viennent de revendiquer non seulement le putsch mais aussi les actes militaires de guérilla urbaine à laquelle le gouvernement fait face à Bujumbura dans Ngagara, Musaga ,Cibitoke, Jabe et Buterere.
Cette revendication a été sans équivoque dans deux messages différents le premier en postant une vidéo en français et en Kirundi sur le Web et le second en s’exprimant sur une télévision kenyane.
Les analystes politiques et journalistes de bonne foi qui ont diffusé et commenté largement ces manipulations et mensonges devraient avoir le courage d’interpeller ces milliers manipulateurs et informer correctement leurs lecteurs et auditeurs. Sinon,l’on pourrait songer à une corruption généralisée des médias, ce qui n’est pas intéressant pour l’idéal démocratique à la promotion duquel nous oeuvrons dans le monde.
Après avoir commandité le putsch avorté, le Général Kagame a récupéré la plupart des Putshists au Rwanda, pays qu’il gère comme une petite société personnelle ou familiale. Il a exhorté à l’exode des Burundais pour entraîner une armée capable d’attaquer et déstabiliser le Burundi. Il ne s’est pas remis de l’échec subi dans la province de Cibitoke en décembre 2014 par deux bataillons qu’il y a envoyés à l’assaut du Burundi. A l’intérieur du pays, aucun Rwandais ne le questionne sur cette aventure meurtrière dans laquelle il va les entraîner à cause du terrorisme étatique sur tous les citoyens.
La nouvelle guerre contre le Burundi avec Kagame comme vrai chef d’Etat Major de la rébellion et le soutien de certaines puissances occidentales va être sa dernière guerre de trop après plusieurs guerres régionales qu’il a menées dans la région des Grands Lacs.
Le site Burundi 24 écrit: « Ce comportement met en évidence la nature de fauteur de troubles de Kigali dans la région: il est pointé du doigt dans la crise à l’Est de la RDC; il a tenté de déstabiliser la Tanzanie et maintenant il est du côté des détracteurs du CNDD-FDD au Burundi ».
Le Rwanda a réussi à étouffer les enquêtes de l’Union Africaine et du FBI sur les cadavres du lac Rweru et souhaite se défaire de ce gouvernement burundais qui a osé l’accuser au lieu de coopérer dans le camouflage des cadavres. Le Burundi a pu repousser plusieurs incursions du Rwanda visant à récupérer les corps.
Cette nouvelle guerre rwandaise contre le Burundi sous couvert de la rébellion burundaise risque d’être un fiasco pour Kagame et sonner la fin de sa tyrannie au Rwanda. Il existe en effet un pacte de non agression que les rois rwandais et burundais ont signé avant la colonisation. La violation de ce pacte par Kagame va lui être une malédiction fatale.
Les Burundais semblent mieux préparés à y faire face. Nous apprenons du site Burundi 24: »Les élections ont été un camouflet infligé aux fauteurs de troubles. Mais comme les Occidentaux ont compris que le complot déclenché derrière le prétexte d’un mandat controversé a produit l’effet contraire, ils soutiennent les assaillants. Hier, c’étaient des manifestants. Maintenant, ils tirent sur les forces de l’ordre et les Occidentaux condamnent les forces de l’ordre! Un groupe d’assaillants a été défait à Mutakura. Ceux qui s’organisaient à Musaga, Nyakabiga, Cibitoke, Ngagara, Jabe et Buterere ont pris peur. La traque des forces de l’ordre se poursuit. L’armée surveille un groupe qui a pénétré dans la Kibira en provenance du Rwanda du côté de Nyungwe. Un autre groupe est bien contrôlé du côté de Ruyigi. Ceux qui ont attaqué le véhicule qui ramenait les procès verbaux des élections du côté de Mukike ont été identifiés. Même chose pour ceux qui ont semé les troubles à Mugamba, Matana et Vyanda. Certains jeunes ont pris peur et se retrouvent au Rwanda. Lors de la célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance, la sécurité a été renforcée autour du président. Il en est de même dans les meetings. Sonia Rolley de RFI qui espérait une image de l’assassinat de Nkurunziza s’est découragé et a tenté de convaincre que le président a peur. Puisque les renseignements sont informés du plan des Occidentaux d’écarter ainsi le président populaire du Burundi ».
J’espère que les analystes, les activistes en difficultés et autres journalistes ne vont pas nous dire qu’il s’agit d’un simulacre de rébellion organisée par Pierre Nkurunziza.
Innocent Twagiramungu,
Bruxelles,08/07/2015
