Rwanda: Kigali minimise la coalition de l'opposition en exil

La réunion samedi à Bruxelles des partis d’opposition rwandais n’a semblé susciter que peu d’intérêt à Kigali. Réunis sous l’égide de Faustin Twagiramungu, 4 des 7 partis invités se sont engagés à former une alliance. Parmi eux, les FDLR, la rébellion hutu qui sévit dans l’est de la RDC et actuellement sous pression militaire de la Monusco. Leur objectif : obtenir, avec le soutien de la communauté internationale, des négociations avec Kigali pour le retour de tous les réfugiés rwandais et l’instauration d’une véritable démocratie dans le pays.

La réunion de l’opposition n’aura pas fait couler une goutte d’encre dans la presse Kigalienne, proche du gouvernement, ni suscité aucun commentaire officiel.

Du côté de Kigali, on minimise. Selon un responsable rwandais, cette coalition ne serait en rien une menace. Bien au contraire, la présence des FDLR dans cette alliance serait vue comme contre-productive, Kigali étant persuadé que jamais la communauté internationale ne soutiendrait un mouvement sous sanctions des Nations unies.

L’officiel rwandais, joint par RFI, estime également que contrairement à l’euphorie affichée par les intéressés, cette rencontre a démontré les divisions internes de l’opposition. 3 partis sur les 7 ont refusé de s’engager samedi lors de la réunion à Bruxelles.

Début janvier, un opposant, Evode Uwizeyimana, est rentré au Rwanda après 7 ans d’exil. Mais ce n’est que la semaine dernière que cet ancien membre du parti de Faustin Twagiramungu, qui a lancé cette initiative, a fait une conférence de presse à Kigali.

Celui qui auparavant n’hésitait pas à qualifier le FPR de « repaire de bandits », est désormais consultant pour le ministère de la Justice rwandais. Il a justifié son retour en fustigeant une opposition, selon lui, minée par les divisions internes et menant un « combat inutile ». Evode Uwizeyimana a, par ailleurs, dit regretter ses critiques passées à l’égard de Kigali, assurant qu’il avait été payé.

Avec RFI