Rwanda: Le 3e mandat de Kagame un calvaire pour les Rwandais

« Avaler du feu ou cracher un délice ? »

Voilà la question qui monopolise les esprits de Kagame et de sa clique alors qu’il ne reste pas beaucoup de temps pour arriver à 2017.

Kagame et sa clique ont mal calculé.

En retournant en 2003 quand la Constitution a été adoptée, on ne peut éviter de se demander pourquoi ils n’ont pas anticipé et prévu l’avenir comme Museveni pour qu’il n’y ait pas de limite de mandats présidentiels pour Kagame.

Qu’est-ce qui s’est passé, quelle est  la cause ? C’est la ou je me base en affirmant que  Kagame et sa clique ont mal calculé !

Ça a commencé quand l’homme fort Kagame a renversé Bizimungu en 2000, 3 ans avant la Constitution et la première élection présidentielle.

Kagame se disait en lui-même que 3 ans avant les élections en plus de deux fois 7 ans ça ferait un total de 17 ans et que ce serait suffisant et même que c’était plus que suffisant, de sorte qu’il n’a jamais pensé à 2017 parce que lui et sa clique pensaient que c’était suffisamment loin dans le temps ou que quelque chose d’inattendu, un miracle ou la providence s’occuperait de l’avenir.

Cette providence, ce hasard est donc le début de notre calvaire.

  1. Avaler du feu ou cracher un délice ?

Nombreux sont ceux qui peuvent se demander pourquoi Kagame ne se présentent pas devant les Rwandais pour leur dire: « en 2017, j’aurai terminé la mission pour laquelle vous m’avez élu, préparez-vous donc maintenant à élire un autre Rwandais qui va vous diriger ! »

En temps normal Kagame deviendrait une personne exceptionnelle aux yeux des Rwandais et même pour la communauté internationale toute entière comme un modèle en démocratie, certains vont même jusqu’à dire qu’il serait un autre Mandela. Vous vous demandez pourquoi ça ne se passe comme ça.

Beaucoup peuvent se tromper en pensant que c’est la soif du pouvoir et la douceur de cerlui-ci qui motivent Kagame.

Kagame a accumulé personnellement une grande quantité de biens de sorte qu’il n’a plus besoin de rester au pouvoir pour le confort matériel. Dans la vidéo ci-dessous, on le voit très irrité par une question sur le troisième mandat et il affirme qu’il n’en a pas du tout besoin.

https://www.facebook.com/martin.ntiyamira/videos/10153038345186919/

La motivation de Kagame est donc le point essentiel sur lequel je me base en disant « Avaler du feu ou cracher un délice ?».

Kagame ne sait plus à quel saint se vouer, à savoir prester un nouveau mandat ou permettre que la démocratie s’impose vraiment pour la première fois dans le pays.

  1. Le lourd passif de Kagame

La principale raison qui pousse Kagame à ne pas lâcher les rênes du pouvoir en 2017 c’est son lourd passif en termes de violations des droits de l’homme depuis le début de sa présidence.

Ces crimes graves nous rappellent ce qui est arrivé à l’ancien président libérien Charles Taylor qui a été jeté en prison par la juridiction compétente dès qu’il a perdu son immunité de chef de l’Etat.

Kagame le sait très bien, il sait ce qu’il a fait et il sait que ce qu’il a fait est connu par beaucoup de monde. Il est sûr qu’après 2017, il devra répondre de ce lourd passif qui est le résultat de sa présidence.

C’est aussi pour cette raison que des manœuvres sont entreprises pour que la Constitution permette à Kagame de se représenter de manière illimitée aux présidentielles pour que l’immunité de chef de l’Etat soit aussi illimitée jusqu’à la fin de ses jours.

Kagame a commencé à tout mettre en œuvre pour conserver cette immunité après 2017.

  1.  Grâce au 3e mandat de Kagame, même les analphabètes savent maintenant écrire.

Les combines en cours consistent à forcer les populations à écrire des lettres demandant que la Constitution soit modifiée afin qu’elles puissent à nouveau voter pour lui massivement et qu’il puisse prétendre qu’ils ont voté pour lui comme ils prétendent qu’ils veulent qu’il reste au pouvoir.

C’est honteux de voir des personnes âgées qui ne savent pas écrire et qui ne savent même pas ce que l’on voudrait modifier dans la constitution, se joindre aux autres pour demander par lettre la modification de la Constitution.

La comédie qui se joue au Parlement est pitoyable: les dirigeants de celui-ci reçoivent des boîtes remplies de lettres écrites par des Rwandais qui demandent que la Constitution soit amendée.

Dans cette ruée pour réclamer la modification de la Constitution, il est risible que les personnes condamnées à la prison soient à l’avant-garde pour manifester qu’elles veulent que le Président Kagame reste parce qu’il ne les a pas tués.

Incroyable mais vrai: la tristement célèbre journaliste Valérie Bemeriki de la très génocidaire Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM) est à la pointe de ceux qui soutiennent Kagame!

Le chanteur Sankara a consacré au général Fred Rwigema une chanson en kinyarwanda dont le titre “Nzababaza ubwoko bwanjye mwishe” peut se traduire ainsi «Parlez moi des gens de mon ethnie que vous avez tués» et d’expliquer que « Ceux qui t’ont tué (Rwigema) et ceux (des Hutus) qui nous ont tué(les Tutsis), ce sont unis pour nous exterminer… » Telle est encore la situation.

Espérons que nous n’assisterons pas dans les prochains jours au spectacle de ceux qui sont devenus orphelins et veuves à cause de Kagame, écrire aussi en demandant que celui-ci continue à diriger et à endeuiller les Rwandais.

Il ne faudra pas le leur reprocher, ces malheureux n’ont pas d‘autre choix : Kagame leur a toujours exigé beaucoup de sacrifices sans jamais rien leur donner en échange.

  1. Les activistes du 3e mandat de KAGAME

Dans le cadre des manipulations  visant à parvenir au referendum pour la modification de la Constitution, les journalistes n’ont pas du tout été les derniers pour organiser des débats qui rassemblent beaucoup de monde, l’objectif général est toujours de soutenir que les règles sur le mandat présidentiel soient modifiées; dans ces discussions, on trouve toujours une seule personne qui déclare qu’il n’est pas souhaitable que la Constitution soit amendée.

Mais quand on écoute les citoyens ordinaires qui téléphonent à des émissions à la radio, beaucoup d’entre eux  soutiennent que l’article de la Constitution concernant le mandat ne doit pas être modifié.

Quand on analyse le travail de ces propagandistes du 3e mandat qui ont préparé ces discussions, on se rend compte de leur objectif. La plupart du temps dans les conclusions de ces échanges, des personnes comme le commissaire et idéologue en chef du FPR Tito Rutaremara, et le ministre et président du parti-satellite PDI Moussa Fazil Harerimana disent qu’il est clair qu’il y a deux catégories de Rwandais:

-Ceux qui souhaitent que la Constitution soit modifiée

-Ceux qui ne veulent pas du tout que l’on touche à cette Constitution.

Dans leur montage, c’est sur ça qu’il se base pour assurer que les Rwandais ont besoin d’un referendum pour les départager.

Et c’est pour cette raison que vous avez vu que ce qui a suivi ce sont les scènes théâtrales de cortèges de transport de lettres qui aurait été écrites par les Rwandais ordinaires et qui demandent que la Constitution soit modifiée.

Ne vous méprenez pas sur ces débats, ils ont aussi pour seul objectif de démontrer qu’un referendum est nécessaire.

Kagame peut ainsi montrer que ce sont les Rwandais eux-mêmes qui l’ont demandé.

Kagame qui gagne de véritables élections en fraudant, n’aura aucune difficulté ni hésitation à manipuler un referendum dans lequel il faut juste dire OUI ou NON.

  1. Kagame et ses captifs

Normalement, un des objectifs principaux d’un parti politique est d’arriver au pouvoir et ensuite de mettre en œuvre son programme.

Mais nous continuons d’être étonnés par le comportement des président de partis au Rwanda en commençant par Moussa Fazil Harelimana du PDI, en passant par Biruta du PSD et Mukabaranga du PL qui continuent d’agir comme des personnes vaincues et soumises par Kagame.

Après tout cela, Kagame va essayer toutes les autres manœuvres possibles pour conserver son immunité qui le protège contre les poursuites judiciaires à propos de toutes les crimes graves qu’il a commis et qu’il continue de commettre contre les Rwandais de toutes les catégories.

Certaines des actions que Kagame va essayer d’entreprendre pour s’accrocher au pouvoir:

  1. Kagame dans le scénario Poutine/Medvedev

Après que Kagame aura échoué à faire modifier la Constitution, l’une des voies qu’il pourrait envisager c’est un tour de passe-passe comme celui de Vladimir Poutine de Russie quand il a placé à la présidence son agent Dmitri Medvedv en attendant et en préparant son retour.

Cette combinaison ne sera pas une chose facile parce qu’elle exige aussi de modifier la Constitution qui ne permet à personne de dépasser deux mandats à la présidence.

  1. L’outil de Kagame

Une voie que Kagame pourrait essayer d’emprunter afin de se protéger et de conserver autrement l’immunité qu’il va perdre en 2017, c’est de faire campagne pour une personne de confiance dont il est sûr qu’elle va le défendre quel que soit le moment où les tribunaux internationaux voudront lui demander des comptes sur les atrocités qu’il a commises durant son passage à la Présidence de la République.

Cette tentative s’articulera ainsi:

7a.  Présenter comme candidat une personne proche et de confiance

De peur d’être livré à la justice le jour où il ne jouira plus de l’immunité dont bénéficie les chefs d’État; Kagame essaiera de placer une personne de confiance qui lui sera dévouée pour que ce soit très difficile de le transférer aux juridictions internationales.

Mais Kagame ne peut pas être sûr à 100% parce que lorsque la personne deviendra chef de l’État, tôt ou tard elle cherchera à s’imposer : si cela s’avérait nécessaire, elle pourrait un jour livrer Kagame pour qu’il s’explique devant la justice,.

7b. Kagame et la candidature de son épouse

Si Kagame se faisait remplacer par son épouse, il aurait la garantie qu’il ne serait pas remis à la justice pour répondre de ses actes parce que son épouse, est la seule personne qui résisterait bec et ongle contre son transfert.

Dans les deux cas, se faire remplacer par une personne de confiance ou par sa femme, Kagame serait comme un prisonnier qui ne pourra pas dépasser les frontières du Rwanda de peur de se faire arrêter à l’étranger et livrer à la justice.

C’est pour cette raison que Kagame essaiera tout ce qui est envisageable pour ne pas en arriver là.

Rwandaises et Rwandais, soyez vigilants, condamnez et combattez les manipulations en cours qui visent à modifier la Constitution pour que Kagame soit maintenu au pouvoir.

Cessons de nous comporter comme des captifs.

Refusons le référendum.

Si de véritables élections peuvent être manipulées et leurs résultats arrangés à fortiori un reféréndum ou il faut juste dire Oui ou Non.

C’est le moment de dire Non à Kagame, c’est le moment de lui dire qu’il n’a pas le droit de faire de nous ses captifs.

Il est temps de dire à Kagame «C’est fini, nous refusons ! ».

Luttons pour la paix durable.

Gallican Gasana