Rwanda:Demande de Réhabilitation Judiciaire de Me NTAGANDA Bernard

Me Bernard Ntaganda

En date du 26 mars 2024, Me NTAGANDA Bernard, fondateur et président du Parti Social IMBERAKURI (PS Imberakuri), a officiellement soumis une requête à la Haute Cour du Rwanda à Kigali, demandant l’annulation d’une condamnation qu’il qualifie d’injuste. Cette action judiciaire fait suite à une première demande restée sans réponse, adressée à la même juridiction le 4 mars 2019, où il sollicitait une révision de son cas en vertu des pouvoirs légaux de la Cour.

Retour sur les faits, Me NTAGANDA Bernard avait été arrêté le 24 juin 2010 par la police rwandaise alors qu’il participait à la campagne électorale pour les élections présidentielles prévues cette même année, après avoir été désigné candidat par le congrès de son parti. Il fut ensuite condamné en 2012 à quatre ans de prison pour divers chefs d’accusation, notamment atteinte à la sécurité de l’État, incitation à la division et participation à des manifestations non autorisées.

Les observateurs de la scène politique rwandaise considèrent l’arrestation et la condamnation de Me NTAGANDA comme une mesure répressive visant à éliminer tout défi potentiel au président en exercice, Paul KAGAME, par le parti au pouvoir, le Front Patriotique Rwandais (FPR INKOTANYI). Cette perspective est renforcée par le contexte de tension préélectoral, où les actes d’intimidation contre les opposants politiques semblent être une stratégie pour préserver l’hégémonie politique.

Malgré les obstacles et les pressions subies, Me NTAGANDA Bernard n’a pas renoncé à ses ambitions politiques. En affirmant sa détermination à se présenter de nouveau contre le président Paul KAGAME lors des élections présidentielles du 15 juillet 2024, il espère que cette démarche auprès à la Haute Cour contribuera à lever les barrières juridiques injustement imposées à sa candidature.

Cet appel à la justice souligne la volonté de Me NTAGANDA Bernard de lutter pour un espace politique plus inclusif et démocratique au Rwanda. La réponse à la Haute Cour à cette requête sera donc observée de près, tant par les acteurs politiques nationaux qu’internationaux, comme un indicateur clé de l’état de la démocratie et de la liberté d’expression dans le pays.