Burundi: Attaque de Red Tabara et Accusations contre le Rwanda

Bujumbura, le 26 février 2024 – Dans la nuit du 25 au 26 février, le groupe armé Red Tabara a revendiqué l’exécution de deux attaques dans la région de Buringa, située dans la commune de Gihanga, province de Bubanza, à l’ouest du Burundi. Ces assauts ont ciblé des positions militaires, dont une près du fleuve Mpanda et une autre surnommée « chez Ndombolo », entraînant des pertes humaines et matérielles significatives.

Selon les communiqués officiels, le bilan de ces attaques fait état de neuf morts, incluant six femmes et un militaire, ainsi que cinq blessés, parmi lesquels trois femmes. Le groupe Red Tabara a affirmé avoir tué six soldats dans ces opérations et détruit un bâtiment appartenant au parti CNDD-FDD, tout en capturant des équipements militaires. Des images de l’uniforme militaire et des armes saisies ont été publiées par le groupe sur sa plateforme en ligne, confirmant leurs dires.

L’attaque a également entraîné l’incendie de deux véhicules et d’une moto, l’un des véhicules transportant un corps vers la morgue, selon le gouvernement burundais. Cette offensive s’est produite dans un contexte de deuil pour une famille locale, exacerbant le chagrin de la communauté affectée.

Cette nouvelle vague de violence survient après une précédente attaque en décembre 2023, où le bilan variait entre 20 civils tués selon le gouvernement et 8 soldats plus un policier selon Red Tabara. En réaction à l’incident récent, le gouvernement du Burundi a renouvelé ses accusations envers le Rwanda, affirmant que ce dernier soutient le groupe Red Tabara, qualifié de terroriste, en lui fournissant refuge, formation et armement. Le Burundi exige l’extradition des leaders de Red Tabara réfugiés au Rwanda vers la justice burundaise.

En défense, Red Tabara, par la voix de son porte-parole Patrick Nahimana, a nié recevoir tout soutien du Rwanda, affirmant que leurs opérations s’étendent au Burundi et en RDC sans aide extérieure. Nahimana a également insisté sur le fait que Red Tabara n’attaque pas les civils, se concentrant sur les cibles militaires.

La situation tendue entre le Burundi et le Rwanda s’est aggravée en janvier de cette année lorsque le Burundi a fermé ses frontières avec le Rwanda, accusant ce dernier de soutenir Red Tabara. Le Rwanda a réfuté ces allégations, niant toute implication avec le groupe.