LES ASSASSINATS SANS FRONTIÈRES SONT UNE TRADITION POLITIQUE NYIGINYA-TUTSI QUI SE PERPÉTUE. 

Michela Wrong

Par Jean Uwizeye

Michaela Wrong est actuellement en campagne médiatique pour la promotion de son livre intitulé « LES ASSASSINS SANS FRONTIÈRES » en version française. Une investigation sur les traces des assassins du régime de Paul KAGAME et les siens à travers le monde entier. Bien que l’homme fort de Kigali a toujours pris soin de revendiquer ses forfaits en bon et du forme ; sa popularité à travers les médias dominants contraste fortement avec le traitement que lui et son régime suprémaciste mérités. Ce livre est un pavé dans la mare pour un grand nombre des gens habitués de l’autre image rêveur d’un sauveur surnaturel vendu dans les médias dominants.

Comment expliquent une telle violence transfrontalière récurrente et sa tolérance ? Le Front Patriotique Rwandais (FPR) est un parti politique nationaliste traditionaliste qui fonctionne comme une loge maffieuse. C’est un parti conservateur dont son ancêtre UNAR (l’Union Nationale Rwandaise) adepte de la violence tout azimut avait initié des assassinats sans frontières. Le 24 septembre 1959, une circulaire adressée aux prêtres par Mgrs. Bigirumwami et Perraudin dénonçaient le caractère ultranationaliste de l’UNAR. Et, le 10 novembre 1959, les assassins sans frontières de l’UNAR notamment le Chef Mbanda tuent au Burundi Joseph Kanyaruka, secrétaire et trésorier de l’APROSOMA ainsi que sa famille et son hôte où ils s’étaient réfugiés.

Une tradition qui se perpétue 

Les héritiers de la barbarie Nyiginya-Tutsi de l’Ancien Régime ont mis en place un serment dans lequel tout individu opposé à la politique du FPR Inkotanyi doit être traqué où qu’il se trouve et si nécessaire recourir même aux assassinats selon les précisions du sénateur Jean-Pierre Dusingizemungu. Dans ce serment, les membres du FPR sont prévenus des conséquences fâcheuses en cas de rébellion ou dissension politique : ils jurent d’être traités comme tout méchant rebelle (umugome, kwigomeka) par la punition de crucifixion (kubabwa). C’est un serment en contradiction avec l’abolition de la peine de mort au Rwanda en 2007.

C’est donc une politique bien répandue qui est en violation de la loi rwandaise notamment dans son article 37 de la constitution qui est assumée pleinement et ouvertement par la classe politique rwandaise. Il existe plusieurs discours où le président Paul KAGAME, Louise Mushikiwabo, etc appellent sans ambages au recours à cette pratique ignoble. Les soutiens du régime suprémaciste tutsi n’ignorent pas cet état des choses. Selon, toujours le sénateur Jean-Pierre Dusingizemungu, le FPR Inkotanyi s’inspire de leurs amis juifs. D’où la grande tolérance sur la scène politique internationale.

La politique de terreur des Inkotanyi est sans pitié lorsqu’il s’agit de traquer ses dissidents plus particulièrement les tutsi qui ont une idéale politique de s’associer avec les hutu pour une alternative crédible et durable. C’est la seule façon d’isoler les uns et les autres dans leurs communautés respectives sans leur laisser la possibilité de réunir les conditions exigées pour la formation d’un parti politique pluraliste.

Malgré l’hostilité politique du FPR Inkotanyi, les Rwandais souffrent énormément de la mise en application de la clause de cessation de statut de réfugié qui est un autre grand obstacle pour les demandeurs d’asile politique. L’impunité judiciaire accordée à Paul KAGAME et les siens a toujours été le frein principal au retour des réfugiés rwandais dans leur pays. La mise en lumière des crimes du FPR Inkotanyi par Michaela Wrong est un acte salutaire pour l’immense majorité de demandeurs de protection qui peinent à convaincre du bien-fondé de leur fuite.