LES RÉACTIONS TOUT AZIMUTS APRES LA LIBERATION DE RUSESABAGINA

Par Erasme Rugemintwaza
Il y a certes beaucoup de réactions à  cette affaire qui depuis son début a retenu l’attention de la Communauté internationale. Retenons deux réactions principales diamétralement opposées: deux mondes, deux réalités opposés!
L’Amérique chante la victoire
De prime abord il y a la présidence des États-Unis d’Amérique qui a exprimé sa grande joie, une allégresse normale après près de trois longues années de combat plein d’enjeux, mêlé des à-coups propres à décourager. Le président Joe Biden a publié une déclaration remerciant le Qatar pour son rôle dans l’ouverture des négociations pour Paul Rusesabagina. Le président des États-Unis souhaite la bienvenue à Rusesabagina aux États-Unis et dans sa famille. Cette joie a été relayée par le Ministère des Affaires étrangères qui a également publié une annonce similaire.
Kigali en deuil
Au Rwanda, en particulier dans la ville de Kigali, on trouve des gens qui sont en deuil à cause surtout de la hardiesse  des propos du président Paul Kagame, qui a plusieurs reprises a nargué la Communauté internationale allant jusqu’à la traiter de horde d’ « insensés ». Kagame  est même allé jusqu’à protester devant « ses boss », jurant avec une pugnacité véhémente que la libération de Rusesabagina ne serait possible que si le Rwanda était « envahi » et occupé. Toutes les réunions et cérémonies qui ont eu lieu à Kigali, constituaient une belle occasion de taquiner les ambassadeurs occidentaux au Rwanda, en leur demandant ce que les Occidentaux se croient être  pour se prendre pour des dieux et s’arroge le droit de donner des instructions en tout et à tout le monde.
Comme d’habitude, les Rwandais ont peur de parler publiquement que Kagame est allé trop loin, par peur des conséquences sur leur vie, car ils pourraient être considérés comme des ennemis du régime. Mais dans de petits groupes d’amis on se  chuchote que le monde est finalement fatigué des mensonges de Paul Kagame.
Il y a ceux qui ont commencé même à se demander si les crimes pour lesquels Rusesabagina et ses co-accusés ont été reconnus coupables ont été réellement commis ou s’il ne s’agit pas d’un simulacre de Kigali pour convaincre la Communauté internationale que le pays est menacé par  des groupes armés. À ce stade, d’aucuns disent qu’il est impossible pour les États-Unis de se lever pour soutenir et se déménager pour une personne, américain soit-il, qui est un terroriste! Au contraire, les Etats-Unis ont peut-être réalisé que ce qui s’est passé à Nyabimata, où Kigali accuse le MRCD-FLN de Rusesabagina d’une attaque qui a tué des civils, pourrait être les actions du gouvernement de Kigali.
D’autres s’interrogent sur une bagatelle de la somme d’argent allouée dans la chasse et capture de Paul Rusesabagina et Callixte Nsabimana. Que cet argent est un pire gaspillage de Kigali pour distraire l’attention la Communauté internationale sur les abus du régime en se faisant victime. Et toujours l’on se demande qui va dédommager et indemniser les familles qui ont perdu leurs proches dans ce théâtre infernal. En tout cas, il y a de grands secrets cachés derrière l’affaire Rusesabagina.
J’espère qu’Hollywood, cette fois-ci, trouve un bon script pour un autre film, qui n’est pas une fiction comme le prétendait l’homme fort de Kigali pour « Hôtel Rwanda », et qui donnera à Paul Rusesabagina un autre prix Oscar. Le film est riche d’intrigue, tout ce qui a marqué l’affaire Rusesabagina depuis son « Kidnapping » à  sa libération. Le film pourra inclure et révéler l’échec des mensonges des gouvernements africains et le prix élevé que ces gouvernements paient pour créer des mensonges et faire de leurs dirigeants des faux héros, pour leurrer leurs peuples qu’ils  se battent pour eux, alors que c’est une astuce puissante pour se maintenir au pouvoir. Fabula acta est!!