Nord-Kivu : Déploiement des renforts M23/RDF et la reprise des combats sur plusieurs fronts

Le Lt Col NDJIKE Guillaume, porte-parole des Forces Armées de la RDC, a affirmé sur les réseaux sociaux l'arrivée de renforts et de matériel FARDC au Nord-Kivu, en vue de sécuriser la population et de reconquérir les territoires occupés.

Dans la province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC), une situation de tension accrue se profile avec l’annonce d’une nouvelle offensive prévue par le mouvement rebelle M23, en coopération avec les forces rwandaises (RDF), visant la cité de Sake et envisageant de progresser vers Bweremana et Minova. Ce développement inquiétant a été rapporté le 12 février 2024, à la suite d’alertes émanant de multiples sources et de la société civile du territoire de Masisi, soulignant une mobilisation significative de troupes et de matériel militaire.

Le témoignage d’un habitant de Kitshanga révèle un déplacement notable de forces le dimanche précédent, incluant un véhicule blindé, deux jeeps en convoi, et un caterpillar en direction de Sake, ainsi que l’arrivée de camions transportant des militaires depuis Rutshuru, indiquant une intention manifeste du M23 de lancer une vaste offensive sur plusieurs localités dont Sake, Bweremana, Kirotche, et Minova, prévue entre le lundi et le mardi.

Des informations complémentaires obtenues le soir du 11 février corroborent ces mouvements, avec le départ de six véhicules Fuso chargés de combattants M23 et ougandais en direction de Kilolirwe, laissant présager une attaque imminente sur différents fronts, notamment Sake-Kitshanga et Sake-Minova, et potentiellement vers Goma.

Les jeunes résistants Wazalendo, ayant partagé des images d’armes lourdes, ont dénoncé le déploiement par l’Ouganda et le Rwanda d’un système anti-aérien sur le territoire congolais, qualifié de violation flagrante de la souveraineté nationale de la RDC, avec l’appui d’acteurs impérialistes, selon les mots de Jules Mulumba, porte-parole des jeunes résistants.

La situation s’est encore compliquée lorsque, suite à une offensive ratée sur Sake, les rebelles ont émis une demande de cessez-le-feu, interprétée par des analystes militaires comme le signe d’un besoin de réorganisation après avoir subi d’importantes pertes. Ces experts ont conseillé une intensification des combats par les FARDC afin de repousser la menace loin de Sake, coupant ainsi les zones contrôlées par le M23 de Mushaki à Bihambwe.

À la date du 12 février 2024, le M23 et les RDF maintenaient leur position sur les collines entourant Sake, avec des affrontements violents rapportés dès le matin sur les axes Kobokobo-Lushangi (route Mushaki) et à Malehe, témoignant de la volatilité de la situation.

De plus, des combats intenses entre le M23, les Wazalendo, et les FARDC ont été signalés sur la colline Kanyamatembe et dans la région de Sake, indiquant une tentative des rebelles M23 de diversifier leurs fronts d’attaque.

Des affrontements sévères ont également eu lieu au nord de Goma, opposant la coalition M23-RDF aux FARDC à Kibumba, où la société civile locale a rapporté la traversée de corps de combattants M23-RDF par la frontière, illustrant l’ampleur des hostilités.

Le Lt Col NDJIKE Guillaume, porte-parole des Forces Armées de la RDC, a affirmé sur les réseaux sociaux l’arrivée de renforts et de matériel FARDC au Nord-Kivu, en vue de sécuriser la population et de reconquérir les territoires occupés.

Les communications du M23, via leurs porte-paroles Lawrence Kanyuka et Willy Ngoma, ont mis en avant des opérations militaires contre les populations civiles et ont prétendu avoir infligé des pertes significatives aux forces gouvernementales, tout en accusant ces dernières d’attaques contre des civils, bien que le mouvement rebelle lui-même soit régulièrement accusé de violations des droits de l’homme par des organisations internationales.