ROYAUME-UNI/RWANDA : Un accord sur l’immigration soulève l’indignation!

La Ministre Britannique de l’Intérieur, Priti Patel et Vincent Biruta, Ministre Rwandais des Affaires étrangères, signent un accord permettant d’envoyer au Rwanda tous les demandeurs d’asiles et les migrants illégaux du Royaume-Uni.

Par RUGEMINTWAZA Erasme

Toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que celles qui sont arrivées illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être transférées au Rwanda », annonce Boris Johnson, le Premier Ministre Britannique, le 14 avril, 2022. Depuis lors, le monde est totalement indigné et divisé quant à cet accord signé entre le Royaume-Uni et le Rwanda qui consiste en soi à relocaliser tous les demandeurs d’asile et migrants illégaux du Royaume-Uni au Rwanda. Presque le monde entier dénonce l’«inhumanité» et  l’« immoralité » de l’accord et crie « stop à la sous-traitance ». Qu’en est-il au vrai ?

UN PEU DE GEOGRAPHIE : LA SITUATION DEMOGRAPHIQUE ET ECONOMIQUE DE DEUX CONTRACTANTS

  • Le RWANDA

Le Rwanda est un État Républicain totalement enclavé, légèrement au sud de l’équateur dans la région des Grands lacs d’Afrique, dans de l’Est du continent. Le pays a une superficie totale de 26.338 km². Avec cette superficie, le Rwanda est l’un des plus petits pays d’Afrique et le 149e au niveau mondial. Avec 492 habitants par km², le Rwanda est aussi l’un des pays les plus dansement peuplés de la planète. La part de la population urbaine (17%) est remarquablement faible, le reste de la population, c’est-à-dire, plus ou moins 80%, vit dans les campagnes rurales avec une agriculture de subsistance. La population totale est de plus de 13 millions d’habitants dont trois sur cinq, en 2014, avait moins de 25 ans et que l’âge moyen de la population est de 19 ans. Au Rwanda il ne reste pratiquement plus aucune terre en friche. Le Rwanda est confronté à ce problème de manque de terre cultivable suffisante depuis très longtemps même avant son indépendance d’où la politique d’habitat aggloméré, amorcé dans les années 50 et le programme de lotissement des zones non encore habitées de l’Est du pays en paysannats pour dégorger/désengorger les zones surpeuplées. Ce manque de parcelles cultivables très senti dans le Nord du pays et dans les zones aux sols non-arables du sud du pays, a créé une sorte de mouvement migratoire à l’intérieur du pays vers l’Est du pays, ou ces personnes déplacées, s’installent et travaillent sans répit pour devenir de nouveaux fermiers résilients sous les yeux jaloux des natifs qui par natures répugnent les travaux durs champêtres. Avec un taux de natalité qui demeure élevé avec de 31,2‰ en 2019, les Nations unies prévoient qu’en l’absence d’une hausse significative de l’émigration, la densité devrait doubler en 2050, pour atteindre un nombre fallacieux de plus de 25.000.000 d’habitants !

L’économie du Pays des Mille Collines est principalement marquée par sa forte dépendance à l’agriculture (40 % du PIB, 87 % de l’activité nationale, les terres arables représentant 45,6 % de la superficie du pays), on remarque un développement des services à côté d’une faible industrialisation. Si l’on prend l’année 2017 pour référence, on constate que la population active était de 6, 227 millions de personnes répartie dans les secteurs suivants : l’agriculture 75.3%, l’industrie 6.7% et les services 18%. Le produit intérieur brut par habitant était de 748 USD en Parité de Pouvoir d’Achat (PPA), ce qui classe le Rwandais au 204e rang alors que le rang national est 143. La dette publique du Rwanda, toujours en 2017, était de 47.2% tandis que les dépenses publiques accusaient d’un déficit de 4.3% par rapport aux recettes. Le pays est confronté à un problème de chômage très alarmant, avec une jeunesse désœuvrée dont l’éducation manque d’ailleurs de qualité. Au Rwanda près de 40% des enfants de moins de cinq ans souffrent d’une malnutrition qui, ce problème a alerté le Président Paul Kagame, lui-même, à la fin de 2021, et fut une réprimande très acerbe aux autorités des instances décentralisées. Plus de 4 millions de rwandais, c’est-à-dire près de 30%, mangent, avec peine, une fois par jour. Toutes ces données corroborent avec le seuil de pauvreté qui était de 39.1% en 2015. Le Rwanda est confronté à une insuffisance alimentaire sans précédent, de telle sorte qu’il importer des denrées alimentaires de base comme le riz, le sucre et les farines. Même le haricot, aliment de base dans les ménages rwandais ainsi que la banane font objet d’importation! Il suffit de fermer le frontière avec l’Ouganda, qui est le premier fournisseur de denrées alimentaires au Rwanda, pour sentir dans quelques jours seulement le choc dont la flambée des prix est la conséquence directe. L’indicateur du Développement Humain (IDH) était de de 0,48 en 2015, au Rwanda. Le taux de chômage au Rwanda, chiffres « techniqués », est de 23.8%. Et la jeunesse est la plus touchée par ce fléau avec des conséquences désastreuses.

Voici un peu de mots le pays que Paul Kagame, veut transformer en terre d’asile pour le monde entier. On ne veut pas parler de politique, car il est bien connu que le Rwanda vit dans des séquelles des avatars ethniques violents dus à une espèce de haine et rivalité ataviques entre Hutus (80% de la population) et Tutsi (19% de la population). Ces rivalités ethniques ont atteint le paroxysme avec la guerre de reconquête du pays par les Tutsis de 1990-2000 qui a vu les deux ethnies rivaliser en massacres. Ces rivalités ethniques sont devenues une fatalité d’alternance de pouvoir au Rwanda. Elles sont la mesure du pouvoir et l’essence des politiques économiques, militaires et sociales. De 1962-1994 c’était le régime Hutu qui créa une « politique d’équilibre ethnique », avec des quotas ethniques dans les secteurs de la vie publique. Depuis 1994 à l’heure actuelle (2022), c’est un régime Tutsi, qui se dit d’Union Nationale, mais dont les pouvoirs tant politique, économique, militaire sont entre les mains de la minorité Tutsi. Un déséquilibre pernicieux qui fait pousser la chair de poule au simple observateur. C’est pour réprimer toutes velléités que le pouvoir en place de Paul Kagame, s’illustre dans la violation de tous les droits humains par cette peur paranoïaque que les droits de l’hommes et les libertés individuelles puissent faire renaître la démocratie qui a été le slogan de Républicains Hutus pour mettre fin à la monarchie Tutsie. Le Rwanda se place à la 153e place quant aux respects des droits de l’homme. Toute voix dissonante dans l’oreille de Kagamé est réprimée ; les libertés d’expression et de rassemblement sont hypothéquées et encadrées sous la mesure d’une « ligne rouge » qu’il ne faut jamais franchir. 

  • Le Royaume-Uni

Le Royaume-Uni est Etat monarchique d’Europe de l’Ouest, constitué de quatre pays constitutifs : l’Angleterre, l’Écosse, le pays de Galles et l’Irlande du Nord. Sa superficie totale est de 246 690 km2, avec une population estimée à près de 68 millions d’habitants en 2020, pour une densité de 275 habitants/km2. La population urbaine du Royaume-Uni est au-dessus de 77% depuis 1962. Le Royaume-Uni est un pays largement ouvert car entouré par les eaux, avec un littoral de plus de 12 milles kilomètres. Si on le compare au Rwanda par sa superficie, on trouve qu’il est plus de 9 fois plus gros que le Rwanda, mais sa population est seulement 5 fois plus nombreuse que celle du Rwanda. 

Si l’on jette un coup d’œil sur l’économie du Royaume-Uni on a des données hyper surprenantes. Le Royaume-Uni est en 2018 la cinquième puissance économique mondiale devant la France ; la cinquième en 2014 derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l’Allemagne avec un produit intérieur brut (PIB) de 2.660 milliards de dollars. Berceau de la révolution industrielle, le pays fut la première puissance mondiale durant la majeure partie du XIXe siècle.

En classement par PIB en Parité de Pouvoir d’Achat (PPA), le Royaume-Uni est le huitième pays, devant la France. Le PIB(PPA) par habitant est de 44.559, 246 USD, c’est-à-dire à peu près 60 fois que celui d’un rwandais qui n’a que 748 USD ! Son IDH de 0,932 le classe 13e au niveau mondial.

La ville de Londres est un centre majeur économique et commercial du niveau de mégapoles telles que New York ou Tokyo. Le taux de chômage au Royaume-Uni est estimé à 3,8% en décembre 2019, selon l’Office for National Statistics (ONS). En octobre 2019, le salaire moyen avant les impôts et autres déductions estimé par l’ONS s’élève à 510 £ par semaine (600 € le 6 février 2020), environ 2.600 € par mois4. En 2020, le salaire minimum britannique s’élève à 8,72 £ par heure, soit environ 10,27 €,  le nombre d’heures de travail hebdomadaire moyen britannique de 37,5 heures.

Si on analyse tout simplement le salaire minimum de 10, 27 Euros par heure, on trouve qu’il est plus élevé que le salaire de tout le jour d’un fonctionnaire moyen de l’administration publique au Rwanda. Ainsi une sentinelle, par exemple avec son salaire minimal qui 37,5 heures par semaine, a un salaire hebdomadaire de 385 Euros soit 420,000 Francs rwandais, qui est un salaire d’un directeur d’unité dans l’administration locale au Rwanda, postes très convoites et réservés aux seuls nantis du pouvoir. Si cette sentinelle travaille 5 heures par jour, il gagne 51,35 Euros qui équivalent 56,500 de Francs rwandais, qui est un salaire mensuel d’un enseignent de l’école primaire au Rwanda qui a une ancienneté de 6 ans ! si on donne un visa gratuit aux enseignants des écoles primaires du Rwanda pour en faire des sentinelles dans le Royaume-Uni, les écoles rwandaises fermeront les portes ! 

Voici en peu de mots les deux contractants de l’accord qui soulève moult controverses ! Deux contractants qui sont presque les antipodes dans tous les points de vue. Vouloir aller au Royaume-Uni et atterrir au Rwanda, c’est comme rêver du paradis et se réveiller dans l’enfer !

LA RELOCALISATION AU RWANDA : UNE SOUS-TRAITANCE CUPIDE ET IMMORALE !

Le 14 Avril 2022, voici déjà deux semaines, un accord sur la relocalisation de migrants est conclu entre Kigali et Londres. Par ce contrat, Boris Johnson compte renvoyer des dizaines de milliers de personnes, arrivées illégalement dans son pays, dans les années à venir. La personne de Boris Johnson est au centre de ce dossier, car le problème de l’immigration a été le moteur du Brexit et la pierre angulaire de sa politique et de sa campagne électorale. Poussés vers un nationalisme diaboliquement exacerbé, beaucoup d’anglais ne veulent plus d’Africains ni d’Asiatiques chez eux. Or, le bilan de 2021 sur la migration a vu le nombre de migrants vers le Royaume-Uni tripler. Ce qui a mis à mal la politique de Boris Johnson, jusqu’à imaginer l’inimaginable : envoyer les migrants dans l’enfer rwandais et par là, une décision dissuasive pour étouffer dans l’œuf, tout rêve de migrer vers le Royaume-Uni.

L’on apprend que, dans la même ligne politique, le Danemark mène actuellement des pourparlers avec le Rwanda dans l’optique de mettre en place une procédure de transfert lui aussi des migrants. 

Par ce contrat, Paul Kagamé qui dépense des millions d’euros pour attirer les touristes en parrainant les maillots des stars du PSG et d’Arsenal sur lesquels on peut lire le message Visit Rwanda, va aussi récupérer de grosses sommes en signant des accords inédits de rapatriement de migrants refusés en Europe. Le 14 avril 2022, la très conservatrice ministre en charge de l’Immigration britannique, Priti Patel, a signé à Kigali avec le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, un accord sur la migration et le développement économique. Kigali recevra de Londres l’équivalent de 144 millions d’euros pour relocaliser et favoriser l’emploi de migrants sur son sol, qualifié de « terre d’asile ».

Une semaine plus tard, les autorités danoises ont déclaré négocier un accord similaire après l’envoi d’une mission ministérielle à Kigali en avril 2021 pour discuter des modalités de ce partenariat. Copenhague a adopté l’année dernière une loi permettant de renvoyer les migrants à l’étranger, mais n’avait jusqu’alors pas encore trouvé de pays pour les accueillir. 

L’on connaît très bien, comme nous l’avons souligné ci-haut, la pauvreté du Pays des Mille Collines. Les raisons que les autorités de Kigali ressassent pour justifier les raisons fondées de ce « trafic humain » ne peuvent convaincre personne. Seulement, par cupidité, Paul Kagame lorgne sur les liasses de billets d’euros qu’il va recevoir. En mettant, son pseudo esprit samaritain et son passé de réfugié mais en enfreignant les lois sur les droits de réfugiés dont il a pendant plus de 30 réjoui, Paul Kagame étend au grand jour son esprit sadique. Comment, comme quelqu’un qui a été pendant 30 ans, peut oublier les aventures de ses confrères en Europe pour avoir meilleur traitement ! Pourquoi alors Kagame envoie-t-il ses enfants étudier aux USA et ailleurs dans l’Occident alors qu’il dit que le Rwanda a trop d’écoles pour aller à l’étranger. Une simple réponse : c’est parce que tout est médiocre dans son pays ! l’Occident reste l’Eldorado pour tout Africain, car l’Afrique est livrée aux sangsues qui ne veulent pas améliorer la vie leurs concitoyens.

UN ACCORD DECRIE PAR LE MONDE ENTIER !

Les annonces successives sur cet accord suscitent une levée de boucliers d’organisations des droits de l’homme, de responsables politiques et religieux. 

  • En Angleterre

L’opinion au Royaume-Uni montre combien l’accord suscite les controverses. Il faut tout d’abord souligner que le Royaume-Uni est bel est bien divise sur ce sujet.

Soulignons d’abord que même si la majorité de conservateurs est favorable à ce deal, un sondage des opinions montre que 52% des Britanniques sont contre cet accord.

Une analyste politique explique que « La politique africaine de Boris Johnson vise à justifier le Brexit en montrant que le gouvernement est plus opérationnel, plus rapide, plus efficace que toute l’Europe réunie. L’agilité britannique permet de réussir là où l’UE échoue en raison des divergences des Vingt-Sept, des complexités institutionnelles de Bruxelles et des querelles de leadership. » Pour cette analyste, l’UE donne l’image d’un Gulliver enchaîné par les Lilliputiens.

Dans son sermon de Pâques, l’archevêque de Canterbury Justin Welby a estimé qu’envoyer des demandeurs d’asile à l’étranger pose de « graves questions éthiques ».
« Le principe doit résister au jugement de Dieu et il ne le peut pas », a-t-il déclaré.
« Il ne peut pas porter le poids de la responsabilité nationale de notre pays formé par les valeurs chrétiennes, car sous-traiter nos responsabilités, même à un pays qui cherche à faire le bien comme le Rwanda, est l’opposé de la nature de Dieu qui lui-même a pris la responsabilité de nos échecs », a expliqué le chef spirituel de l’Eglise anglicane.

L’archevêque d’York Stephen Cottrell a quant à lui jugé « tellement déprimant et désolant » de « voir que les demandeurs d’asile qui fuient la guerre, la famine et l’oppression » ne « seront pas traités avec la dignité et la compassion qui sont le droit de chaque être humain »« Nous pouvons faire mieux que ça », a-t-il lancé.

L’UE, sous présidence française, n’est pas parvenue à établir un nouveau traité avec l’Afrique sur l’immigration lors du sixième sommet Union africaine-Union européenne en février 2022. « Il faut penser avec les Etats d’origine une politique migratoire beaucoup mieux organisée, en particulier avec l’Afrique », avait confié Emmanuel Macron, en octobre 2021, plaidant pour une meilleure protection de l’Europe contre les migrants illégaux, leur reconduite systématique dans leur pays d’origine et une réforme de l’espace Schengen. 

A Bruxelles, les dirigeants des deux continents ont adopté une simple déclaration d’intention pour lutter contre la migration irrégulière, renforcer la surveillance des frontières africaines, l’accès des réfugiés à un meilleur régime d’asile, et prendre en compte le phénomène de la fuite des cerveaux… En Afrique, la question des réadmissions est difficile à accepter pour les autorités : la mesure est impopulaire alors que les pays comptent sur les transferts d’argent de leurs diasporas, dont les montants dépassent l’aide au développement. 

  • Au Rwanda 

Dans la situation où l’Occident est confronté au problème de l’immigration, suite à la montée vertigineuse du nationalisme, Paul Kagamé en fin guerrier trouve une autre arme plus efficace, à côté de celui du génocide qu’il brandit depuis 28 ans, et qui s’use petit à petit. Paul Kagame se montre un peu plus ouvert sur la question de l’immigration. Ainsi, il est très impliqué sur le dossier migratoire au sein de l’Union africaine, n’hésitant pas à scénariser son histoire personnelle de réfugié tutsi en Ouganda. « Les politiques basées sur la détention, l’expulsion et la dissuasion n’ont pas été efficaces et ne pourront apporter une solution durable », expliquait-il, en janvier 2022, lors d’une conférence de la Fondation Europe-Afrique. « Nous devons penser et agir différemment. Le défi de la migration est une responsabilité partagée pour l’Afrique, l’Europe et les agences multilatérales. » Selon lui, les solutions résident dans la promotion du capital humain et les initiatives économiques d’intégration.

Le Rwandais a coopéré dès 2015 avec Israël pour la réadmission de migrants, ce qui a soulevé de nombreuses critiques. « Des milliers de Soudanais et d’Erythréens ont été renvoyés au Rwanda avec une aide de 3 500 dollars, Une fois sur place, beaucoup ont été la cible des locaux qui en voulaient à leur argent et ils ont dû reprendre le chemin de l’exil. Il n’y a plus de coopération aujourd’hui », confie Jean-Marc Liling, avocat spécialisé dans la défense des migrants en Israël. Paul Kagamé a ensuite accueilli, en 2018, des migrants africains vulnérables de Libye, une initiative parrainée par l’Union africaine et le Haut-commissariat des réfugiés. Dernièrement il accueilli des Afghans. 

Sur le sol rwandais, il y a déjà plus de 130 milles réfugiées Congolais et Burundais. Ces réfugiés dont le plus grand nombre sont des congolais viennent de passer plus d’une génération (25 ans) au Rwanda, représentent le 1% de la population de ce pays pauvre. Ce nombre de refugiées constitue un sérieux problème socio-économique pour un pays très pauvre et surpeuplé. Ensuite ces réfugiées, constituent, une menace permanente de leurs pays d’origine, surtout les réfugiés congolais. Le groupe armé burundais, RED-Tabara est composé de Burundais réfugiés au Rwanda, entrainés par les forces spéciales de Kagame. Le M23 Congolais, qui a repris les hostilités est bel et bien le bouclier de Kigali. Tutsis d’origine rwandaise, les réfugiés congolais sèment d’abord la confusion. En fait, ceux qui veulent sortir des camps reçoivent des cartes d’identités rwandaises et acquièrent ipso facto la double nationalité. Mais en même temps ils continuent d’être comptes parmi les réfugiés et reçoivent même les rations du HCR. Ils deviennent alors un problème sur le marché de travail rwandais, car pour des raisons d’ethnisme, ils sont recrutés un peu partout car préférés que les hutus. Ces réfugiés congolais constituent ensuite une menace de la RDC car ils constituent une réserve de recrutement de mouvements tels que M23.

Et voici que Paul Kagame, pour des combines politico-mercantiles, il soulage dorénavant le fardeau de Boris Johnson… Et tout cela constitue une façon machiavélique de redorer son blason toujours terni par les crimes dont même ses camarades d’armes l’accusent et de raviver son empathie en mal avec l’Occident. 

L’opinion rwandaise est à plus de 80% contre cet accord. Les raisons sont en fait légions pour même un simple observateur : la surpopulation, la pauvreté, la famine… Et ce qui est remarquablement bon est qu’au sein même du parlement rwandais, il y a une voix qui ose parler publiquement contre cet accord de relocalisation des migrants rejetés par le Royaume-Uni. Les leaders de l’opposition non encore agréés dans le pays, profitent de cette occasion pour démontrer une fois de plus que le pays est entre les mains de l’oligarque Paul Kagame.

Dr. Frank Habineza, patron du seul vrai parti d’opposition Green Party, membre de la chambre basse du Parlement rwandais, est totalement contre cet accord. Sans mâcher les mots, Dr. Frank Habineza a dénoncé l’accord, soulignant que les mobiles de cet accord ne sont pas humanitaires comme défendus par Kigali surtout le biais du porte-parole adjoint Alain Mukuralinda ou le pédant sénateur Evode Uwizeyimana, qui ne manque d’étaler son manque d’éducation envers ceux qui se demandent les mobiles réels ou cachés de cet accord, tout en voulante engager un débat d’intellectuels constructifs et non une dispute d’insultes. 

Me. Bernard NTAGANDA, chef évincé du PS-Imberakuri, dénoncé le Royaume-Uni, qui, selon lui, n’a pas une bonne lecture des lois relatives aux droits humains et surtout les personnes en détresse. Il dit qu’au lieu de rejeter les migrants et demandeurs d’asiles, l’Occident devrait au contraire s’atteler aux problèmes qui les poussent à prendre de risques de leur vie pour s’aventurer dans les mers avec des embarcations à haut risques. Ces causes ne sont autres que la pauvreté et surtout les dictatures dans les pays d’origine. Me Bernard NTAGANDA dit tout simplement que la signature de l’accord par le Rwanda n’est pas rationnellement motivée, elle présente des apparences émotionnellement humaines mais elle est plutôt et profondément motivée le gain : le Rwanda veut cette bagatelle d’argent au moment où son économie est en mal.

Mme Victoire INGABIRE, abonde dans le même sens que Bernard Ntaganda. Le Rwanda se veut sous-traitant des Occidentaux dans les dossiers qui témoignent de la vraie image que l’Occident a pour les Africains et les Asiatiques : des sous-hommes qui doivent croupir dans leur misère originaire.

Somme toute, la signature de  cet accord n’est pas une  action humanitaire comme Kigali le prétend jusqu’à scénariser le vie de Paul Kigali, réfugié politique à 4 ans, elle est plutôt une combine politico-mercantile : le Rwanda a accepté cet accord pour rehausser la sympathie du Royaume-Uni, en mal, comme d’ailleurs dans presque toute la communauté internationale suite à l’image de Paul Kagame qui ne cesse d’être anti-occidental mais aussi et surtout pour ramasser cette somme colossale de 144 millions d’Euros, qui semble être une manne pour le Rwanda dans une situation économique alarmante suite aux budgets militaires exorbitants, une flambée des prix de produits de consommation de base qui entrainent une inflation sans précédent du Francs rwandais. Ces réservés en dollars convertibles en monnaie locale pourront petit à petit stabiliser l’inflation.

  • Ailleurs dans le monde
  • Pour les Organisations des Droits de l’Homme

Cet accord fait grincer les dents de nombreuses organisations de défense des droits humains. Le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR) s’oppose vivement à sa mise en application. Selon l’organisation, les demandeurs d’asile « ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées à l’étranger pour être traitées », déclare le HCR à l’AFP.

Pour la présidente de l’association Avocats pour La Défense des droits des étrangers (ADDE) Flor Tercero, cet accord soulève deux principaux problèmes. D’abord, « il souligne le fait que le Royaume-Uni se désengage de ses propres responsabilités en matière de protection internationale. » Ensuite, « il faut aussi considérer la façon dont le Rwanda traite les réfugiés. »

Pour Aurélien Antoine, professeur de droit public à l’Université Jean Monnet Saint-Étienne et directeur de l’observatoire du Brexit, « Aujourd’hui, les politiques migratoires des pays occidentaux sont sur ce champ-là », estime-t-il. Par ailleurs, il estime que le choix du Rwanda se justifie pour des raisons « à la fois historiques, politiques et pratiques ». En effet, le pays fait partie du Commonwealth et l’anglais est l’une des trois langues officielles du pays.

Avant d’être mis en œuvre, « l’accord devra être compatible avec la législation nationale », rappelle Aurélien Antoine. Pour ce faire, il faut qu’une loi soit validée par le parlement britannique pour « compléter un dispositif législatif qui s’est étoffé et est devenu de plus en plus restrictif », juge le professeur de droit public.

Amnesty International critique pour sa part « une idée scandaleusement mal conçue » qui « fera souffrir tout en gaspillant d’énormes sommes d’argent public », soulignant aussi le « bilan lamentable en matière de droits humains » du Rwanda. Amnesty International souligne les multiples cas de disparitions signalés ces dernières années.

Daniel Sohege, directeur de l’organisation de défense des droits humains Stand For All, a déclaré à l’AFP que l’initiative du gouvernement était « inhumaine, irréalisable et très coûteuse », recommandant plutôt d’ouvrir des voies d’entrée au Royaume-Uni « plus sûres » car celles existant sont « rès limitées ».

Ces organisations s’inquiètent aussi d’atteintes à la liberté d’expression. Human Rights Watch rappelle ainsi que plusieurs opposants au président rwandais Paul Kagame ont déjà été arrêtés, et que la torture est presque banalisée au Rwanda.   Plusieurs organisations humanitaires pointent du doigt les défaillances du Rwanda en matière de respect des droits humains. 

Le Parlement britannique est par ailleurs sur le point d’adopter une loi qui pourrait autoriser la création de centres à l’étranger pour expulser les migrants le temps que leur demande soit traitée ou encore autoriser les garde-côtes à repousser hors des eaux britanniques les embarcations de migrants.

Mais selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), cette loi, si elle est adoptée, contredirait à la Convention de Genève pour les réfugiés, qu’a signée le Royaume-Uni.

  • L’accord face au droit

On peut se poser une question de savoir si au-delà de son application au niveau national, les traités internationaux autorisent la mise en œuvre de cet accord ?
« À mes yeux, c’est une violation de l’article 33 de la convention de Genève de 1951 », fustige l’avocate Flor Tercero.  Cet article stipule que les États signataires ne doivent pas refouler ou expulser un réfugié « sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté seraient menacées. »

Or sur ce point, le Rwanda de Paul Kagame bat tous les records pour ne pas constituer une terre d’asile. Nous l’avons souligné dans le bref aperçu introductif de cet article. Rappelons que tout d’abord beaucoup de ces migrants sont pour la plupart des cas des migrants économiques. Or, le Rwanda, pays de relocalisation est parmi les vingt pays les plus pauvres du monde avec une population qui meurt faim, en témoignent la malnutrition des enfants de moins de 5 ans qui atteint 40%. Le chômage fait rage dans ce pays totalement enclavé avec une politique.

  • Une première en Europe, mais pas dans le monde
  • « C’est la première fois qu’un pays européen évoque la délocalisation à l’extérieur du territoire européen le traitement d’une demande d’asile », souligne la présidente de l’ADDE Flor Tercero.
  • Mais le Royaume-Uni n’est pas le premier pays du monde à mettre en place un tel procédé.
  • Depuis 2013, les demandeurs d’asile en Australie étaient placés en détention sur l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
  • En 2019, l’île a cessé d’accueillir des réfugiés car de nombreux détenus se sont suicidés par immolation, mais certains d’entre eux étaient toujours retenus à Port Moresby, la capitale du pays.
  • En octobre 2021, les gouvernements australiens et Papouasie ont annoncé l’abrogation de cet accord.
  • Cela ne signifie pas que cette politique est abandonnée : l’Australie a pérennisé en septembre 2021 un accord similaire avec le micro-État de Nauru.
  • L’accord devant les instances européennes

Il faut tout d’abord rappeler que même si le Royaume-Uni a quitté l’Union Européenne, le 1er février 2020, les Britanniques ne se sont pas retirés du Conseil de l’Europe. En effet, le Conseil de l’Europe, une organisation internationale rassemblant ses 46 États membres avec des normes juridiques autour de la protection des droits de l’homme, n’est pas un organe de l’UE. Ainsi, le Conseil de l’Europe peut être « le dernier rempart pour la protection des droits fondamentaux dans ce pays, puisqu’ils ont quitté l’Union européenne. ». Ainsi Flor Tercero espère que la CEDH prendra rapidement des dispositions pour sanctionner cet accord.  « Il y a un mécanisme qui permettrait à la CEDH d’intervenir assez rapidement : les mesures provisoires », rappelle l’avocate.
« L’article 39 du règlement de la CEDH permet à la Cour de dire à un pays d’arrêter tout de suite la procédure à cause d’un risque pour la vie d’une personne », détaille-t-elle. Donc si jamais la CEDH considère qu’il y a un risque pour les demandeurs d’asile britannique de se retrouver au Rwanda, elle peut suspendre cette procédure en vertu du respect des droits fondamentaux.

Le Professeur Aurélien Antoine confirme en d’autres termes, « il y a peut-être un problème avec la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) » avec l’accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda.

Aurélien Antoine insiste aussi sur le fait que, pour le moment, on ne connaît pas les modalités d’application de cet accord. Il rappelle aussi que « lorsque Boris Johnson se retrouve en difficulté, le gouvernement britannique a l’habitude d’allumer des contre-feux », pour détourner l’attention. « En ce moment, il est en difficulté avec le Partygate dans la mesure où il a été sanctionné par la police métropolitaine de Londres,et on voit apparaître cet accord-là, détaille le professeur. Il a quand même été discuté en amont, mais son processus s’est accéléré à un moment que l’on peut quand même trouver opportun du point de vue de son électorat. » En résumé : « On peut voir une forme d’instrumentalisation de la question migratoire. »

CONCLUSION : POURQUOI CET ACCORD TANT DECRIE ?

  • Dissuader les demandeurs d’asile

Le ministère britannique de l’intérieur estime qu’environ 28 500 personnes ont traversé la Manche en 2021, un nombre qui a triplé par rapport à l’année précédente. Avec ce nouveau dispositif, Boris Johnson espère dissuader les demandeurs d’asile et mettre fin aux systèmes de passeurs qui organisent le trafic de personnes vulnérables souhaitant atteindre le Royaume-Uni. Toute personne arrivant de manière illégale au Royaume-Uni sera susceptible d’être reconduite vers l’Afrique.

Les demandeurs d’asile récupérés y seront d’abord logés dans des locaux dédiés. Si leur demande est acceptée, ils auront l’opportunité de rallier le Royaume-Uni, où ils bénéficieront d’une protection sociale et d’un accès au marché du travail. Mais les fuites dans la presse britannique laissent deviner que les migrants « délocalisés » seront fortement encouragés à y rester. Le discours du gouvernement semble quelque peu confus sur ce point. Aucune indication n’a été donnée sur le sort des migrants dont les demandes d’asile échouent.

Enfin, des questions sur le coût de cet accord ont été soulevées. Le Royaume-Uni prévoit de débloquer une somme de 120 millions de livres (144 millions d’euros) pour soutenir financièrement la mise en place d’un système d’accueil des demandeurs d’asile.

L’ambassade du Royaume-Uni à Kigali assure que les premiers vols vers la capitale rwandaise devraient avoir lieu dans les tout prochains mois. Mais Boris Johnson s’attend à une contestation juridique acharnée. La Chambre des lords (chambre haute du Parlement, NDLR) s’était déjà opposée à une loi portant sur la création de centres de rétention situés à l’étranger pouvant garder des migrants pendant les démarches de demande d’asile.

Dans l’attente de l’adoption de ce projet, le ministère de l’intérieur a annoncé qu’une base aérienne dans le nord de l’Angleterre serait convertie en centre d’accueil pour les demandeurs d’asile, afin d’atténuer la pression sur les côtes de la Manche.

  • Pourquoi le Rwanda seul a accepté cet accord ?

Avant de revenir sur les motivations du Rwanda en signant cet accord qui met en cause les droits de l’homme et qui révèle l’image que l’Occident a des Africains et Asiatiques, et son hypocrisie, soulignons que le Ghana a catégoriquement rejeté l’offre britannique. En effet, depuis des mois, Boris Johnson et son gouvernement cherchent à conclure des accords avec des pays tiers, où envoyer les migrants en attendant de traiter leur dossier. Le Rwanda et le Ghana avaient été évoqués, mais le Ghana a fermement nié en janvier être en discussion avec le Royaume-Uni sur le sujet. Pourtant le Ghana est un pays qui a une superficie de 238.540 km2 , c’est-a-dire neuf fois plus gros que le Rwanda, avec 31 millions d’habitants et 13o habitants/km2 . Son IDH est 0.611 alors que le PIB par habitant est de 1930 Euros, ce qui est le triple du PIB du Rwandais.

Mais Paul Kagame a accepté cet accord, sans pour autant en débattre dans le parlement pour des raisons qu’on puisse ne résumer en points suivants.

Premièrement, Paul Kagame ne pouvait pas refuser la demande, de son seul ami de longue, le Royaume-Uni, qui reste, malgré le concubinage avec la France, la seule puissance qui le tolère. Le Régime de Kigali attend avec impatience la présidence du Commonwealth, une présidence de deux ans qui va certainement redorer son blason. Aucune proposition du Royaume-Uni ne pouvait pas être refusée par le Rwanda.

En deuxième lieu, Kigali ne pouvait pas se passer de cette grosse somme 144 millions d’Euros, dont la  grande partie finira dans la poche de celui qui a fait le deal, Paul Kagame.

En peu de mots le Rwanda n’a rien d’attrayant que d’effrayant comme d’ailleurs les autorités britanniques l’ont ouvertement répété : la relocalisation au Rwanda est une mesure de dissuasion ! La scénarisation de l’histoire personnelle de Paul Kagame, comme ancien réfugié qui a la compassion de ces migrants que le Royaume-Uni vend n’est que pure ou pire fabulation fantasmagorique. Au contraire il y a du fric ! En fin de compte que cet accord de relocalisation, surtout cette politique occidentale de rejeter les Africains et les Asiatiques qui rêvent de découvrir les délices de l’Occident que l’on voit souvent miroiter sur l’écran, soit une fois pour toute une conscientisation de ces derniers : L’Occident ne veut pas d’eux. Les slogans des Occidentaux, droits de l’homme, liberté, égalité, fraternité, démocratie ne sont que des hypocrisies ! Le temps de rester chez eux et développer leurs pays aux rythmes des tams-tams et repositionner leur valeur est bien arrivé ! Car les Occidentaux qu’ils croyaient des frères de sang ne sont que monstres égoïstes, affamés !