Soutien des Partis PSD et PL à Paul Kagame pour les Élections Présidentielles de Juillet au Rwanda

Le dimanche dernier, une évolution notable s’est produite dans le paysage politique rwandais: les partis Parti Libéral (PL) et Parti Social Démocrate (PSD), deux formations politiques majeures opérant au Rwanda depuis plus de trente ans, ont officiellement annoncé leur soutien à Paul Kagame, le candidat du Front Patriotique Rwandais (FPR-Inkotanyi), pour les élections présidentielles prévues en juillet de cette année. Cette annonce fait suite à une période prolongée pendant laquelle ces partis n’ont pas présenté de candidats présidentiels depuis les élections de 2010, révélant une dynamique politique où le FPR-Inkotanyi, au pouvoir depuis 1994, continue de dominer la scène politique nationale.

Les réunions générales de ces partis, tenues à Kigali mais dans des lieux différents, ont abouti à une décision unanime de soutenir Kagame. Lors des élections présidentielles de 2010, les candidats du PSD, Jean-Damascène Ntawukuriryayo, et du PL, Prosper Higiro, avaient respectivement recueilli seulement 5% et 1% des voix, illustrant le faible poids politique de ces partis face à l’écrasante prédominance du FPR-Inkotanyi.

Le Parti Libéral a motivé son choix par les réalisations significatives de Kagame, notamment la fin du génocide et la libération du Rwanda, soulignant son intention de le présenter comme leur candidat à l’ensemble des électeurs rwandais. De son côté, le Parti Social Démocrate, par la voix de son président Vincent Biruta, actuel ministre des Affaires étrangères, a loué Kagame comme un « leader exceptionnel » apprécié par les Rwandais « sans équivoque ».

Cette situation reflète un environnement politique où, depuis près de trois décennies, le FPR-Inkotanyi exerce une influence prépondérante, reléguant d’autres partis, autrefois considérés comme majeurs, à un rôle marginal, particulièrement parmi la jeunesse. L’appartenance au FPR-Inkotanyi est perçue par de nombreux jeunes comme une voie vers l’emploi, l’influence politique et d’autres opportunités, tandis que les détracteurs du régime accusent les partis politiques de fonctionner sous l’influence ou avec l’approbation tacite du FPR-Inkotanyi.

Les critiques à l’encontre du FPR-Inkotanyi et de son hégémonie politique sont vives, certains opposants, comme Bernard Ntaganda du PS-Imberakuri, dénonçant une répression des voix dissidentes et une monopolisation de l’espace politique. Néanmoins, les partisans du FPR-Inkotanyi mettent en avant les succès du parti et de Kagame dans la stabilisation du pays, son développement et la restauration de la dignité nationale, autant d’éléments qui contribuent à renforcer la position de Kagame avant les élections.

À l’approche des élections de juillet, cette dynamique politique soulève des questions sur la véritable nature de la démocratie multipartite au Rwanda et sur la capacité des partis politiques à offrir des alternatives crédibles à l’électorat. L’annonce du PL et du PSD vient rappeler les défis auxquels sont confrontés les partis d’opposition dans un environnement dominé par un seul acteur politique majeur, posant ainsi des interrogations sur l’avenir de la pluralité politique au Rwanda.