DECLARATION DU CLIIR SUR LA JOURNEE MONDIALE DU REFUGIE (20.06.2014)

«Les réfugiés rwandais ne sont pas dangereux, ils sont en danger »

Ce 20 juin 2014, c’est encore la « Journée mondiale du Réfugié » adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU  le 04 décembre 2000.

Pour les réfugiés rwandais, il s’agit d’une journée au goût amer pour le droit d’asile qui leur est refusé depuis la cessation du statut de réfugié décidée le 30 juin 2013 en dépit du Rapport Mapping de l’ONU qui reconnait les massacres qu’ils ont subis en RDC (République Démocratique du Congo). Lesquels massacres pourraient être qualifiés de “crimes de génocide” s’ils étaient présentés devant un tribunal habilité. Ce rapport, qui décrit la cruauté et l’intention de détruire en tout ou en partie les réfugiés Hutus en RDC, aurait dû dissuader toute décision visant à supprimer le statut de réfugié pour les rescapés de ces massacres.

En ce qui concerne le sort des réfugiés Tutsis, la 1ère tentative d’assassinat du 19 juin 2010 en Afrique du Sud contre l’ancien chef d’Etat Major de l’Armée Rwandaise le général Kayumba Nyamwasa auraient dû obliger l’ONU à considérer le Rwanda  comme un pays incapable d’accueillir ses réfugiés qu’ils soient Hutus ou Tutsis.

Aussi, l’assassinat du Colonel Patrick KAREGEYA le 31/12/2013 en RSA devrait obliger l’ONU à rétablir immédiatement le droit d’asile pour tous les réfugiés rwandais et à les protéger partout où ils sont dans le monde car ils ne sont pas à l’abri d’un régime voyou qui n’hésite pas à exporter ses crimes à l’étranger.

Nous insistons particulièrement sur le fait que le régime de Paul Kagame pourchasse à l’intérieur comme à l’extérieur tout rwandais qui ne s’aligne pas à la politique dictatoriale du Front Patriotique Rwandais (FPR). Et ce, sans distinction aucune de son origine ethnique ou régionale. Plusieurs rapports font état d’assassinats, enlèvements, disparitions et même déportations vers le Rwanda à partir des pays voisins comme l’Ouganda. Une situation violente et récurrente que nous ne cessons de dénoncer à l’instar des autres organisations internationales des droits humains tels que Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International. Tous ces crimes contre l’humanité devraient dissuader l’ONU à ne plus accorder sa confiance aveugle dans le régime de Paul Kagame qui a promis de fusiller en plein jour tous les opposants politiques ou autres que son régime considèrent comme des « terroristes », des « traîtres » ou des « ennemis du Rwanda ». Lire notre réaction du 10 juin 2014

INTERPOL, la Cour Pénale Internationale, les juridictions européennes ainsi que le TPIR rivalisent dans la chasse aux réfugiés rwandais Hutus visés par des mandats d’arrêt fantaisistes et arbitraires émis par le régime dictatorial du président Kagame qui a trouvé un moyen de poursuivre la persécution des rescapés ayant survécu à ses massacres.

Donc , nous considérons,  bien que le droit d’asile ait été supprimé pour les réfugiés rwandais, que toutes déportations et extraditions de réfugiés rwandais devraient être déclarée illégales et dénoncées comme des crimes contre l’humanité par les organisations des droits humains tant qu’il n’y a pas un retour de la liberté et de l’Etat de droit au pays des Milles Collines.

Avec son habituelle capacité de mentir, de manipuler et de dissimuler le côté stalinien de son régime, le président rwandais Paul KAGAME et le FPR ont réussi à tromper plusieurs pays en leur présentant des garanties qui n’ont jamais été respectées.

En conclusion, les réfugiés rwandais ne sont pas dangereux, ils sont plutôt en danger. Il faut les protéger et rétablir leur droit d’asile dans tous les pays qui les ont accueillis.

Fait à Bruxelles le 20 juin 2014

Pour le CLIIR

Joseph MATATA, Coordinateur