Des habitants de Goma, cette ville stratégique de l’est de la République démocratique du Congo, ont confirmé mercredi 28 novembre le départ de camions de la rébellion du M23.
« Des habitants m’ont dit qu’ils avaient vu plusieurs dizaines de camions [civils] de marque Fuso et de l’Office des routes [administration locale] quitter Goma avec des vivres et des munitions. Selon eux, ils se dirigeaient vers Rutshuru et Rumangabo », où les rebelles tiennent des positions, au nord de Goma, a déclaré à l’AFP une autorité locale qui a requis l’anonymat.
La Croix-Rouge ramasse 62 corps
Les rebelles, qui occupent Goma depuis le 20 novembre, doivent se retirer à au moins 20 kilomètres plus au nord, selon un accord conclu à l’aide d’une médiation des pays de la région des Grands Lacs. Le chef militaire du M23, le général Sultani Makenga, a évoqué mardi un délai de « deux ou trois jours », soit d’ici vendredi, pour se retirer totalement de Goma.
Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a fait état mardi soir « d’indications selon lesquelles des éléments du M23 commencent à se retirer de Goma ». « Cela devra être confirmé demain », a-t-il cependant ajouté. De son côté, le président du M23 a déclaré à RFI que la ville resterait « administrée politiquement et administrativement » par son mouvement, qui refuse le retour de l’armée congolaise à Goma.
La Croix-Rouge congolaise a publié un premier bilan de la prise de Goma par les rebelles, menée presque sans combats. « Les volontaires de la Croix-Rouge ont enterré 62 corps ramassés dans les rues de la ville », a déclaré à l’AFP Dominique Lutula, son président.
AFP