La Situation Alarmante du Journaliste Rwandais Théoneste Nsengimana

Théoneste Nsengimana

Kigali, Rwanda, Juin 2024 – Le journaliste rwandais Théoneste Nsengimana, en détention à la prison de Nyarugenge à Mageragere depuis presque trois ans, a disparu dans des circonstances troublantes, selon des informations récentes publiées sur les réseaux sociaux et confirmées par des sources proches de sa famille. Sa disparition suscite une vive inquiétude parmi ses proches et les organisations de défense des droits humains, notamment l’Observatoire des droits de l’homme au Rwanda (ODHR).

Le 1er juin 2024, Umwali Chantal, l’épouse de Nsengimana, a envoyé des membres de la famille pour rendre visite à son mari à la prison de Nyarugenge. Malgré quatre tentatives d’enregistrement et plusieurs heures d’attente, ils n’ont pas été autorisés à le voir. Des informations provenant de codétenus indiquent que Nsengimana aurait été transféré dans un lieu inconnu, alimentant des soupçons de torture.

Le 2 juin 2024, Chantal a elle-même tenté de rendre visite à son mari, mais a également été empêchée de le voir. Les gardiens de la prison l’ont baladée de bureau en bureau sans lui donner d’informations concrètes sur la situation de son mari. Cette série d’événements intervient après que Nsengimana a demandé la permission de se présenter aux élections présidentielles de juillet 2024.

L’ODHR a publié un communiqué le 3 juin 2024, signé par son président Laurent Munyandirikirwa à Paris, dénonçant la disparition forcée de Nsengimana et le harcèlement subi par sa famille. Le communiqué est structuré en deux parties:

Disparition Forcée du Journaliste Théoneste Nsengimana :

    • Nsengimana a été enlevé de sa cellule menotté, selon des informations provenant de sources internes à la prison.
    • Son épouse, après plusieurs tentatives infructueuses pour lui rendre visite, a exprimé ses inquiétudes publiquement et dans une lettre adressée au Rwanda Correctional Service (RCS).
    • L’ODHR relie cette disparition à la demande de Nsengimana de participer aux élections présidentielles, un acte qui pourrait expliquer le refus systématique de visites et les signalements de torture.

Harcèlement de l’Épouse et des Proches de Nsengimana :

    • Umwali Chantal a été condamnée à une amende de trois millions de francs rwandais pour avoir tenté de rendre visite à son mari en utilisant un faux certificat Covid-19, faute de moyens pour se payer le test.
    • Son coaccusé, Ihorahabona Jean de Dieu, également condamné, a déclaré avoir été contraint par la police à plaider coupable.
    • L’ODHR s’inquiète du sort de la famille de Nsengimana, persécutée pour avoir cherché à maintenir le contact avec lui.

L’ODHR appelle les autorités rwandaises à garantir la sécurité de Nsengimana, à lever le voile sur sa disparition et à autoriser les visites de ses proches. Ils exhortent également les organisations internationales de défense des droits humains et les missions diplomatiques à intervenir en faveur de la famille du journaliste.

La disparition de Théoneste Nsengimana et le harcèlement de sa famille soulèvent des questions graves sur le respect des droits humains et des libertés fondamentales au Rwanda. Les appels à la justice et à la transparence continuent de résonner, alors que l’incertitude plane sur le sort du journaliste et l’avenir de sa famille.