Les chefs d’état-major de la SADC se sont rendus à Sake sous les bombes

Ce vendredi 1er mars 2024, une délégation des chefs d’état-major de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) a effectué une visite à Sake, dans le territoire de Masisi, en République Démocratique du Congo (RDC). Cette visite avait pour objectif principal de se renseigner sur la situation sécuritaire dans la région. La délégation était composée de hauts responsables militaires de Tanzanie, d’Afrique du Sud, du Malawi, de la RDC, ainsi que du Burundi, ce dernier appuyant la RDC dans le cadre d’une coopération bilatérale.

La rencontre, initialement prévue à Goma pour une réunion de haut niveau, marque la première coordination entre ces responsables depuis le déploiement des troupes de la SADC au Nord-Kivu. L’objectif de ce déploiement est d’appuyer les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans leurs efforts pour neutraliser la rébellion du M23, qui bénéficie du soutien de l’armée rwandaise (RDF).

Pendant la visite, les positions des FARDC à Mubambiro ont été ciblées par des tirs d’artillerie des rebelles du M23, assistés par l’armée rwandaise. Ces attaques ont causé la mort d’au moins trois personnes et en ont blessé deux autres, selon des sources locales.

En dépit de cette situation tendue, marquée par des bombardements rebelles à Mubambiro, les chefs d’état-major de la SADC, y compris le Général Christian Tshiwewe de la RDC, le Général Jacob Maphwanya de l’Afrique du Sud, le Général Jacob Mkunda de Tanzanie, le Général Kachisha du Malawi, et le Général Prime Niyongabo du Burundi, ont réussi à arriver à Sake. Leur objectif était d’évaluer la situation sécuritaire sur place et de développer des stratégies conjointes avec le commandement des FARDC.

Pour témoigner de leur solidarité et rassurer la population du Nord-Kivu, les chefs d’État-major ont également visité les lignes de front. Cependant, leur déplacement a été perturbé par des bombardements effectués par la coalition M23-RDF, visant à les empêcher d’atteindre leur destination.

Selon le général major Sylvain Ekenge, porte-parole des forces armées de la RDC, les rebelles du M23 et RDF ont tenté de bloquer l’arrivée de la délégation en larguant cinq bombes. Heureusement, les chefs militaires ont pu mener à bien leur mission et, à leur retour, ont travaillé en collaboration au centre de coordination des opérations pour envisager des solutions à la crise.

La présence de commandants du M23 et de la RDF dans la cité de Rutshuru depuis le 28 février dernier soulève des questions, leur objectif demeurant inconnu à ce stade.