Le Rwanda accusé de déployer un système de missiles sol-air dans l’est de la RDC

Le 12 février 2024, un document interne des Nations Unies a mis en lumière des actions préoccupantes au cœur de l’Afrique. D’après ce rapport, le Rwanda serait impliqué dans l’utilisation de missiles sol-air en République démocratique du Congo (RDC), soutenant ainsi la rébellion du M23 dans l’est du pays. Cette information, divulguée par l’Agence France-Presse (AFP), soulève des questions sur l’intensification du conflit dans cette région déjà fragilisée par de multiples tensions.

Le document spécifie qu’un « missile sol-air présumé des Forces de défense rwandaise (RDF) » a été lancé, sans atteindre sa cible, un drone d’observation de l’ONU, depuis un véhicule blindé identifié comme étant de type WZ551, doté d’un système de missile sol-air. Ce véhicule aurait été localisé dans une zone contrôlée par le M23, groupe rebelle actif dans l’est de la RDC. Les renseignements militaires extérieurs français ont corroboré cette information, confirmant l’origine rwandaise du matériel utilisé dans cet incident.

L’importance de ce développement est soulignée par la Monusco, qui, dans le rapport, exprime son inquiétude quant à la capacité des groupes armés locaux de disposer d’un tel niveau de sophistication militaire. Elle y voit une indication claire de l’escalade des forces conventionnelles engagées dans le conflit. Jusqu’à présent, ni l’ONU ni les Forces armées de la RDC (FARDC) n’ont officiellement commenté cet incident.

En plus de ce missile sol-air, le rapport mentionne que le M23 et l’armée rwandaise disposeraient également de canons anti-aériens et de systèmes portatifs de défense aérienne de type MANPADS. Cette diversification de l’armement anti-aérien représente une menace conséquente pour la sécurité des aéronefs opérant dans la région, qu’ils appartiennent au gouvernement de la RDC ou à la Monusco.

Le contexte est également marqué par des provocations médiatiques. Fin janvier, une vidéo mise en ligne sur une chaîne YouTube pro-M23 mettait en scène Willy Ngoma, porte-parole du M23, brandissant ce qu’il prétend être un débris de drone CH-4 des FARDC, abattu, selon ses dires, par les forces du M23. Cette démonstration visait à menacer la Monusco, accusée de soutenir les ennemis des rebelles.

Le rapport évoque par ailleurs l’annonce faite le 17 janvier par la rébellion d’une attaque par drone ayant coûté la vie à deux de ses commandants près de Kitshanga, soulignant l’intensification des opérations militaires dans la région.

Le 9 février 2024, Lawrence Kanyuka, le porte-parole du M23, a fait des déclarations importantes via la plateforme X (anciennement Twitter), affirmant que le M23 avait abattu une autre drone appartenant aux forces armées de la République Iharanira Demokarasi ya Congo (FARDC). Mais cette affirmation n’a pas été vérifiée par des sources indépendantes.