Le 12 février 2024, une escalade significative de la violence a été rapportée dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), impliquant les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) et leurs alliés présumés de l’armée rwandaise. Dès l’aube, ces forces ont initié des attaques sur plusieurs positions tenues par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les milices locales Wazalendo dans les territoires de Masisi et Nyiragongo.
Selon une source locale, les combats se sont intensifiés autour de la cité de Sake, où les rebelles ont tenté à plusieurs reprises de prendre le contrôle, sans succès. Les forces conjointes des FARDC et des combattants Wazalendo ont repoussé ces assauts, notamment après des tentatives de contournement ennemies s’étendant de Malehe à Kimoka. L’intervention décisive de l’aviation congolaise a également joué un rôle clé en contrariant les avancées du M23 et de leurs alliés.
Un événement particulièrement tragique s’est produit lorsque les rebelles ont bombardé le camp de déplacés de Zaïna, situé sur l’axe routier Sake-Kitchanga, aux alentours de 16 heures. Cette attaque a causé des blessures à huit civils, semant la terreur parmi les habitants. Parmi les victimes, des enfants et des femmes enceintes ont été gravement touchés, nécessitant une intervention médicale d’urgence avant leur transfert vers la ville de Goma pour y recevoir des soins appropriés.
Les tentatives répétées du M23 et des forces rwandaises (RDF) de prendre le contrôle de Sake ont été infructueuses. Selon des résidents et des sources sur place, ces forces se trouvent actuellement aux alentours de Sake, notamment près des antennes et de la zone de Mandimba.
Cette situation a engendré une vague de déplacements de la population locale, fuyant les bombardements récurrents sur leurs habitations, en direction de la ville de Goma. Les combats entre les FARDC et le M23 ont semé la confusion dans la région, Sake représentant le dernier verrou sécuritaire avant Goma.
Sur un autre front, dans la zone de Kibumba, le calme est revenu en soirée après une journée de renforcements militaires par les rebelles depuis Kabizo vers Mushababwe, avec le transport de matériel lourd.
Laurence Kanyuka, porte-parole du M23, a accusé sur les réseaux sociaux les forces du régime de Kinshasa de bombarder des zones peuplées dans le Masisi, justifiant les actions du M23 comme une défense de la population civile contre ces attaques. Par ailleurs, un autre représentant du M23 a affirmé dans les médias rwandais que le groupe avait réussi à abattre trois colonels des FARDC et à s’emparer de matériel militaire important près de Sake. Dans la vallée de Kibumba, le M23 dit avoir pris le contrôle des collines de Kanyamahoro, Nyamushwi, et Kanyabuki. Cependant, ces déclarations ainsi que les revendications du M23 concernant leurs succès militaires, y compris l’élimination de commandants des FARDC et la capture de matériel, n’ont pas été indépendamment vérifiées à ce stade.
