Multiples Condamnations Internationales Après les Bombardements sur les Camps de Déplacés à Goma

Le 3 mai 2024, une série d’attaques tragiques a frappé des camps de personnes déplacées internes à Goma, en République démocratique du Congo (RDC), entraînant la mort de 16 civils et blessant 30 autres. Ces attaques, perpétrées notamment à Mugunga et Lac Vert, ont été fortement condamnées par la communauté internationale, incluant la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) et l’Union européenne.

À Gaborone, Botswana, le siège de la SADC a exprimé une réprobation sévère contre les rebelles du M23 responsables de cette violence. Le SAMIDRC (Mission dans la République démocratique du Congo), en coopération avec l’armée nationale congolaise (FARDC), a confirmé ces assauts qui ont eu lieu le 3 mai. Le caractère délibéré de ces attaques contre des civils innocents, notamment des femmes et des enfants, représente une violation flagrante des lois humanitaires internationales et des droits de l’homme.

En réaction, la délégation de l’Union européenne à Kinshasa, avec les ambassades des États membres, a également dénoncé ces actes barbares, soulignant la gravité de l’usage de l’artillerie lourde près des camps de déplacés. Cette situation a exacerbé la souffrance des civils, pris entre deux feux. La délégation et les ambassades ont réitéré leur soutien aux autorités de la RDC pour amener les responsables devant la justice, qualifiant les attaques de possibles crimes de guerre.

Par ailleurs, la situation à Goma s’est détériorée avec les routes principales devenant impraticables, bloquant les voies d’approvisionnement essentielles pour l’aide humanitaire et la circulation des biens. Le SAMIDRC a annoncé des opérations militaires pour neutraliser les menaces posées par le M23 et rétablir la paix et la sécurité dans la région, tout en respectant les lois du conflit armé et les droits de l’homme.

Le même jour, le gouvernement rwandais, depuis Kigali, a réfuté les accusations rapides et sans enquête préalable de la part du département d’État américain concernant son implication présumée dans les bombardements. Le Rwanda a déclaré que ces accusations récurrentes par le gouvernement américain semblent soutenir une position belliqueuse de la RDC et questionnent la crédibilité des États-Unis comme médiateur dans la région.

Ces déclarations surviennent alors que le président congolais, Félix Tshisekedi, a justement conclu une tournée européenne, discutant de la situation avec des leaders et la diaspora en Allemagne, France, et Belgique. De retour à Kinshasa, le président et son gouvernement, par la voix du Ministre de la Défense, Jean Pierre Bemba, ont alerté sur le renforcement du M23 avec le soutien de l’armée rwandaise.

Dans ce contexte complexe et volatile, le Ministre des Affaires Étrangères de la RDC, Christophe Lutundula, a annoncé son intention de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour dénoncer ces agressions qualifiées de crimes de guerre et contre l’humanité.